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Dans le conflit qui oppose l’Azawad au pouvoir central de Bamako...

par Azawad

Publie le mercredi 17 juillet 2013 par Azawad - Open-Publishing
4 commentaires

RAPPEL IMPORTANT :

Dans le conflit qui oppose l’Azawad au pouvoir central de Bamako :

1. Il n’y a pas de guerre Nord-Sud, mais la conséquence de décennies de bricolage politique, d’irresponsabilité historique, d’incompétence étatique, d’injustices institutionnalisées, de carence sécuritaire ;

2. Il n’y a pas de guerre interethnique ou inter-communautaire, ni de couleur, mais des actions d’instrumentalisation ethnique en sens unique, orchestrées par l’État via des milices de couleur ou par une armée de junte ;

3. Il n’y a pas de revendications séparatistes sur une quelconque base raciste, mais une lutte légitime générée par la nécessité d’une révision profonde de la "Forme de l’État" afin de l’adapter aux réalités territoriales, culturelles, politiques et sécuritaires de tout le pays.

"Si les mouvements rebelles de l’Azawad répondaient pareillement aux actions criminelles posées par l’État central de Bamako via ses instruments, nous ne serions pas dans la nécessite de poser ce rappel".

Cependant, croire pouvoir faire la "PAIX", en amnistiant des auteurs de crimes organisés contres de populations civiles, c’est juste négocier une simple "ACCALMIE" et non une "PAIX DURABLE".

Cordialement.
Attaye Ag Mohamed.

Complément d’info "Attaye Ag Mohamed, membre du Conseil Révolutionnaire du MNLA" : http://occitan-touareg.over-blog.co...

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  • L’Azawad Libre

    CHRONIQUE DES RÉVOLTES AZAWADIENNES

    http://azawad.webnode.fr/news/azawa...

    AZAWAD : La première révolte ; causes et conséquences.
    18/07/2013 13:33

    La première rébellion azawadienne contre le pouvoir central de Bamako date de fin 1962, c’est à dire moins de 3 ans après l’indépendance du Mali.

    Quelques temps après la déclaration d’indépendance du Mali, les populations autochtones de la région de l’Azawad, particulièrement les touaregs (maitres incontestés de la région) constatèrent que le colonisateur français se faisait progressivement remplacer par des sous-officiers militaires du Sud-Mali. Ce fut la première interprétation concrète du rejet par le général de Gaule de la lettre et pétition du 30 Mai 1958 qui lui a été adressée par les 300 chefs coutumiers de l’Azawad.

    A noter que l’installation par la France coloniale, d’officiers et sous-officiers maliens comme administrateurs n’a pas été douce. Les chefs de tribus étaient contraints à la soumission immédiate. Les chefs coutumiers se voyaient dans l’obligation de satisfaire tous les caprices d’un deuxième colonisateur venu de nulle part et protégé par son puissant prédécesseur français.

    Impôts élevé sur le bétail et les membres de la famille, Taxes sur les points d’eau et de pâturages, amende sur les mouvements de caravanes, contribution en viande pour la prise en charge de l’administrateur local et son équipe ; voici quelques nouvelles réalités des nomades touareg et maures.

    En réaction aux humiliations infligées aux populations et contre l’exécution de son père par des gardes sur ordre d’un administrateur, Elladi Ag Alla, le premier chef rebelle s’insurge. Le seul motif d’exécution de son père est que celui là a posé des questions sur la destination des impôts qui leurs sont imposés. Elladi Ag Alla fut immédiatement rejoint par Zeyd Ag Attaher un grand guerrier et chef des Ifoghas, puis par Sid Alamin Ag Echer.

    Mohamed Aly Ag Attaher, le chef des tribus touareg de l’Ouest (Tombouctou) reçoit une lettre de Zeyd Ag Attaher sollicitant un soutient intellectuel pour la lutte. L’appel fut attendu et la première synergie voit le jour.

    Mais cette première rébellion ne dura pas longtemps car les solutions, du moins la gestion de cette première rébellion touarègue au Mali fut totalement militaire avec un appui fort considérable des pays voisins en l’occurrence l’Algérie et le Maroc. Tandisque les rebelles de 1963 espéraient faire de l’Algérie une de leur base de repli, les autorités algériennes de l’époque sous Ahmed Ben Bella, n’entendirent pas les choses de cette oreille.

    Une délégation envoyée par le MPA (Mouvement populaire de l’Azawad) en Algérie pour solliciter l’aide du gouvernement algérien a vu ses membres arrêtés par le président algérien de l’époque, Ahmed Ben Bella, pour les remettre aux autorités maliennes.

    De la même manière, les principaux responsables de cette fronde qui espéraient trouver refuge au Maroc ont été livrés au Mali. Accusé d’avoir dirigé la rébellion, Mohamed Ali Ag Attaher de Kel Ansar, est livré par le Maroc dès 1963 et sera détenu à Bamako jusqu’en 1977. Il repartira en exil au Maroc où il mourra en 1994.

    Zeyd Ag Attaher des Ifoghas, lui aussi est livré par l’Algérie le 1er novembre 1963. Condamné à mort, il ne sera pas cependant exécuté, mais passera 14 ans dans la prison de Gao. Là-bas, il y est rejoint par Elladi Ag Alla, le premier chef de la rébellion. Capturé en mars 1964, ce dernier réussira à s’évader de sa geôle et s’exilera à Tamanrasset.

    Sid Alamin Ag Echer l’autre chef de cette rébellion de 1963 est tué lors d’un dernier grand combat, le 16 juillet 1964, dans l’Adrar Timtaghen.

    La rébellion apparaissait vaincue, décapitée, ses chefs étant tués ou emprisonnés. Mais les autorités à Bamako ne s’en félicitent point et déclarent la zone de l’Azawad (Nord-Mali) interdite aux étrangers.

    La répression sait intensifiée contre les populations civiles touaregs : Les mérites maliens du capitaine Diby Silla Diarra, chef militaire de la région.

    Les massacres et les humiliations continuèrent pendant des années. Les hommes et les jeunes valides étaient la cible de tortures graves, de contrainte à l’exil, d’exécutions. Les jeunes filles étaient reparties entre les militaires venus du Sud, métissage et acculturation oblige. Chaque militaire après son séjour au Nord, se devait de retourner à Bamako avec une femme touareg ou maure dénommée à l’époque "cadeau du soldat". Des centaines de vielles femmes touaregs, victimes du mariage forcé à l’époque, vivent actuellement dans des familles d’anciens militaires à Kati et Bamako dans des quartiers comme Djikoroni Para, Boulkassoumbougou et autres. Retirées très jeunes à leurs familles, ces femmes sont aujourd’hui sans repères et sans aucun contacts des siens. La seule chose qui les maintient en vie et pour laquelle elles manifestent un sourire meurtri, c’est l’amour d’une mère pour ses enfants.

    Le bétails des éleveurs nomades était décimé ou transporté vers le sud. Le nombre de points d’eau était réduit par la technique dite de la "terre brulée" (empoisonnement et destruction).

    L’inspiration criminelle du jeune Capitaine Diby Silla Diarra , un ancien élève de l’école militaire soviétique sous le régime communiste de Modibo Keita, expérimenté des techniques de répression française en Algérie voisine, a été sans précédent. Un seul choix restait aux réprimés : Se soumettre ou s’exiler.

    A cela vient s’ajouter la grande sécheresse de 1974 qui affaiblit économiquement la région et gonfle le nombre d’exilés vers les pays voisin comme l’Algérie et la Libye ou la Mauritanie.

    Pour les femmes et les veilles personnes, c’étaient pour protéger leurs enfants contre la mort de faim ou contre celle de la répression militaire.

    Quant aux jeunes, ils s’intéressèrent aux métiers des armes avec pour volonté commune de revenir se venger de l’oppresseur laissé au pays. Le Guide libyen Mohamar El Khadafi saisie l’opportunité, leurs offres sa Légion Islamique et promet de les laissés repartir défendre leur terre d’origine.

    C’est ainsi que des centaines de jeunes sont enroulés dans la Légion Islamique de Kadafi. Certains furent envoyés combattre en Palestine, d’autres pour défendre la Libye durant la guerre contre le Tchad. Des Dizaines n’en sont pas revenus.

    Malgré la trahison du Guide, le projet de retour au terroir se préparait lentement, surement et discrètement.

    Le devoir de génération se concrétisa avec la naissance d’une inévitable deuxième révolte à partir des années 90.

    Attaye Ag Mohamed.