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De Rue 89 : le Front de gauche

par star

Publie le mardi 18 juin 2013 par star - Open-Publishing
7 commentaires

Législatives : la mayonnaise Front de Gauche ne prend pas

Depuis juin 2012, date de la dernière présidentielle, huit législatives partielles qui se ressemblent :

une abstention record ;
une UMP qui stagne ;
un PS qui s’effiloche à vitesse grand V ;
un FN qui grignote ;
et un Front de Gauche qui ne décolle pas.

Voyons ça de plus près en nous appuyant sur le tout dernier scrutin de Villeneuve-sous-Cahuzac.

L’abstention record marque surtout la désaffection frappant ceux qui prétendent encore représenter le fait démocratique. Les résultats en pourcentage deviennent bien moins éloquents que le nombre des voix obtenues par les différents candidats. Même si les acteurs politiques et médiatiques affectent de présenter le contraire.

Ainsi, si le candidat FN de Villeneuve-sur-Lot progresse effectivement d’environ 1 000 voix par rapport à la « régulière » de juin 2012, le vainqueur UMP de ce premier tour en perd 3 575. Et la victime socialiste du « soleil » en lâche 14 790 (à 7 782 contre 22 572 en juin).
Un scénario à la grecque (ou presque)

Par delà ces comptes d’apothicaires, confirmés d’élections partielles en élections partielles, c’est un scénario à la grecque qui se dessine. Avec un double constat :

la chute des duettistes institutionnels, moins marqués pour la droite (qui fait les saloperies qu’elle annonce) que pour la « gauche » socialiste (qui commet les mêmes après avoir promis l’inverse), mais qui finiront tous les deux tristement coalisés pour sauver leur système commun en débandade ;

le non-renouvellement de la représentation politique, avec un FN dont la progression ne mord guère sur la part grandissante des abstentionnistes, et un Front de Gauche dont la mayonnaise ne prend pas (5,08% à Villeneuve-sur-Lot, guère mieux ailleurs).

Là s’arrête donc la comparaison avec la situation grecque, où la gauche semble s’être plus électoralement implanté avec Syriza et Alexis Tsipras, et où l’extrême droite (Aube dorée) se manifeste bien plus par son activisme musclé que pour ses résultats dans les urnes.
Limites de la stratégie du Front de Gauche

Demandons-nous pourquoi le Front de Gauche français ne parvient décidément pas à s’implanter sur un terrain de crise pourtant fertile. J’y vois pour ma part trois raisons :

un discours qui reste trop inscrit dans le spectacle médiatique convenu : Jean-Luc Mélenchon a beau pester contre ceux qui ne retiennent que ses petites phrases au détriment du fond, il suffirait qu’il ne les multiplie pas aussi généreusement pour que le prétexte n’en soit pas servi ;

un discours qui reste dans un registre encore bien trop réformatif, je veux dire à l’intérieur d’un cadre systémique agonisant (le plein-emploi, le retour à la croissance, la répartition par l’impôt...) auquel le grand public ne croit plus. En témoigne, lors de la présidentielle 2012, l’indifférence relative qui accueillit l’annonce d’un smic immédiat à 1 500 euros ;

cette incohérence de perception économique se retrouve dans la position du Front de Gauche à propos de l’euro. J’y reste ou je n’y reste pas ? « Pour un autre euro », proclame une récente tribune publiée dans la revue communiste Economie et politique. Problème : l’euro et sa zone sont moribonds et là non plus, le public n’y croit plus.

Si le Front de Gauche veut dessiner un paysage politique significatif à gauche, il lui faudra adopter une stratégie et des mesures de rupture bien plus prononcées et s’adresser enfin plus directement aux populations concernées qu’aux téléspectateurs. En bref, essayer d’emporter l’adhésion des abstentionnistes plutôt que de s’automotiver au sein de l’habituel carré des convaincus.
Qu’en pensez-vous ?

Messages

  • le front de gauche a pompe l’electorat de l’extreme gauche...c’est tout !

  • difficile de tirer des enseignements natioanux à partir d’une élection locale de plus "brouillée" par l’affaire CAHUZAC , car des sondages marquant un regain du FDG , viennent de paraitre :

    si les élections européennes avaient lieu maintenant :

    le FN obtiendrait 18 %

    L UMP 17 %

    LE PS 15 %

    LE FDG 15 %

    Il existe toutefois deux constantes : le FN continue de progresser tandis que le PS s’écroule ( 8 élections partielles perdues )

    ces résultats et ses sondages montrent un profond mécontentement des français à l’égard de la politique menée et des promesses non-tenues , le "tous-pourris" qui conduit à l’ abstention gagne du terrain et le FDG que cela nous plaise ou non continue de faire illusion grace surtout à la présence de MELENCHON qui joue les messieurs propres et adopte des positions nationalistes et populistes qui masquent ses véritables intentions et une ligne politique sociale démocrate qui ne remet pas en cause le système .

    Dans ce contexte , il est difficile de faire entendre des voix discordantes , notamment révolutionnaires , pourtant l’heure n ’est pas au renoncement , certains camarades y travaillent en organisant par exemple " des assises du communisme " à la fin de ce mois , car il est grand temps de construire cet " en commun" indispensable " pour briser ce mur de l’argent , offrir des perspectives et ouvrir des voies nouvelles pour construire une société communiste autogestionnaire .

    La nouvelle bataille des retraites qui s’annonce , doit également être mise à profit pour démontrer qu’il existe d’autres solutions que le renoncement , l’austérité , qu ’une autre politique sociale et économique est possible que les moyens financiers existe pour la mettre en place .
    Toutefois il convient de ne pas semer , d’illusions : si les luttes sont utiles et permettent ici et là de faire reculer le patronat ou " d’ adoucir" les mesures gouvernementales , il ne faut pas cacher que le capitalisme en crise systémique a choisi pour survivre de distribuer ses subsides uniquement aux plus riches , la solution et la seule consiste donc à renverser le capitalisme et à construire une autre société .

    • En attendant la prochaine "grande" échéance électorale, le FdG s’est planté à l’élection de Villeneuve sur Lot, comme d’ailleurs sur les autres partielles récentes (1). Bien entendu les chiffres les plus significatifs sont les chiffres absolus même si les % ont du sens : sur cette élection donc nous avons Front de Gauche (GU) : - 499 voix (1670/2169) soit 5,10%/4,50%

      D’autres éléments sur cette élection : Election du Lot-et-Garonne. PS en chute libre, FN et UMP au second tour. Hollande, Ayrault et...Cahuzac, félicitations !

      (1) En décembre dernier : Avec un résultat inférieur à 5 % alors qu’il dépassait les 6 % en juin, mais avec surtout la perte de la moitié des voix (1580 contre 3145), Paul Barbazanges est en effet, lui aussi, atteint par le même manque de crédibilité que sa "camarade", comme il dit, du PS. C’est toute une politique ambivalente du Front de gauche qui a échoué ici.

      Béziers. Une élection à méditer à gauche et...plus à gauche encore !

    • e FDG que cela nous plaise ou non continue de faire illusion

      Tu crois.?

      Jamais la violence de classe n’avait atteint ce niveau.
      Età Villeneuve, ni le FDG , encore moins le candidat NPA(pourtant lui non identifiable comme plus ou moins "tolérant" vis à vis du gouvernement) ne capitalisent des réactions de "prolos"qui démontreraient une quelconque "montée en puissance" d’une expression parles urnes d’un lien avec les colères de classe...

      Par ailleurs :

      Je l’ai dit ailleurs, les"intentions de vote" aux Européennes sont pipées car il ya des listes par grandes régions !

      Le mec qui dit je voterai FDG (sous entendu" parce que mélanchon leur cloue le bec aux politiciens , aux journaleux etc etc") il aura en IDF une tê te deliste Machin ou TRUC ,du Peuceufeu..!

      Mélanchon, pas con va surement se refarcir"ma "région comme en 2OO8

      Pour peu que le Ps nous joue"attention à la dispersion", "danger facho", risque deSarko2 le retour,.."
      ........ le FDg (qui compte pas mal d’électeurs PS déçus. ;) ne captera pasde la colère de classe !

       Comme sur le terrain "Europe"(et la nature del’offensive pour renforcement du"carcan" de classe dumécano UE), le FN est "audible "avec ses slogans simplistes , patriotards , son"Sortir de l’Europe et del’Euro "de caractère franchouillard-racoleur,
      ..................................... il n’ya pas d’espace pour le FDG....

      Et tu n’as donc pas tort (dire le contraire de ma part serait faux-cul" ) de lier l’analyse des liens "votes- classes" à ce qui se prépare à Marseille pour fin juin Que je vais tenter d’expliquer dans 5Mn dans un article dont il sera (pour moi et mon besoin permanent de confrontations d’opinions de camaros, et pour d’autres aussi , y compris hostiles à cette initiative, d’autres) , intéressant qu’il donne lieu à opinions , même à la hâche et au fusil d’assaut...

      Cordialement

      A.C

      .

  • Très aimable à vous de demander notre avis.

    La question est à la fois simple et complexe

    Le front de gauche répond t il à l’exigence de la situation ? à l’évidence non, ainsi que vous le "pointer"dans vos derniers paragraphes.

    Pourquoi:C’est la que la complexité intervient.

    Pour caractériser une stratégie politique (en l’occurrence celle du FG), il convient de définir le contexte dans lequel elle intervient et par la même de mesurer si elle est en adéquation avec ce contexte, pour être clair,

    « un discours qui reste dans un registre encore bien trop réformatif, je veux dire à l’intérieur d’un cadre systémique agonisant (le plein-emploi, le retour à la croissance, la répartition par l’impôt...) auquel le grand public ne croit plus. En témoigne, lors de la présidentielle 2012, l’indifférence relative qui accueillit l’annonce d’un smic immédiat à 1 500 euros ; »

    Première remarque : ces questions sont pourtant essentielles, si le grand public n’y croit pas…il a tort, cependant s’il n’y croit pas il y a peut être d’autres raisons à cela.

    Des multiples causes qui font obstacle à la compréhension des "masses" je pense pour ma part que le recul durable de la conscience de classe et le facteur essentiel dans la réserve que vous indiquez, le "pilonnage"idéologique autour de "l’entreprise"comme valeur indépassable fait, que mettre en relation l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires et la baisse des salaires, ne suscite qu’indifférence,

    Le refus de prendre en compte cette réalité(a savoir un travail de fond, opiniâtre, inscrit dans le temps, pour éduquer, former convaincre, et surtout organiser) a conduit tous naturellement le FG et singulièrement le Parti de Gauche a adopter un discours audible à une "clientèle relativement éduqué (meilleur résultats dans les villes).

  • Très aimable à vous de demander notre avis.

    La question est à la fois simple et complexe

    Le front de gauche répond t il à l’exigence de la situation ? à l’évidence non, ainsi que vous le "pointer"dans vos derniers paragraphes.

    Pourquoi:C’est la que la complexité intervient.

    Pour caractériser une stratégie politique (en l’occurrence celle du FG), il convient de définir le contexte dans lequel elle intervient et par la même de mesurer si elle est en adéquation avec ce contexte, pour être clair,

    « un discours qui reste dans un registre encore bien trop réformatif, je veux dire à l’intérieur d’un cadre systémique agonisant (le plein-emploi, le retour à la croissance, la répartition par l’impôt...) auquel le grand public ne croit plus. En témoigne, lors de la présidentielle 2012, l’indifférence relative qui accueillit l’annonce d’un smic immédiat à 1 500 euros ; »

    Première remarque : ces questions sont pourtant essentielles, si le grand public n’y croit pas…il a tort, cependant s’il n’y croit pas il y a peut être d’autres raisons à cela.

    Des multiples causes qui font obstacle à la compréhension des "masses" je pense pour ma part que le recul durable de la conscience de classe et le facteur essentiel dans la réserve que vous indiquez, le "pilonnage"idéologique autour de "l’entreprise"comme valeur indépassable fait, que mettre en relation l’augmentation des dividendes versés aux actionnaires et la baisse des salaires, ne suscite qu’indifférence,

    Le refus de prendre en compte cette réalité(a savoir un travail de fond, opiniâtre, inscrit dans le temps, pour éduquer, former convaincre, et surtout organiser) a conduit tous naturellement le FG et singulièrement le Parti de Gauche a adopter un discours audible à une "clientèle relativement éduqué (meilleur résultats dans les villes).

  • La rupture essentielle c’est "dire NON à l’Europe capitaliste et à l’Euro"et ainsi retrouver notre souveraineté pleine et entière . Trop de Camarades se font des illusions sur un mouvement ouvrier européen en action pour en finir avec l’austérité . Trop de syndicats européens sont acoquiner avec le patronat et ne cherche pas à déstabiliser le capitalisme alors que le capitalisme se meurt dans la logique de son système . L’internationalisme Prolètarien est mort depuis longtemps par la faute de certains partis communistes comme en Italie ou en Espagne dont les positions très Européennes en son temps les ont fait pratiquement disparaître . La chûte de l’Urss a été le coup fatal à cet internationalisme que certains cherchent à reconstruire aujourd’hui . L’adhésion de la CGT au syndicalisme réformiste européen a tué la lutte révolutionnaire des prolètaires au profit d’une "cogestion" du capitalisme . La signature du programme Commun du PCF avec le PS de Mitterrand a aussi accentué la démobilisation révolutionnaire de la classe ouvrière , bien d’autres raisons ont permis aux grands monopoles capitalistes de renforcer leur pouvoir et de nous amener à la crise actuelle qui ne peut déboucher que par un changement complet de société au prix de beaucoup de souffrances et de drames .

    Dans la situation actuelle tout le monde attend la prochaine "bulle"financière qui va exploser dans peu de temps car la Planche à billets ne peut tourner indéfiniment . Le FDG ,initiative politique louable, reste encore une affaire de militants et plus particulièrement des communistes. Au contraire du FN qui reste fidèle à ses thémes de prédilection (immigration-élites pourris-non à l’Euro et démagogie sociale) le FDG reste figé sur une Figure "Mélenchon" médiatisée trop accomodante avec le PS ou la soi-disante gauche du PS . Pour être vraiment crédible il faut absolument rompre avec le PS sur tous les sujets car les compromis ne sont plus à l’ordre du jour , le Medef en est d’ailleurs l’exemple flagrant . Le FDG , malgré des mobilisations citoyennes importantes comme le 5 Mai, ne peut rassembler un électorat dit majoritaire sans rupture totale avec le PS et l’Oligarchie de la 5ème république . Les élus communistes , comme les autres élus UMP-PS, même sur le plan local ne sont plus écoutés , ni même lus dans leurs journaux municipaux . Les Têtes de liste imposées par le système électoral de la 5ème république , malgré les médias voraces de personnalités qui s’affrontent, ne font plus recette . Des inconnus au FN font des scores importants face à des professionnels de la politique connus dont le peuple se détourne de plus en plus . Alors il ne suffit pas de proclamer "Prenez le pouvoir" pour voir les quartiers populaires exiger et prendre ce pouvoir .Certains camarades ressassent qu’il faut travailler la conscience de classe , qu’il faut aller voir les gens ,qu’il faut créer des collectifs citoyens etc ... Mais sans un programme véritablement révolutionnaire pour en finir avec le capitalisme rien ne pourra se faire . Pour l’instant nous comptons les coups à fleurets mouchetés pendant que des usines ferment les unes après les autres . Mon camarade Tardito développe l’idée que la 5ème république est un pneu crevé rafistolé par de multiples rustines qui peut éclater à tous moments ...L’image est forte et crédible et les mouvements qui surgissent partout comme en Turquie,au Brésil peuvent avoir un impact sur la situation française où la jeunesse pour l’instant ne bouge pas (le choc de la mort de Méric démontre le peu de réactions de notre jeunesse). Cela étant dit le PCF avec le FDG ne peut mobiliser les classes populaires sans un projet véritablement révolutionnaire, sans la mise à bas du système capitaliste, sans un renouvellement permanent des pratiques militantes ...

    La médiatisation ne suffit pas et l’écran noir grec nous montre une mobilisation limitée au personnel et à leur proches . Une décision gouvernementale de cet ordre pour faire taire quelques opposants ne fait pas recette dans le populaire et ne mobilise que très peu de gens malgré l’appel de Syriza . Les médias soft et soporifiques ne sont plus d’actualité pour les jeunes générations "internétées" et les jeunes des pays musulmans l’ont démontré avec éclat et succès ... Toutes les élites actuelles sont rejetées malgré leurs efforts médiatiques , ce qui est normal puisque le seul horizon c’est le chômage ou le travail précaire ...

    La révolution se cherche et peut surgir à tout moment ... Le peuple broie du noir pour l’instant mais il est en alerte et il peut surgir sur le champ de l’histoire sans crier gare ... Soyons vigilants tous les jours ...

    Bernard SARTON , section d’Aubagne