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De liberation : article sur la Grèce
Publie le mardi 23 juin 2015 par Open-Publishing4 commentaires
Grèce : « Athènes a rempli 90% des demandes »
Jean QUATREMER BRUXELLES (UE), de notre correspondant 23 juin 2015 à 07:52
RÉCIT Un accord se rapproche entre la zone euro, le FMI et la Grèce, qui a dû se résoudre à proposer de tailler dans ses dépenses et d’augmenter certains impôts.
L’accord entre la Grèce, la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) devrait être conclu lors du Conseil européen qui aura lieu jeudi et vendredi à Bruxelles. Les dix-neuf chefs d’État et de gouvernement de la zone euro réunis lundi soir dans la capitale européenne se sont contentés de noter que les propositions détaillées soumises par Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, étaient une « bonne base », même s’il « faut continuer à travailler intensément », comme l’a expliqué Angela Merkel, la chancelière allemande. Selon une source européenne, « Athènes a rempli 90 % des demandes qui lui étaient faites ». En clair, elle a dû se résoudre à proposer de tailler dans ses dépenses, notamment dans le budget des retraites, et d’augmenter les impôts (TVA, impôts sur les sociétés, cotisations sociales des retraités), ce qui est loin d’être une victoire pour le gouvernement grec.
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Celui-ci n’avait plus guère le choix : la Grèce est au bord du défaut de paiement, le plan d’assistance financière européen arrivant à échéance le 30 juin, les retraits massifs effectués par les Grecs ont fragilisé le secteur bancaire désormais tenu à bout de bras par la Banque centrale européenne (BCE) et l’économie s’est effondrée (les prévisions de croissance sont passées en quelques mois de 3 % à 0,5 %). Le pays a désespérément besoin des 7,2 milliards d’euros d’aide promis par ses créanciers. Il a donc fallu faire un effort pour dégager un surplus budgétaire primaire (avant la charge de la dette) que les créanciers ont accepté de ramener à 1 % 2015 (contre 3 %), à 2 % en 2016 et à 3 % en 2017.
Réforme de la TVA
Pour ce faire, Syriza, le parti de gauche radicale au pouvoir en Grèce, a dû se résoudre à accentuer l’austérité qu’il voulait remettre en cause. Si la TVA sur l’électricité (13 % actuellement) et les médicaments (6 %) devrait rester à son niveau actuel, Athènes a accepté la simplification du système en proposant de créer trois taux (6 %, 13 % et 23 %), alors que les créanciers en exigent deux (11 % et 23 %), ce qui devrait être entériné. La Grèce accepte que la TVA réduite appliquée aux îles soit remise en cause, mais seulement pour les plus riches (Mykonos, Santorin, Rhodes). Mais elle refuse encore d’augmenter la TVA sur l’hôtellerie et la restauration à 23 % alors que cela permettrait d’atteindre les objectifs budgétaires qu’elle a acceptés. C’est un point dur, mais comme le fait remarquer une source européenne, « ce sont les touristes, notamment allemands et français, qui la paieront ».
Athènes propose aussi que l’impôt frappant les revenus de plus de 50 000 euros par an soit augmenté et qu’une taxe de solidarité de 8 % touche les revenus de plus de 500 000 euros, mais que ceux inférieurs à 30 000 euros soient moins imposés. Elle accepte aussi que l’impôt sur les sociétés passe de 26 % à 29 % et qu’une taxe de 12 % touche les bénéfices de plus de 500 000 euros (elle voulait au départ un million d’euros). Les piscines, les avions, les voitures de luxe, les bateaux de plus de 10 mètres devraient aussi être davantage taxés.
Le gouvernement grec a dû se résoudre à réformer en profondeur son système de retraite, mais seulement d’ici à 2020. Il propose dans l’immédiat que les retraités voient leurs impôts augmenter de 3,9 % et qu’ils cotisent davantage au système de santé (+ 5 % en moyenne), soit un gain de près d’un milliard d’euros. Il accepte aussi que les préretraites soient supprimées, mais seulement graduellement entre 2016 et 2025, et que l’âge légal de la retraite passe dans le même délai à 67 ans (alors que Syriza avait promis de le ramener à 60 ans). Le budget de la défense devrait aussi mis à contribution en 2016 à hauteur de 200 millions d’euros, ce qui reste un effort modeste (Athènes vient, par exemple, de signer un contrat de 500 millions d’euros pour remettre à niveau des avions de surveillance côtière vieux de 40 ans…). Enfin, la Grèce s’engage à poursuivre les privatisations, mais elle exige que l’opérateur historique de télécoms et le distributeur d’électricité ne soient pas concernés.
Près de 3 milliards d’euros cette année
Au total, ces mesures sont censées rapporter 2,69 milliards d’euros en 2015 et 5,2 milliards en 2016 (2,87 % du PIB). « Pour la première fois, le poids (de l’effort) ne reposera pas sur les salariés et les retraités », a clamé le Premier ministre grec. « Nous protègerons les pensions et les salaires, nous protégerons les familles moyennes et pour la première fois le poids reposera sur ceux qui en ont la capacité ». Une affirmation qui a tout de l’autopersuation…
La zone euro et le FMI estiment cependant que l’effort proposé est encore insuffisant. Tout comme ils rechignent à se montrer trop précis sur la restructuration de la dette, alors qu’ils s’étaient engagés, fin 2012, à réexaminer la question de sa soutenabilité lorsque la Grèce dégagerait un excédent primaire, ce qui est le cas depuis 2014… « La question la plus urgente n’est pas celle du remboursement de la dette » puisqu’Athènes ne devra rien payer à la zone euro avant 2023 a ainsi éludé la chancelière manifestement soucieuse de ne pas braquer son Parlement. En revanche, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission a répété qu’il était prêt à dégager de l’argent (un milliard d’euros immédiatement) pour relancer l’économie grecque. Enfin, la question d’un prolongement du programme d’assistance financière n’est pas encore tranchée : l’idée est de le poursuivre jusqu’au printemps 2016 et de trouver des sommes supplémentaires (la somme de 30 milliards d’euros est évoquée) afin d’évite à la Grèce un retour prématuré sur les marchés financiers.
Ce sont les ministres des Finances de l’Eurogroupe qui devront finaliser l’accord au cours d’une réunion convoquée mercredi, la veille du conseil européen, les chefs d’État et de gouvernement se contentant d’en prendre acte. C’est aussi une défaite politique pour Tsipras qui voulait que le compromis soit bouclé par les « chefs » afin de montrer à ses concitoyens qu’il s’agit bien d’une affaire politique. Angela Merkel a aussi exigé que l’éventuel accord soit d’abord approuvé par la Vouli, le parlement monocaméral grec, avant que les parlements nationaux soient saisis… Pas question de risquer un énième camouflet.
Jean QUATREMER BRUXELLES (UE), de notre correspondant
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Messages
1. De liberation : article sur la Grèce, 23 juin 2015, 14:32, par René LE BRIS
Jean QUATREMER est un journaliste à la pensée libérale ! Il sévit avec son amie Elisabeth Quin sur 28 minutes ! Sans interlocuteur sérieux en face de lui ! Hier soir, sur la 3, deux économistes non gauchistes étaient face à face. Un des deux a ironisé justement sur le fait que le libéral applaudissait sur la hausse des impôts pour les plus riches et une taxe sur les entreprises les plus huppées,
alors qu’il préconise le contraire en France ! Le gouvernement grec résiste au mieux en fonction du rapport de force en Europe, Podemos les a aidé avec leurs victoires électorales foutant la trouille aux oligarchies financières et à leurs valets gouvernementaux ! En France, il est urgent de développer une dynamique
d’Assemblées citoyennes en toute autonomie par rapport aux libéraux du PS,
c’est ainsi que l’on pourra aider au mieux nos camarades grecs !
2. De liberation : article sur la Grèce, 23 juin 2015, 15:50, par arnold
23 juin, contre le nouveau mémorandum de la Troïka UE-Euro-FMI, manifestations en Grèce à l’appel du PAME
TOUS DANS LA RUE
La mobilisation populaire pour bloquer cette boucherie qu’est le nouvel accord anti peuple, le nouveau paquet de mesure contre les travailleurs, qu’ils veulent nous imposer !
NON aux mémorandums qui n’ont que trop duré, NON aux nouvelles mesures qui mettent le peuple en faillite.
Nous avons assez versé de notre sang ! Nous avons trop payé !
Peuple, prends la situation dans tes mains !
Nous avons le devoir de résister pour nos vies et celles de nos enfants !
La solution réside dans les luttes, qui portent les drapeaux des intérêts des travailleurs, les bannières qui écrivent nos droits et nos besoins et non ceux des patrons. La solution réside dans la lutte à l’intérieur des lieux de travail, dans la contre-attaque opposant un front total contre nos exploiteurs, ceux qui bénéficient des nouvelles mesures brutales.
Nous avons nos propres lignes rouges.
Nous tournons le dos à ceux qui veulent que nous applaudissons le gouvernement grec et ses partenaires, ceux qui applaudissent une négociation qui nous pousse à la pauvreté pour les profits de quelques-uns.
Nous tournons le dos aux défenseurs de l’Union européenne, l’Union des Capitalistes et leurs serviteurs qui manifestent pour leur droit de continuer à vivre du dur travail d’autrui, de continuer à exploiter toujours plus durement la grande majorité du peuple.
Nous n’avons aucune relation avec eux !
Nous ne mettons pas nos slogans et de luttes sous pavillon étranger. Nous ne possédons pas les mêmes intérêts, les mêmes besoins, les mêmes problèmes et les difficultés avec nos exploiteurs.
Les intérêts des monopoles ou les besoins de la population il faut choisir ! Il n’y a pas d’autre moyen ! Notre chemin est de combattre, de rompre avec l’UE et la voie tracée par les monopoles capitalistes.
Pas de soutien au nouveau mémorandum, peu importe comment ils l’appellent !
Aucune acceptation des politiques brutales contre les travailleurs de l’UE
Le 11 Juin, plus de 700 organisations de personnes ont donné une réponse forte, dans 60 villes dans toute la Grèce.
Ce mardi, la voix des travailleurs, les retraités, les jeunes, les femmes doit être entendue une nouvelle fois !
Nos luttes ne sont pas un jeu dans les compétitions les monopoles, les propositions et les politiques de l’UE, le FMI, la BCE, de la Russie, de la Chine. Le peuple n’a aucun intérêt à négocier la corde, avec laquelle il sera pendu. Son intérêt est de remettre en cause leur pouvoir.
Les politiques à sens unique de l’UE ont fait la preuve qu’elles sont désastreuses et douloureuses pour les intérêts de la classe des travailleurs. Tout le monde dans la lutte !
Travailleur, chômeurs, jeunes, il faut refuser :
• La nouvelle et l’ancienne législation qui détruisent la sécurité sociale
• Les coupes continues des revenus du peuple, de ses salaires et de ses retraites
• Les nouvelles taxes extrêmes
Nos vies ne peuvent pas supporter plus de mesures. Nos besoins ne peuvent pas attendre ! Ici et maintenant, contre la terreur et les chantages, nous exigeons :
• L’augmentation des salaires, des pensions et des prestations sociales
• Couverture de toutes les pertes
• Rétablissement des conventions collectives
• Abolition de toutes les lois de lutte contre des travailleurs
• Protection réelle des chômeurs
Nous organisons notre réponse ! Nous renforçons nos forces ! Nous renforçons nos syndicats dans toutes les branches ! Nous donnons une réponse de combat ! Nous brisons la peur, les chantages, les menaces des patrons, du gouvernement grec, et de l’UE-FMI-BCE.
Seule notre puissance peut abolir la législation anti-travailleurs, les protocoles et les patrons !
1. De liberation : article sur la Grèce, 23 juin 2015, 16:40
il est facile de critiquer les " concessions" du gouvernement grec , le cul sur sa chaise , que fait la CES pour soutenir les travailleurs grecs , que fontles partis de gauche et d’extrême gauche en FRANCE et en EUROPE , à part compiler les belles paroles ?
Les grecs qne peuvent hélas compter que sur eux-mêmes , ARNOLD a raison de le dire et de rappeler que les grecs ne désarment pas et continuent de lutter et faire pression sur TSIPRAS pour qu’il ne lache pas et tienne ses promesses .
Les accords passés avec la TROIKA doivent maintenant passer devant le parlement grec et l’aile gauche de SYRIZA a déja annoncé qu’elle ne les votera pas ...
Les grecs qui dans leur majorité souhaitent rester dans l UE font petit à petit l"amère expérience que cette europe ne peut pas être changée de l’intérieur contrairement ce que nous promettent depuis des lustres les partis socio-démocrates , LE PGE et la CES . il est possible que les grecs en tirent la conclusion que quitte à subir des périodes difficiles , mieux vaut sortir de l’europe et être maitre de son destin , plutôt que de subir les diktats de la TROIKA .
Reste qu’en GRECE comme en FRANCE et en ESPAGNE , l’absence d’un parti révolutionnaire hypotèque grandement la possibilité d’imposer des mesures anticapitaliste à L UE , seule la lutte des classes sans concession avec le capital pourra conduire à la victoire , le reste n ’est qu’illusion avec tous les risques que cela comporte ...
RICHARD PALAO
3. De liberation : article sur la Grèce, 23 juin 2015, 21:43, par coco lastico
Les conneries de Quatremer on peut les lire partout et tant qu’on veut, alors svp pas sur BellaCiao !!!