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De quoi l"affaire Frédéric Mitterrand est-il le nom ?

Publie le dimanche 11 octobre 2009 par Open-Publishing
2 commentaires

Essayons d’y voir plus clair. En quoi cette affaire est-elle porteuse de sens politiquement ?

1. Un ministre affirme publiquement que la notoriété et le talent vous exonèrent de tout compte à rendre devant la justice.

2. Un ministre entre, comme ministre de la culture, dans un gouvernement qui à plusieurs reprises a dénié à une oeuvre artistique le droit absolu d’être traitée comme une fiction et interdit de ce fait la diffusion de cette oeuvre, voire engage contre ses auteurs des poursuites (plusieurs affaires de ce type : chanteurs de rap particulièrement visés).
Ce ministre revendique ce droit pour lui-même et l’oeuvre qu’il a publiée.

3. Un ministre utilise une fonction et un titre publics (villa Médicis) pour peser dans une affaire privée de viol collectif. Ce n’est pas le contenu de la lettre qui est un problème ni la nature de l’affaire, c’est son en-tête de la villa Médicis.

C’est pourquoi il n’est pas juste de dire que c’est une affaire privée, ni que les pauvres s’en lavent les mains, tout empêtrés qu’ils seraient dans les difficultés de la vie quotidienne, et que la gauche a mieux à faire que de s’occuper de cela. Le souci de justice est aussi l’affaire de tous en démocratie.

Messages

  • Evidemment, j’ai lu ce qu’on a pu écrire sur les commerce des garçons d’ici et vu quantité de films et de reportages ; malgré ma méfiance à l’égard de la duplicité des médias je sais ce qu’il y a de vrai dans leurs enquêtes à sensation ; l’inconscience ou l’âpreté de la plupart des familles, la misère ambiante, le maquereautage généralisé où crapahutent la pègre et les ripoux, les montagnes de dollars que cela rapporte quand les gosses n’en retirent que des miettes, la drogue qui fait des ravages et les enchaîne, les maladies, les détails sordides de tout ce trafic. […]

    Bizarrement, il a plus de mal à retirer son pantalon et son caleçon américain, il évite mon regard, un fond de pudeur, une ombre d’inquiétude peut-être devant mon comportement qui doit lui paraître exagéré, insolite. Ces gosses ont largement l’habitude des hommes bien qu’ils ne les aiment pas vraiment, ils considèrent leur désir avec satisfaction mais avec une sorte de persistance dans l’étonnement candide ;

    Frédéric Mitterrand, « La mauvaise vie ».

    http://www.liberation.fr/livres/0101595944-que-dit-la-mauvaise-vie

  • Pendant qu’on nous occupe avec cette histoire, il est permis de penser que nos gouvernants dévient tout simplement l’attention afin de faire passer dans l’ombre d’autres points beaucoup plus importants et décisifs de notre "exploitation".
    Cet avis n’engage que moi bien entendu.