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Défendons l’avortement !

Publie le mercredi 3 novembre 2010 par Open-Publishing

tract mis en forme

 !!!! manifestation à Paris le 6 novembre 2010, 14 h place d’Italie  !!!!

Pour la liberté de choix, Contre l’enfermement maternel,
Défendons le droit à l’avortement !

EN FRANCE, environ 200 000 avortements sont pratiqués
chaque année et 40 % des femmes y ont recours une fois dans
leur vie. Après de longs combats féministes, l’avortement fut
autorisé par la loi en 1975, remboursé à partir de 1982, et des
améliorations ont été apportées en 2001 : allongement de la
période légale de 2 semaines, annulation de l’autorisation pa-
rentale pour les mineures, de l’entretien préalable pour les
majeures, et de la loi qui qualifiait l’avortement de crime.

Avorter, c’est encore le parcours de la combattante
Les entretiens préalables sont toujours conseillés. Il n’est alors
pas rare d’être reçu par des personnes qui prônent la mater-
nité et essayent de dissuader les femmes d’avorter. Les départs
à l’étranger sont toujours nombreux (plusieurs milliers par
an) faute d’avoir trouvé une solution en France, car les délais
sont toujours trop courts ! Ces voyages impliquent des pro-
blèmes logistiques et financiers conséquents pour les plus dé-
munies. Sans compter que de très nombreux hôpitaux ne
pratiquent pas les IVG entre 10 et 12 semaines. La diminution
du nombre de centres consécutive à la réforme de l’hôpital pu-
blic ne permet pas le respect des délais : moins de médecins,
c’est plus de d’attente !

Pour les mineures sans autorisation parentale, il peut être très
compliqué de trouver un médecin ou un anesthésiste, car
ceux-ci peuvent faire jouer une clause de conscience, qui
concerne les interventions sous anesthésie générale (dans cer-
tains centres, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est
pratiquée uniquement sous anesthésie générale).

La prévention et le suivi régulier des femmes se dégradent du
fait de la disparition de la gynécologie obstétrique. Cela est ag-
gravé par le manque de formation et d’intérêt des médecins
généralistes.

L’érosion concrète de l’accès et des conditions de l’IVG mon-
tre que rien n’est gravé dans le marbre et que la lutte pour dé-
fendre et élargir ce droit est toujours d’actualité.

Depuis quelques années, nous devons également faire face à
une attaque idéologique des anti-avortement, qui tentent de
remettre ce droit en cause, via l’introduction d’une reconnais-
sance d’un statut du fœtus.

La rentabilité contre l’émancipation
La casse des services IVG est notamment la conséquence de
l’application d’une logique de rentabilité économique dans le
secteur de la santé, qui se traduit à la fois par la baisse du nom-
bre d’hôpitaux, et par la limitation d’actes "non-rentables" en
leur sein.

Cette casse joue de fait contre la maîtrise de leur corps par les
femmes, et donc contre leur autonomie. Dans les faits ou dans
la loi, empêcher l’IVG équivaut à mettre la vie des femmes en
danger. Chaque année, dans le monde, 70 000 femmes meu-
rent des suites d’IVG clandestines et des centaines de milliers
d’autres devront supporter des blessures graves.

Stop à la culpabilisation !
La culpabilité des femmes qui avortent ou ont avorté est tou-
jours d’actualité. Cette culpabilité est relayée par un mari, un
médecin, un grand frère, un parent, un copain, etc. Combattre
pour la défense de son droit plein et entier à la contraception et
à l’IVG, c’est, pour une femme, revendiquer la libre disposition
de son corps.

L’équation "fille = femme hétérosexuelle en devenir = future
mère = ménagère" est encore trop d’actualités. Pour nous, cette
équation est une construction sociale aliénante, et une gros-
sesse non désirée est un problème à résoudre. La lutte histo-
rique pour l’avortement n’a pas seulement été une demande
légaliste, mais est aussi passée par une réappropriation de
connaissances et de savoir-faire, avec, par exemple, les actions
du Mouvement pour la libération de l’avortement et de la
contraception (MLAC), pratiquant des avortements (et aussi des
accouchements) hors du cadre médical officiel.

Pour poursuivre ou retrouver cet élan émancipateur, inscrivons
la lutte pour le droit à l’avortement dans le cadre d’une réappro-
priation de la contraception par les femmes (mais aussi par les
hommes, dont le désintérêt est trop souvent total), ainsi que
dans l’interrogation de nos sexualités.

Nos corps, nos vies, nos choix !
Avortement, contraception, libres, gratuits et accessibles !

RESSOURCES
*Révolution sexuelle et mouvement de libération des femmes à Genève
(1970-1977)
, Julie de Dardel, Antipodes, 2007.
*Avorter. Histoires des luttes et des conditions d’avortement des années 60
à aujourd’hui
, collectif IVP, Tahin Party, 2007.
*Contraceptions mode d’emploi, Martin Winckler, 3e édition, J’ai lu, 2007.
*"Comment nous en venons à avorter (nos vies sexuelles)", Christine Delphy,
Le Monde, 22 octobre 2000.
*Regarde elle a les yeux grand ouverts, film de Yann Le Masson, 1980, 90
minutes (sur l’expérience du MLACd’Aix-en-Provence).
*Cas libres, émission grenobloise de libre antenne sur les questions de
corps, d’amour et de sexualité, sur Radio kaléidoscope (97FM), tous les
jeudis de 20 h à 21 h, n° du studio : 04 76 09 09 09, site :
cas-libres.poivron.org.
*Planning Familial : 01 42 60 93 20 - 0 800 803 803


Avorter est un droit, mobilisons-nous toutes et tous pour le défendre
*Manifestation nationale*
6 novembre 2010 à Paris
Rendez-vous Place d’Italie à 14h
(La convergence se fera avec la manifestation Retraites à hauteur de Bastille)
mobilisationavortementnov2010.over-blog.com

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OLS-Paris
21ter, rue Voltaire - 75011 Paris
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courriel : ols.paris@no-log.org

Émission "Offensive sonore" tous les 15 jours le vendredi de 21 à 22H30 sur
Radio Libertaire (89.4 FM en Région parisienne)
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