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Délégation pour Chatila annulée

Publie le lundi 19 septembre 2005 par Open-Publishing
3 commentaires

Le 16 septembre 2005, annulation de la venue de la délégation de Bagnolet
à Chatila ( ce camp de réfugié palestinien au Liban avec lequel la ville
est jumelée)

Un groupe de Bagnoltais, le maire à sa tête, devait partir hier pour
participer aux commémorations de l’anniversaire du massacre de Sabra et
Chatila perpétué en 1982 et pour renforcer une coopération solidaire.

Alors que des Américains, des Italiens et des Espagnols sont en ce moment
sur place, la délégation française a été obligée de plier sous de
multiples pressions, les plus importantes étant celles du quai d’Orsay à
travers l’ambassadeur de France au Liban et celle de la Délégation
générale à la Palestine en France.
La politique française néo-coloniale sur les affaires internes libanaises
continuent de s’exercer plus que jamais provoquant inévitablement les
foudres d’une partie de la classe politique libanaise. Comme si le jeu
français ne suffisait pas, la déléguée à la Palestine en France, pour
affirmer un peu plus son autorité et confirmer son allégeance aux intérêts
français, ne se contentant pas de conseils, a exercé elle même, l’avant
veille du départ prévu initialement, de fortes pressions sur la
municipalité de Bagnolet.

Une fois de plus, la population réfugiée de Chatila, sans droits et
humiliée depuis des décennies doit subir « une nouvelle claque ». Depuis
48, elle est maintenue dans la précarité et la misère par l’autorité
palestinienne, elle est discriminée par l’Etat libanais (sous-statut :
interdiction d’accéder à des dizaines de métiers, à la propriété, à
l’héritage...), elle a été massacrée en 82, aujourd’hui elle est menacée de
mort par des factions libanaises comme les Gardiens du cèdre par exemple
et puis elle reste l’éternelle victime comme la population libanaise des
intérêts internationaux (français, américains, syriens, israéliens...).
Alors qu’un groupe d’élus et d’habitants d’une commune voulait casser
l’isolement des camps de réfugiés au Liban et exprimer concrètement sa
solidarité avec le peuple palestinien, on les en empêche pour des
considérations politiciennes et des enjeux d’intérêts personnels.

Des habitants de Bagnolet concernés par cette délégation

Messages

  • Quels étaient les arguments pour faire renoncer à ce voyage ?

    • très bonne question, la question de fond en fait, dont les auteurs de ce texte ne font aucune allusion, supposant seulement qu’il s’agit d’une pression arbitraire et d’une expression néo coloniale. Bien sûr, cette hypothèse ne peut être écartée a priori, mais on aurait bien aimé connaître les arguments de ceux qui prônaient cette annulation.

    • L’argument utilisé était "la sécurité", alors que l’ambassade francaise ne s’est pas opposée a une délégation de l’AJPF. Il était clair que le Quai d’Orsay ne voulait pas d’élus et de politiciens dans la délégation (il y avait des députés francais et européens, une sénatrice, des maires, des maires adjoints...) . L’ambassade francaise n’avait pas demandé a ses compatriotes vivant au Liban de quitter le Liban, si c’était vraiment une question de sécurité !!!!! LA RAISON EST PUREMENT POLITIQUE : APPLICATION FORCEE (IMPOSITION) DE LA RESOLUTION 1559 !!! Ni plus ni moins !