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Démission d’enseigants en hausse : reaction des syndicats jaunes

Publie le jeudi 5 janvier 2017 par Open-Publishing
17 commentaires

Un rapport officiel est sorti aujourd’hui, révélant un triplement des hausses de démission d’enseignants.

La France est un des pays de l’OCDE où le salaire des enseignants est le plus minable. Mais il y a aussi désormais la détérioration très grave des conditions de travail.

Le ministère a immédiatement rétorqué que la proportion restait faible.

Il a été soutenu par les deux syndicats jaunes UNSA et FSU, qui ont expliqué que c’était très "sain" que des gens qui n’étaient pas faits pour ce métier puissent changer d’avis....de 2012 à 1016 en période de chômage record, que signifie cette interprétation "syndicale" ?

Ces deux syndicats et la CFDT (evidemment !), plutôt que de résister face à la dégradation historique des conditions de travail, accompagnent les "réformes" de régression et de casse du service public.

Plutôt que de défendre les enseignants les plus fragilisés, ils les enfoncent en les culpabilisant.

Messages

  • "Il a été soutenu par les deux syndicats jaunes UNSA et FSU, qui ont expliqué que c’était très "sain" que des gens qui n’étaient pas faits pour ce métier puissent changer d’avis....de 2012 à 1016 en période de chômage record, que signifie cette interprétation "syndicale" ?"
    Que presuppose la question que vous posez ?

    • "Syndicats jaunes FSU et UNSA..."

      Décidément encore quelques paroles en l’air qui auraient demandé plus d’explications. Associer la FSU et l’UNSA ...il faut oser !
      Oui il est sain que des gens "non faits" pour ce métier le quittent.
      Trop de collègues , de jeunes collègues sont désespérés dès le début devant la tâche à accomplir , sans formation.
      On recrute maintenant à Pôle Emploi des chômeurs, des femmes voulant "gagner leur argent de poche" ( avec un mari qui gagne 2 ou 3 ou 4 fois le salaire d’un prof ; elles veulent "s’occuper"...), des jeunes qui voulaient faire autre chose ( bac +5 +6 +7...) mais qui n’ont pas trouvé de travail. Certains deviennent CRS , d’autres profs.
      Quant aux différentes critiques entendues, elles pourraient peut-être se justifier si cet "anti-FSU" nous rejoignait dans les manifs et nous aidait à "remplir les cars" en direction de la capitale pour défiler entre Bastille et Nation....
      Mais bizarrement, on y voit toujours les mêmes et pas ces "anti-FSU". Manif derrière l’ordi, au chaud ?
      P-s Je ne suis pas toujours d’accord avec la FSU, mais je n’aime pas qu’on raconte n’importe quoi en insultant.

    • Je suis d’accord, il est choquant de traiter de jaune la FSU et de l’associer à l’Unsa. Cela n’a pas de sens. On est encore dans le tout noir tout blanc, les choses sont plus nuancées...

      J’ai milité longtemps à la FEN puis la FSU, je soutenais une tendance opposition de gauche à la direction (Ecole émancipée). J’étais donc critique mais trouvais qu’il y avait plus de positif que de négatif (ne serait-ce que la représentativité, donc le poids, de cet outil syndical).

      Mes critiques et mes reproches se sont accentués, le bilan concret (l’évolution de mon salaire, de mes conditions de travail) m’a semblé faiblard (euphémisme), et je suis désormais à la CGT.

      Je constate aussi qu’à chaque manif, y-compris lorsque le thème ne touche pas directement les enseignants (loi travail, soutien aux migrants etc.), la FSU est très souvent présente à côté de la CGT, alors que l’Unsa c’est très rare.

      Bref, c’est justement parce que j’ai des critiques à faire aux choix stratégiques (de fait inefficaces) de la FSU que je trouve totalement improductif (sauf si le but est de se faire plaisir) d’être dans le slogan injurieux et hors-sol.

    • D’accord avec la teneur de votre post mais pas avec celui-ci : des jeunes qui voulaient faire autre chose ( bac +5 +6 +7...) mais qui n’ont pas trouvé de travail. Certains deviennent CRS , d’autres profs.
      Attention de ne pas tomber dans la caricature facile à la limite de la condescendance.
      Peut-on reprocher à un jeune titulaire d’un bac +5+6voire plus 7de devenir enseignant, mêmepâr défaut parce qu’il n’a pas trouvé de travail dans sa spécialité. C’est tellement facile de raisonner de cette façon quand on est soi même enseignant titulaire, ce qui semble être votre cas.
      Porter ce jugement à l’emporte pièce est regrettable surtout de la part d’un enseignant syndiqué ce qui semble aussi être votre cas.C’est faire fi de la situation de l’emploi très difficile pour 25% des jeunes diplômé’e)s qui restent sur le carreau.
      _Votre situation d’enseignant, cultivé et averti, je suppose, devrait vous prémunir contre ces raccourcis désastreux.

    • Tout d’abord je respecte chacun et chacune et évite de caricaturer.
      Est -ce le faire que de constater comment se fait le recrutement et quels sont les candidats ? Ce n’est pas un reproche fait ni de la condescendance(?) mais un constat.

      Ce n’est pas aux personnes que je m’adresse mais à ce système qui permet que l’on mette dans des classes des gens qui n’ont pas envie d’y être et qui ne peuvent pas s’impliquer totalement dans ce métier au détriment des élèves ( quand parle t-on de l’intérêt des élèves ? ).
      Bien sûr qu’il y a le chômage et que sous le label fameux " ça crée de l’emploi !"on va vers un job qui permet d’avoir un revenu. Mais à quel(s) prix ?
      On dit aussi que NDDL , ...ça crée aussi de l’emploi, que les centrales nucléaires...ça crée de l’emploi...
      Mais si vous êtes satisfaits que de ce qui se passe dans les classes...Vous avez des enfants ?

    • .... quant aux jugements à l’emporte-pièce ...

      38 ans dans le métier ( dont grande majorité en ZEP) me permettent d’avoir d’autres idées et jugements que ceux que vous décrivez.
      Autant d’années de militantisme syndical ou associatif m’ont appris à parler avec respect et non avec condescendance.

    • Je suis dans le même cas que vous : 36 ans dans l’enseignement et de militantisme syndical en seine saint denis (93).
      Vous avez modéré votre propos en prenant en compte le chômage , mais je maintiens mon propos. N’aurait-on pas le droit, quand on est diplômé, de tenter l’enseignement et d’arrêter quand on constate qu’on fait fausse route. Pour ma part, je pense qu’on peut.
      J’ai rencontré dans mon métier , dans les 15 dernières années, des enseignants bac +4+5+6 et qui reussissaient très bien malgré des débuts difficiles dans des postes extrémement difficiles

    • Mais je ne nie pas cela. Je dis qu’une des causes et non la moindre est le recrutement.

    • Alors d’après vous, que faudrait-il faire au niveau du recrutement pour éviter ce que vous soulignez ou constatez ou dénoncez ?

  • La FSU ne représente qu’elle !Les enseignants ne sont plus chez elle depuis longtemps .Ses positions ont toujours été désastreuses .
    J’ai adoré ce métier moi-même, aujourd’hui je serais démissionnaire .

  • Démissions : une alerte à prendre au sérieux

    jeudi 5 janvier 2017

    Le nombre global d’enseignants démissionnaires a doublé en 4 ans ; le phénomène touche enseignants titulaires comme stagiaires. Certes, rapporté à l’ensemble des enseignants, la proportion demeure faible mais est-ce la raison, comme le fait le Ministère, pour minorer le phénomène et surtout éviter de creuser les motifs de ces départs ?

    Chacun éprouve dans les établissements du second degré les effets des hausses d’effectifs insuffisamment anticipées, le poids grandissant de méthodes de gestion autoritaires, l’ineptie de réformes inefficaces mais source de désorganisation. Le sentiment grandissant de perte de sens du métier, la lassitude devant l’empilement demandé des tâches gagne nos professions même si l’envie de contribuer à l’émancipation de tous les jeunes continue à être un ressort.

    L’Éducation nationale continuera-t-elle longtemps à fermer les yeux sur les témoignages des stagiaires, écartelés durant l’année de stage entre préparation des cours, du master, des formations à l’ESPE ? Quand prendra-t-on en compte l’expertise des personnels en matière de politique éducative au lieu d’imposer des réformes technocratiques ? Combien de temps encore faudra-t-il attendre revalorisation et amélioration des conditions de travail ?

    La crise de recrutement mine toujours le second degré . En prendre la mesure est aussi un moyen de répondre à l’augmentation des départs.

    https://www.snes.edu/Demissions-une-alerte-a-prendre-au-serieux.html

    Non, c’est sûr, les syndicats de la FSU trouvent très normal et sain que plus de collègues démissionnent... pffff !

  • Dans l’article de départ :

    Il a été soutenu par les deux syndicats jaunes UNSA et FSU, qui ont expliqué que c’était très "sain" que des gens qui n’étaient pas faits pour ce métier puissent changer d’avis....de 2012 à 1016 en période de chômage record, que signifie cette interprétation "syndicale" ?