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Dernier hommage au mime Marcel Marceau, en silence et en musique

Publie le mercredi 26 septembre 2007 par Open-Publishing

Quelque 300 personnes, majoritairement des anonymes, ont rendu mercredi au cimetière parisien du Père-Lachaise un ultime hommage au mime Marceau, disparu samedi à l’âge de 84 ans, lors d’une cérémonie placée sous le signe du recueillement et en musique.

Une rose ou un oeillet à la main, simples badauds ou véritables fans de l’artiste disparu, ils étaient nombreux dès 14 h à se presser sur les hauteurs du cimetière alors que, curieusement, peu de personnalités figuraient au premier rang, près de la famille. Parmi elles, l’écrivain Gonzague Saint-Bris ou les comédiens André Gaillard et Bernard Haller, alors que la ministre de la Culture, Christine Albanel, était représentée par une inspectrice générale de la Direction de la musique, du théâtre, de la danse et du spectacle.

"A notre cher maestro, le spectacle continue", "A notre père tant aimé", ou "Le reste est silence", pouvait-on lire sur les nombreuses gerbes de fleurs déposées autour du cercueil, recouvert du drapeau tricolore sur lequel reposait, épinglées sur un coussin lie-de-vin, les distinctions qu’avaient remises la République au mime disparu, à savoir la rosette d’Officier de la Légion d’honneur et l’insigne de commandeur dans l’Ordre national du mérite.

Egalement posé sur le cercueil, son célèbre chapeau mou couleur paille, sur lequel était piquée une fleur de tulle rouge.

Après que furent égrenées les notes du 21e concerto pour piano de Mozart, René Samuel Sirat, ancien grand rabbin de France et grand rabbin du Consistoire central de France, a lu à l’assistance trois psaumes, en hébreu, puis en français, entrecoupés de nombreux hommages à l’artiste. Il a rappelé comment, fuyant son Alsace natale devant l’invasion nazie avec ses parents avant de devenir lui-même résistant, Marcel Marceau avait plusieurs fois échappé à la mort grâce à "son silence, son impassibilité", deux vertus cardinales qui "marqueraient à jamais son existence".

Le grand rabbin a aussi souligné les liens qu’avait établis l’artiste - après l’Holocauste dans lequel périt son père - avec le mouvement sioniste. Le mime estimait que "les persécutions dont avait été victime le peuple juif ne trouveraient de salut que le jour où il posséderait sa terre", d’où de fréquents voyages en Israël.

Une judéité cependant vécue dans la plus grande discrétion, a relaté le rabbin, notant la symbolique forte du décès de Marcel Marceau, disparu le jour de Yom Kippour, "jour de retour vers soi, du retour vers Dieu" et "jour le plus important du calendrier religieux" juif.

Après le kaddisch, la prière des morts, un violoncelliste a interprété la "Sarabande de la 5e suite" de Jean-Sébastien Bach, alors qu’une pluie fine et glaciale se mettait à tomber.

La mise en terre a permis à chacun de jeter une fleur sur le cercueil, ou, selon le rite juif, de déposer un petit caillou sur la margelle de la tombe, accompagnant ainsi, dans une sobre émotion, l’une des figures artistiques les plus marquantes du XXe siècle juqu’à sa dernière demeure, chemin du Bassin, dans la 21e division du cimetière parisien.

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