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Derrière la façade du 1er Mai unitaire, radicaux et réalistes s’opposent

Publie le jeudi 30 avril 2009 par Open-Publishing
3 commentaires

Les syndicats hésitent sur les suites du mouvement, alors que FO appelle à la grève générale.

F.W.-D.

Et après ? Pour la troisième fois en quatre mois, les syndicats mettront vendredi dans la rue un nombre impressionnant de salariés. Avec 283 cortèges dans toute la France et une manifestation parisienne qui devrait battre des records, le succès de cette troisième journée d’action ne fait guère de doute. Pourtant, cette mobilisation croissante complique un peu plus la stratégie des organisations syndicales, qui jouent l’union sacrée face à la crise économique, mais sont de plus en plus tiraillées entre réalistes et radicaux.

Trotskistes. Lundi, les huit de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Solidaires, FSU) se sont retrouvés au siège de Force ouvrière pour définir les revendications communes. Sur ce chapitre, pas de surprise : ce sont l’emploi, le pouvoir d’achat et la relance économique. Mais pour la suite des événements, le scénario est plus complexe. Aussi les huit organisations syndicales ont-elles décidé… de se revoir le 4 mai « pour débattre des objectifs, des modalités et du calendrier des prochaines initiatives ».

Dans le camp des radicaux, on trouve Solidaires, la FSU et Force ouvrière, qui verraient bien un appel à la grève générale avant l’été. Une stratégie inspirée par les militants trotskistes du Nouveau Parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot (nombreux à Solidaires, dans les syndicats SUD), de Lutte ouvrière et du Parti ouvrier indépendant, l’ancien Parti des travailleurs (à FO et parfois à la CGT), mais aussi du PCF et du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, influents à la FSU.

Cette résurgence du vieux mythe de la grève générale a le don d’exaspérer les leaders du bloc « réaliste » au sein de l’intersyndicale, rassemblé derrière un front CGT-CFDT plus uni que jamais. Le fait que Force ouvrière s’accroche au mot d’ordre de grève générale les irrite particulièrement. « Même en mai 1968, rappelle un responsable CGT, on n’a pas appelé à la grève générale. Et sur le terrain, dans les boîtes, on aimerait bien les voir un peu plus les gars de FO. Là où ils sont encore présents, c’est pas des foudres de guerre. » Confidences « off », bien entendu. L’heure est à l’unité syndicale.

Maladresse calculée. De leur côté, les militants « radicaux » critiquent de plus en plus ouvertement la CGT et la CFDT, dont le gouvernement souligne avec une maladresse calculée « le sens des responsabilités », en l’opposant aux débordements réels ou supposés observés dans les conflits locaux, qu’il s’agisse des séquestrations de dirigeants ou des dégradations de la sous-préfecture de Compiègne.

« Chacun en réalité sait très bien que le premier qui quitte l’intersyndicale apparaîtra comme un briseur de l’unité d’action », observe un responsable de l’Unsa : « On est donc condamnés à s’entendre. » La seule fenêtre de lancement pour une prochaine action commune est la deuxième quinzaine de juin. A la mi-mai, en effet, ont lieu les quatre grandes manifestations européennes auxquelles les quatre syndicats membres de la Confédération européenne des syndicats (CGT, CFDT, FO et Unsa) se doivent de participer activement. Le 7 juin ont lieu les élections européennes. Reste trois semaines avant les vacances d’été.

Quant à la nature de la mobilisation, elle pose aussi problème. Le record que ce 1er Mai devrait constituer sera difficile à battre. « Il nous faut trouver une forme d’action qui ne permette pas la comparaison », confiait un dirigeant de la CFDT. Une équation difficile à résoudre alors que le bloc des « radicaux » pourra continuer à réclamer un appel à grève générale.

http://www.liberation.fr/politiques/0101564798-derriere-la-facade-du-1er-mai-unitaire-radicaux-et-realistes-s-opposent

Messages

  • Est ce que ne pas vouloir accompagné le capitaliste en crise et ses actifs pourris est du radicalisme ?Ne pas vouloir céder les acquis pour lesquels certains sont morts est du radicalisme ?Dire que la france est parmie les pays les riches du monde est du radicalisme ?Vouloir lutter contre une société de plus en plus totalitaite est du radicalisme ? puis revenir aux fondamentaux qui ont faits notre cgt est du radicalime ?Ne pas agréer chereque,accompagateur du merdef et de l’umps,sans doute encore du radicalisme.Bon alors nous sommes nombreux et pour autant ,jamais au grand jamais nous ne sommes des radicalistes ,nous sommes des militants qui attendent que les "tetes pensantes"prennent enfin l’avis de la base.fraternellement momo11

    • Pourquoi ce découpage entre radicaux et réalistes ?

      Les anciens qui ont participé à la grève générale en 36 et 68 n’étaient pas réalistes, ils n’ont rien obtenu ?

      Dans la période actuelle, où le capitalisme apparaît tel qu’il est, avec à sa botte un gouvernement qui légifère toujours en faveur du MEDEF, où les salariés se font jeter par milliers de leurs entreprises, et où, au contraire les patrons s’en vont avec des sommes indécentes, il ne serait pas pertinent, dans ces conditions, de vouloir préparer une grève générale ?

      A un moment où la stratégie des directions syndicales s’avère inefficace parce que ne débouchant sur aucun rapport de force qui permette de gagner, il ne serait pas réaliste de construire une grève générale, pour enfin obtenir quelque chose ?

      Face à des directions syndicales qui s’auto-congratulent parce que l’unité syndicale est réalisée mais qu’elle ne débouche sur aucune avancée pour les travailleurs, il serait irréaliste d’envisager une grève générale ?

      NON, la différence n’est pas entre radicaux et réalistes mais bien entre RÉALISTES et DÉFAITISTES.

      Dans quelques jours, nous saurons, quel camp choisissent les directions syndicales, celui des REALISTES qui veulent enfoncer le clou et développer la lutte jusqu’à la grève générale pour gagner, ou bien, le camp des DEFAITISTES qui ont peur de mettre la cloison en l’air en enfonçant le clou, mais qui tout compte fait n’accrocheront jamais rien sur ce clou.

      Jak

    • La différence c’est pas plutôt entre les "radicaux" qui seraient plutôt "réalistes", (Prenant en compte les réalités de l’oppression subie par les travailleurs et leur ras-le-bol), et les "collaborationnistes" qui seraient plutôt "réalistes", (Prenant en compte les réalités de leur bien-être et de leur avenir personnel ) ?

      Dialectiquement ça serait peut-être plus exact ? Non ????

      G.L.