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Des armes pour le peuple

Publie le jeudi 31 mars 2005 par Open-Publishing

EN raison des provocations continues des Etats-Unis, la Révolution bolivarienne a annoncé la mise en place d’une réserve militaire de près d’un million de personnes, qui sera prête à combattre dans moins d’un an s’il le faut.

Le général de division Melvin Lopez, secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de la nation, a précisé que ce qu’on appelle la Réserve populaire ou nationale serait très bien préparée « pour défendre le pays contre une éventuelle agression des Etats-Unis ».

Beaucoup d’analystes de la situation vénézuélienne pensent que la nouvelle Réserve populaire est l’affirmation -exprimée dans la Constitution du pays- d’une alliance entre le peuple organisé et les forces armées pour mettre en oeuvre et défendre un projet national caractérisé par un état de droit et de justice sociale.

Le général Lopez a rappelé, à l’intention de ceux qui ont tenté de minimiser la possibilité d’un éventuelle attaque militaire américaine contre le Venezuela, que les Etats-Unis et quelques-uns de ses alliés ont réalisé un simulacre d’invasion appelée “Balboa”.

C’est pourquoi l’annonce d’une nouvelle force militaire n’a pas surpris ceux qui suivent les événements au Venezuela. Le président Chavez a averti à plusieurs reprises que l’administration de droite de George W. Bush tentera de l’assassiner, ce qui n’a pas surpris non plus étant donné le rôle joué par les Nord-Américains lors du coup d’état manqué d’avril 2002 et leur participation aux renversements des gouvernements populaires en Amérique Latine et aux assassinats de leurs principaux dirigeants. Il suffit de se souvenir du Chili et de Salvador Allende, du Guatemala et de Jacobo Arbenz.

Selon le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défence de la nation, les réservistes vénézueliens seront entraînés pour faire face à une guerre de quatrième génération ou asymétrique, c’est-à-dire des affrontements armés entre un pays qui possède des armes non conventionnelles et un autre qui ne possède que des armes conventionnelles.

Le nouveau corps militaire vénézuélien est d’origine éminemment populaire, il ne dépendra pas des Forces armées nationales (FAN) et n’agira pas non plus au sein de celles-ci. Le million de personnes qui intègrera la Réserve populaire sera déployé dans tout le pays, sur les lieux de travail et de résidence et près des puits pétroliers « pour les défendre ou les détruire en cas d’invasion », ont annoncé les autorités. La nouvelle Réserve populaire ou nationale en formation aura ses propres professionnels, à la différence de celle déjà constituée, sous la direction d’officiers en exercice.Le général de division Julio Quintero Viloria en sera le chef.

Le président Chavez a déjà averti que s’il était victime d’un crime ordonné par Washington, l’approvisionnement journalier de 1, 5 million de barils de pétrole vénézuelien aux Etats-Unis serait immédiatement suspendu, ce qui serait un coup très dur porté à l’économie américaine.

Il est évident que le Venezuela, comme d’autres nations latino-américaines, préoccupe le gouvernement Bush. La révolution bolivarienne est l’exemple le plus avancé et le plus radical de changements capables de résoudre les grands problèmes de l’Amérique latine. Ces dernières années, plusieurs gouvernements de gauche ont été élus dans la région en tant qu’alternative à des décennies de néo-libéralisme.

Sous la conduite du président Chavez, le projet bolivarien récolte des succès indiscutables dans les principales branches de la vie vénézuélienne, grâce au développement de plans socio-économiques dont bénéficient les secteurs les plus pauvres, tout en faisant échec aux coups bas de l’oligarchie contre-révolutionaire, notamment la grève pétrolière, et il se consolide avec les victoires électorales et le referendum populaire qui ont confirmé le chef de la nation dans son rôle de leader de la révolution bolivarienne.

Face à un ennemi qui n’a pas hésité à lancer une guerre en Irak et en Afghanistan en dépit de l’opposition des nations et des peuples, le Venezuela récupère sa capacité industrielle pour assurer sa défense et acquiert de nouveaux moyens de combats, entre autres un lot de plus de quarante hélicoptères russes pour surveiller les frontrières, 100 000 fusils russes et une installation industrielle pour produire ces armes dans le pays.

Plus de 100 000 réservistes ont déjà été entraînés et équipés pour la défense et se préparent actuellement aux tâches productives, notamment dans le cadres de coopératives ou de noyaux de développement endogène.

Le samedi 26 mars, la secrétaire d’Etat nord-américaine, Condoleezza Rice, a assuré au Washington Post que « personne », pas même le gouvernement de George W. Bush, « ne veut être l’ennemi du Venezuela ou de ses dirigeants », des déclarations qui contrastent avec les dures critiques que la chef de la diplomatie avait adressées au président sud-américain à diverses occasions.

Rice a rappelé que les Etats-Unis et le Venezuela « ont des liens traditionnels très forts » et a dit, faisant allusion à Chavez : « On aimerait croire que les leaders élus gouvernent de manière démocratique », ce qui revient à remettre en question le processus bolivarien et son dirigeant, qu’elle a accusé à une occasion d’être une « force négative » en Amérique latine.

Peu de temps après, le gouvernement vénézuélien, par l’intermédiaire de son vice-ministre de l’Extérieur, Delcy Rodriguez, a averti en réponse aux déclarations de Rice que Washington pouvait compter sur la « réciprocité » de Caracas tant qu’il « respectera » le gouvernement de Chavez.

http://www.granma.cu/frances/2005/marzo/mar29/15venezuela.html