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"Des chiffres, monsieur Hamon"

Publie le vendredi 12 novembre 2010 par Open-Publishing

Ceux d’entre vous qui ont écouté ce matin la matinale de France Inter (“le 7/9″) ont pu entendre un vrai travail de journaliste.
Non, ne rigolez pas !

Benoît Hamon qui y était venu présenter le projet du PS pour les prochaines présidentielles (le choix quinquennal du monarque selon certains… enfin surtout selon moi) s’est vu confronté à des journalistes en verve :

Benoit Hamon au 7/9 de France Inter

Pour une fois, il ne s’agissait pas de lui servir la soupe, et ces héroïques pourfendeurs de la dépense publique ne s’en sont pas laissés compter !
Vouloir augmenter les salaires ? Faire appliquer la loi sur les logements sociaux ? Lutter contre l’hérédité sociale ? Mais vous vivez dans le monde de “Oui-Oui”, monsieur Hamon !
C’est ainsi que l’éminent journaliste politique, j’ai nommé Thomas Legrand, a porté l’estocade : tout cela est bien beau, mais vous ne chiffrez pas votre projet ! Nous voulons des chiffres !

Porter une interview politique sur le terrain des prétendues faiblesses d’un projet, c’est finalement du bon boulot. Ils font le job.

Soit, mais alors pourquoi ne le faire que lorsque il s’agit de proposition de gauche ?

Je me permettrais ici un petit aparté : lorsque je dis gauche il fait comprendre véritable gauche. Je ne parle pas de ces membres du PS qui se demandent s’il vaut mieux être à la gauche de la droite ou à la droite de la gauche ! J’imagine que DSK qui sera lundi prochain l’invité du 7/9 sera traité avec une toute autre déférence !

Reprenons donc le fil du sujet. Pourquoi ne pratiquer un véritable journalisme que lorsque l’on reçoit un invité de gauche ?

Si l’on veut parler de chiffres pourquoi ne pas interroger un membre du gouvernement sur le coût sociétal de ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux ?
Parce que de la même manière que le budget de l’état nous appartient, quand on brade le service public, c’est notre bien commun qui est jeté aux orties !

Pourquoi ne pas interroger le gouvernement sur le coût démocratique d’une réforme des retraites imposée contre les promesses d’un candidat : petit rappel
En effet, lorsque les politiques respectent aussi peu le Peuple qui les a élu, c’est le principe démocratique qui est remis en question !

Pourquoi encore ne pas interroger le gouvernement sur le coût social de la future suppression de l’Aide Médicale d’Etat ? Voir article du Post

A mon sens, il ne s’agit pas d’un complot. Les journaleux ne veulent pas objectivement faire réélire Sarkozy ou faire approuver un projet social démocrate mou par l’”opposition”.
Les questions sur le coût sociétal, démocratique ou social ne font simplement pas partie de leur imaginaire.

S’ils sont là où ils sont, c’est qu’ils ont été choisis justement pour ça. S’ils sont là où ils sont, c’est que le pouvoir sait bien qu’il ne feront pas de vague.
S’ils sont là, c’est que le champs des possibles va de l’UMP à la droite du PS.
Ce que décrit très bien F RUFFIN

Mais comme on a le droit de choisir entre bonnet blanc et blanc bonnet…Nous vivons dans un beau système démocratique !

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