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Des nouvelles d’alsace

Publie le samedi 5 juillet 2003 par Open-Publishing

Une centaine d’intermittents du spectacle sont venus perturber la soirée d’ouverture, hier, du 14e Strasbourg Jazz Festival programmée au Palais de la musique et des congrès. Il fallait montrer patte blanche pour franchir le double cordon d’agents et de barrières de sécurité, et entrer à l’intérieur du PMC. Les organisateurs craignaient une action, d’ailleurs annoncée dès lundi (DNA du 1er juillet), des techniciens et acteurs du milieu culturel.

« Informer le public »

Une demi-heure avant le début du concert de Biréli Lagrène, les intermittents arrivent d’un pas décidé. Devant les barrières, ils forment une chaîne humaine afin d’empêcher le public de pénétrer à l’intérieur de la salle. Rapidement débordé, le service d’ordre est épaulé par une quinzaine de policiers. Côte à côte, tee-shirts rouges et uniformes bleu marine repoussent les manifestants sans ménagement. Quelques coups de matraques pleuvent, deux grenades fumigènes sont lancées pour disperser la petite troupe. « On s’attendait à pareil accueil, lance un technicien d’un théâtre strasbourgeois, mais nous voulons simplement informer le public de notre action, qui n’est pas toujours bien comprise ». Faisant l’essuie- glace entre les différentes entrées du palais, les intermittents scandent en tapant dans les mains : « Le public avec nous », « Biréli avec nous, Harry Lapp avec nous ». Ce dernier, s’adressant à un manifestant, lance : « Je vous fais bouffer toute l’année », avant de tourner le dos. Un des représentants des intermittents a été reçu par le directeur du festival qui a refusé que l’un d’entre eux prennent la parole sur scène. Le concert débutera finalement avec un quart d’heure de retard. « On a appelé Biréli sur son portable, nous espérons qu’il fera un geste », espère une jeune femme. « Nous, nous avons la chance de travailler un peu, d’autres pas, je comprends leur révolte », dira simplement le guitariste manouche avant d’entamer son show.

Mulhouse : sur scène, avant les trois coups

Par ailleurs, à Mulhouse, une vingtaine d’intermittents ont légèrement retardé le début d’une représentation de « La Traviata » de Verdi, montée par l’Opéra du Rhin et donnée au théâtre de la Filature. Les intermittents, soutenus par le directeur de la Filature Christopher Crims et celui de l’Opéra du Rhin Nicholas Snowman, sont montés sur la scène du théâtre. Un texte, défendant le statut des intermittents et expliquant leur travail notamment sur cet opéra, a été lu, retardant d’une dizaine de minutes le début du spectacle.

Et ce soir, la coordination des professionnels du spectacle d’Alsace a interrompu et annulé la représentation.