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Des patrons très actifs derrière les "bonnets rouges"
par Olivier Mayer
Publie le vendredi 29 novembre 2013 par Olivier Mayer - Open-Publishing5 commentaires

Les "Bonnets rouges" organisent leur deuxième rassemblement, ce samedi, à Carhaix (Finistère). À l’origine du mouvement qui avait rassemblé 20 000 personnes, le 2 novembre à Quimper, un collectif de patrons en croisade contre les « contraintes administratives et fiscales », présentées comme la cause de tous les maux de la Bretagne.
Bretagne, correspondant. Alerte au feu, sonnez le tocsin ! « Nous vous invitons à déclencher un exercice incendie dans votre entreprise pour alerter vos salariés sur la gravité de la situation. » C’est en ces termes qu’Alain Glon conviait, pour le 18 octobre dernier, les entrepreneurs bretons à « la mobilisation générale » contre l’écotaxe. Alain Glon est chef d’entreprise. Un industriel plus précisément puisque le groupe Glon, c’est, dans l’agroalimentaire, « un chiffre d’affaires, en 2012, de 1,8 milliard d’euros, 4 163 “collaborateurs” (entendez salariés) et 49 sites industriels en France et à l’international ».
Davos breton
Mais Alain Glon est surtout connu pour être le président de l’Institut de Locarn, créé en 1991, qu’on présente comme « une sorte de Davos breton, à la fois laboratoire de réflexion et centre de formation des élites entrepreneuriales locales ». C’est Alain Glon qui est à l’initiative, le 18 juin dernier, de la création du Comité de convergence des intérêts bretons (Ccib) et d’un appel dénonçant « l’hypercentralisme français, la multiplication des rouages administratifs et le labyrinthe des réglementations » qui « suscitent aujourd’hui une avalanche insupportable de taxes, d’impôts, de charges, de contraintes multiples qui portent un coup fatal à d’innombrables entreprises ».
« Lorsque la réglementation à outrance vient absorber l’énergie créatrice, elle rend impossible l’esprit d’entreprise », précise l’appel. Il demande à l’État de donner la primauté aux territoires, une véritable décentralisation, qui prenne en compte « une gouvernance économique régionale » et « le droit à l’expérimentation » qui « doit nous permettre de respecter nos valeurs afin de ne pas avoir à affronter en permanence les excès des systèmes administratifs et bureaucratiques ».
Patrons licencieurs et salariés licenciés
Au nom d’une « convergence d’intérêts bretons », et avec la protestation contre l’écotaxe en guise de flammèche, l’embrasement de la Bretagne devrait donc réunir l’eau et le feu : patrons licencieurs et salariés licenciés, la grande distribution et les agriculteurs… et bien sûr par-delà toute étiquette politique ou syndicale. Quitte à s’avancer masqué. Ainsi pour les besoins du rassemblement, on met surtout en avant la lutte contre « les contraintes administratives et fiscales ». Mais s’agit-il seulement de cela ? Lors de l’université d’été de l’Institut de Locarn en septembre dernier, un journaliste demande à Alain Glon s’il ne faudrait pas instituer un Smic régional, mieux adapté au niveau de vie de la Bretagne. « J’irai plus loin, répond-il. Il faudrait rendre la liberté au travail et pour autant qu’employés et employeurs se mettent d’accord sur des dispositions qui leur conviennent, ça peut se faire au cas par cas, ou entreprise par entreprise. »
[Les leadres des Bonnets rouges : Christian Troadec au centre, Thierry Merret (FDSEA) à sa gauche et à sa droite Jean-Pierre Le Mat (CGPME) ]
Classé à droite, Thierry Merret, président de la FDSEA du Finistère, est une autre figure marquante du mouvement des « bonnets rouges ». Il confirme qu’il « travaille depuis plus de quatre mois avec les chefs d’entreprise, les artisans, les commerçants » pour la suppression de l’écotaxe – selon lui « un préalable » – et « surtout pour vivre, travailler et décider en Bretagne ». « Dès qu’on bouge, quand on veut embaucher, l’administration vient nous contrôler. Il faut libérer les énergies », assure-t-il. Prudent aujourd’hui, il avance que lorsqu’il parle des contraintes, cela veut dire « moins de contraintes administratives mais dans le respect de l’environnement ». Pourtant il déclarait fin octobre : « L’empilement de contraintes administratives, environnementales, fiscales et sociales finit par empêcher toute liberté d’entreprendre. »
Le maire « divers gauche » de Carhaix, Christian Troadec, est l’un des principaux animateurs du collectif Vivre, décider et travailler en Bretagne. C’est ce collectif qui a pris le relais du Ccib pour organiser la manifestation du 2 novembre à Quimper. Il prépare un rassemblement le 30 novembre à Carhaix. « Une manifestation pour l’emploi et pour la Bretagne, pas pour l’emploi en Bretagne », précise Christian Troadec. « Il faut d’abord dire stop aux plans de licenciements en Bretagne. »
Interdiction des licenciements boursiers
« Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et ne pas accepter les fermetures d’usines comme Marine Harvest qui fait des bénéfices et ferme son usine bretonne pour en ouvrir une en Pologne. » Il rappelle que François Hollande avait promis l’interdiction des licenciements boursiers. « Sur le fond de la question, tout le monde admet qu’il faut des règles sociales et environnementales, estime-t-il. Mais ce que nous combattons, ce sont les tracasseries administratives qui gênent les capacités d’initiative en Bretagne. » Le maire de Carhaix admet que tous ceux qui sont engagés dans le collectif n’ont pas « les mêmes positions idéologiques. Mais ce qui nous réunit, assure-t-il, c’est l’emploi et c’est la Bretagne ».
http://www.humanite.fr/bonnets-rouges/des-patrons-tres-actifs-derriere-les-bonnets-rouge-5542
Messages
1. Des patrons très actifs derrière les "bonnets rouges", 29 novembre 2013, 21:55
De toute façon il est certain que "les patrons sont très actifs derrière les bonnets rouges" tout simplement parce que les Rouges, les vrais, (Il en reste ???), ne sont plus très actifs face aux "Bonnets des patrons".
Mais ça y a longtemps qu’on l’a compris.
Mais ils sont OU les Rouges ? Et que sont devenues leurs orgas de combat de classe ???
Phagocytées par la Melenchonite et la Le Paonite sur un fond de Lambertisme revenant.
Ah elle est belle la conscience politique de la Classe travailleuse exploitée.
Ils ont bien réussi le décervelage politique des dernières générations les Salauds !!!!
G.L.
2. Gérard Lahellec est vice-président (groupe communiste, conseil régional de Bretagne) : « Je les comprends » , 30 novembre 2013, 11:09
Le Télégramme de ce matin...
Gérard Lahellec. « Je les comprends »
Gérard Lahellec est vice-président (groupe communiste) du conseil régional, chargé des transports.
Que vous inspire cette référence aux Bonnets rouges ?
Il faut toujours faire attention aux symboles. Mais moi, c’est clair, je préfère la référence à la révolte des Bonnets rouges plutôt qu’au mouvement des Chemises vertes d’Henri Dorgères, qui, au nom de la défense des paysans, préfigurait l’arrivée du poujadisme. Quelque part, c’est un mouvement identitaire du Centre-Ouest Bretagne.
Comment analysez-vous ce côté hétéroclite du mouvement ?
Ce mouvement, il faut le prendre dans sa complexité et sa diversité. C’est la preuve, finalement, que la situation de crise n’épargne personne. Là-dedans, il y a un peu de tout, de l’identitaire, c’est le rouge qui se mélange au gwenn ha du. Ce sont aussi des tentatives populistes en sous-main, un peu de poujadisme au passage. Tout ceci est une réalité mais cela a toujours été ainsi dans l’histoire humaine. Les mouvements de révolte ont toujours été un peu empreints de confusion.
Vous n’irez pourtant pas à Carhaix aujourd’hui...
Non. J’ai fait le choix d’être avec les salariés qui manifestent à l’appel de leurs syndicats. Je ne veux pas créer de confusion. Je suis surtout respectueux de ceux qui, dans la souffrance, iront manifester aujourd’hui. Je les comprends. Je leur tends la main. Quand je suis allé à la manifestation de Carhaix (NDLR : le 2 novembre), je n’inscrivais pas ma participation par opposition à d’autres initiatives.
Votre position paraît plus modérée que celle de la CGT ?
Peut-être mais ce n’est pas, dans mon esprit, de la modération. Il faut faire attention. Le mouvement tel qu’il s’est exprimé en Bretagne interpelle le politique. Il y a des vraies souffrances - peut-être d’autres qui sont moins vraies - mais il ne faut surtout pas que les gens qui souffrent soient oubliés.
1. Gérard Lahellec est vice-président (groupe communiste, conseil régional de Bretagne) : « Je les comprends » , 30 novembre 2013, 16:33, par A.C
OUI..d’ailleurs avec les mouvements identitaires du quart Est de la Wallonie , le mouvement identitaire des Esquimaux du Sud du pôle Nord , sans oublier le mouvement identitaire des habitants de la rue Giorgio Patucci, (côté pair).d’Ajaccio i-centre..... ,
......... on est dans une situation que le"communiste" Lahellec , marxiste tendance Pifou ,analyse assez finement..
J’sais pas s’ils ont des chapeaux ronds, ces révolutionnaires bretonnantet notables marrants, , mais sous leurs bonnets d’âne , si on cherche, on risque trouver des cheveux, de la boite cranienne ..Et c’est TOUT !
Le jour de "greffe générérale"..de neurone, Le Hallec st ses potes faut pas qu’ils soient donneurs, vont se faire virer du CHU...
:)
C’est chiant des types comme ça:tu les lis et tu te crois ensuite moins con qu ’avant parce que t’as croisé pire sur le "net"(??)
C’est donc dangereux...
DONC.à combattre............Même en rigolant, non ?
A.C