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Des ponts vers le possible

Publie le dimanche 2 juin 2013 par Open-Publishing

Négatif n°18, bulletin irrégulier de critique sociale
Ceux qui participent aujourd’hui à des formes alternatives de luttes ont naturellement à l’esprit qu’ils ne peuvent en gros compter que sur eux-mêmes ; ils « font » (4), parce que c’est à leur portée. Ils « font » parce que c’est une expérience nouvelle, et que toute expérience nouvelle jette un pont vers un monde qui pourrait être. Ils investissent pour le moment les domaines qui leur sont le plus facilement accessibles...

Des ponts vers le possible

Sans que nous puissions encore en prendre véritablement la mesure ni en apprécier la portée se développent depuis quelques années, ici et là, de nouvelles formes d’actions destinées à lutter contre la dégradation du monde et des conditions d’existence du plus grand nombre. Elles se développent localement et ne correspondent pas nécessairement à la forme habituelle des « luttes sociales », dont le caractère « défensif » s’est d’ailleurs accentué face aux attaques de plus en plus dures du libéral-capitalisme.
Il faut dire que les grands « mouvements sociaux » défensifs de ces dernières années, nombreux en France entre 1995 et 2010, ont concerné à peu près toutes les catégories de la population : les services publics essentiellement en 1995, le monde du travail et en particulier les enseignants en 2003, les lycéens en 2005, les étudiants et les lycéens en 2006, les universitaires en 2009, le monde du travail dans son ensemble en 2010. Mais ils ne sont que rarement parvenus à vaincre et les quelques renoncements du pouvoir politique n’ont été que provisoires. En effet ce dernier a toujours trouvé le moyen de conquérir par la suite le terrain sur lequel il lorgnait. Il est vrai aussi que ces « mouvements sociaux » n’ont jamais su, ou pu, se donner les moyens de l’emporter. Les manifestations de rues ont certes été parfois impressionnantes, lors de journées de grève sans suite, ou placées en fin de semaine, mais les capacités de mobilisation dans la durée ont été très faibles ou inexistantes. L’appauvrissement progressif des travailleurs, leur précarisation, leur endettement d’une part, les pressions exercées quotidiennement par les médias et le patronat, sans oublier les manœuvres des directions syndicales d’autre part n’y ont pas été pour rien. Avec, en arrière-plan, la dépolitisation générale et « la montée de l’insignifiance », comme le disait Cornélius Castoriadis.

C’est donc dans cette période d’échec ou de panne du mouvement social que l’on constate le développement de nouvelles formes d’action collective. Celles qui nous intéressent relèvent de l’initiative d’individus qui se regroupent, sur des bases autonomes et démocratiques, dans le but de reprendre en main certains secteurs de la vie sociale, vie sociale dont nous sommes totalement dépossédés. Ils tentent ainsi de se passer le plus possible des circuits commerciaux ou de certaines institutions du monde existant, afin de créer, dans le meilleur des cas, des îlots de vie pouvant préfigurer ce que pourraient devenir les rapports des hommes entre eux et au monde, dans une société libérée de la colonisation marchande. Ces tentatives de passer autrement ne sont à vrai dire pas réellement nouvelles. Après l’échec de la révolte des mois de mai et juin 1968 se développa un mouvement qualifié parfois d’« Utopie communautaire » (1). De nombreuses « communautés » s’installèrent à la campagne mais aussi en ville, dans l’espoir de continuer l’œuvre commencée lors de ce printemps qui fit tant rêver. Très certainement déçus par les rencontres qui n’eurent pas lieu et auraient pu faire basculer le cours des événements, et n’imaginant pas que les cartes pussent être rebattues avant un moment (les élections législatives du mois de juin 1968 avaient incontestablement laissé beaucoup d’amertume), de nombreux jeunes décidèrent de ne pas attendre pour tenter de vivre la vie qu’ils avaient espérée d’un bouleversement social global. Pour beaucoup, après une telle fracture dans le temps, il n’était même plus possible de reprendre la vie d’avant. Ces communautés ne se voulaient pas un repli hors du monde, elles devaient au contraire préparer l’avènement d’une société nouvelle grâce à des pratiques (2) qui pourraient servir de bases à des mouvements ultérieurs. Mais la similitude entre les deux périodes, celle des années soixante-dix et l’époque actuelle, n’est que superficielle. Dans la première, il existait encore un mouvement ouvrier important, et malgré la déception du printemps 1968, toute la jeunesse contestataire a vécu alors dans l’attente d’un nouveau « printemps » qui cette fois devait triompher, grâce à l’action d’une classe ouvrière qui serait gagnée par les idées d’autogestion et aurait secoué le joug syndical. La défaite de 68 ne signifiait alors pas encore décomposition. Un mouvement comme celui des ouvriers de Lip en 1973 tendait à le monter. Il y en eut d’autres (3).

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Mais aujourd’hui, en 2013, les conditions sont bien différentes. L’échec de 1968, qui vit la plus grande grève générale qui se soit jamais développée en France, est difficilement comparable avec les échecs répétés de ces dernières années. La structure économique en plus de quatre décennies a été profondément bouleversée, les grands bastions ouvriers ont largement disparu et leur capacité de peser par la grève sur l’économie du pays s’est plus qu’amenuisée, même si des ouvriers se battent dans certains secteurs pour sauver leur emploi et leurs moyens de survivre. Sans présumer de l’avenir, qui peut toujours réserver de bonnes surprises, peut-on espérer qu’une contestation sociale active, surgie on ne sait trop comment, se développera prochainement ? Lorsque les ouvriers de LIP faisaient la grève en 1973, ils défendaient leur emploi, mais ils étaient portés par les idéaux qui étaient encore très présents dans les esprits cinq années après mai-juin 1968. Ils participaient aux combats qui se menaient ailleurs, sous des formes différentes, par exemple au Larzac. Des dizaines de milliers de personnes s’étaient déplacées à Besançon pour manifester leur solidarité. Actuellement, chacun se bat, quand c’est le cas, en ordre dispersé.
Ceux qui participent aujourd’hui à des formes alternatives de luttes ont naturellement à l’esprit qu’ils ne peuvent en gros compter que sur eux-mêmes ; ils « font » (4), parce que c’est à leur portée. Ils « font » parce que c’est une expérience nouvelle, et que toute expérience nouvelle jette un pont vers un monde qui pourrait être. Ils investissent pour le moment les domaines qui leur sont le plus facilement accessibles, et c’est sans doute la raison pour laquelle ces tentatives de reprendre en main sa propre vie débutent bien souvent dans celui de l’alimentation. Mais c’est aussi un domaine extrêmement symbolique, car la colonisation crypto-totalitaire de la nature et du vivant par de grands groupes y fait des ravages, avec la production d’OGM notamment. Mais les scandales alimentaires divers, l’utilisation de pesticides et autres produits nocifs, etc., sont autant de facteurs qui font que de nombreux individus se disent qu’échapper à la toute-puissance de l’agroalimentaire et de la grande distribution, c’est déjà lutter efficacement pour retrouver une forme d’indépendance et de surcroît, si possible, la qualité. C’est ainsi que sont nées depuis une dizaine d’année des filières privilégiant l’agriculture de proximité, et souvent l’agriculture biologique, comme les AMAP (5), pour donner un exemple assez répandu et relativement connu. Certaines d’entre elles au moins ne dissimulent pas leur ambition expérimentale. C’est le cas de celle de Saint-Denis, dans la région parisienne, appelée « Court-Circuit », dont la charte précise : « L’AMAP Court-Circuit est une association indépendante de tout parti politique, religion ou syndicat. Elle milite pour la protection et la promotion d’une agriculture respectueuse de l’environnement. Elle refuse son insertion dans une logique marchande. […] L’AMAP Court-Circuit n’est pas un supermarché ou un marché et ne peut donc pas recevoir un public venant uniquement dans le but de trouver des denrées alimentaires (6). […] L’accueil de nouveaux producteurs au sein de l’AMAP se décide en assemblée générale. » Cette AMAP place donc l’approvisionnement alternatif en produits alimentaires à la fois comme un moyen de se procurer une nourriture saine sans passer par la grande distribution et de lutter contre la « logique marchande » tout en prenant les décisions collectives dans un cadre de démocratie à la base, la seule qui mérite ce nom. Il existe bien d’autres petites structures de ce genre, nées à peu près au même moment, avec des ambitions semblables, comme par exemple ce réseau « Sortir du supermarché », dans l’Aveyron. « Sortir du supermarché. Un premier pas pour dépasser les slogans et jeter les fondations de cet autre monde que nous tardons tant à construire. » (7) Le sentiment de créer quelque chose de neuf et de nécessaire, de le faire collectivement et démocratiquement sont des points communs essentiels qui relient de fait ces expériences. Nous n’avons évidemment pas pour objectif d’en faire le recensement, elles sont bien trop nombreuses, en France et dans le monde. Elles vont de la reprise en main de la distribution d’eau à celles de terres ou d’entreprises sous forme de coopératives, en passant par la création de jardins collectifs, etc. Certains livres ont déjà abordé le sujet de façon plus détaillée, tels que celui d’Isabelle Frémeaux et John Jordan, Les Sentiers de l’Utopie (8), qui fait état d’expériences tant anciennes, issues de la période post soixante-huitarde, que récentes, toutes situées en Europe. On peut citer également l’ouvrage de Bénédicte Manier, Un Million de révolutions tranquilles (9), qui relate des expériences menées dans le monde entier. Précisons cependant qu’un certain nombre de réalisations citées dans ce livre posent, de notre point de vue, de réels problèmes. Nous y reviendrons.

Certaines des expériences existantes joignent le côté « utopique » (10) à une forme de lutte plus « traditionnelle ». C’est par exemple le cas du « camp climat » rapporté dans Les Sentiers de l’Utopie, à la fois action d’occupation menée contre la construction d’une nouvelle piste sur l’aéroport d’Heathrow en Angleterre et zone d’expérimentation temporaire : « Pendant une dizaine de jours, il [le camp écologiste temporaire] va fonctionner sans hiérarchie, comme un écovillage entièrement autogéré, accueillant plusieurs milliers de personnes et servant de lieu de formation ainsi que de base pour des actions de désobéissance civile » (11). Il n’y a pas de séparation entre le but à atteindre et les moyens utilisés pour l’atteindre. C’est le cas aussi d’une lutte en cours depuis des mois déjà, celle menée près de Nantes contre la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame des Landes. L’occupation des lieux et la construction de bâtiments sont l’occasion de mener une vie autre, certes dans des conditions assez précaires, sous la pression d’un quadrillage policier permanent, mais sur les bases d’autodétermination qui devraient être celles d’une société future réellement démocratique.

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Dans ces derniers cas, le caractère « politique » de l’expérimentation n’est pas à démontrer. Le slogan mis en avant à Notre-Dame des Landes, « Non à l’aéroport et à son monde », laisse entendre qu’elle s’inscrit dans le cadre d’une lutte plus générale. Mais est-ce toujours le cas ? Nous avons écrit plus haut des nouvelles formes de résistance qu’elles s’opposaient à la dégradation des conditions d’existence du plus grand nombre. Il est certain que l’aspiration à mener une vie autre est le point commun de toutes ces expériences. Mais, à partir de là, il y a au moins deux manières d’envisager les choses, qui dépendent beaucoup de la façon dont ceux qui participent à ces actions les perçoivent et dont ils envisagent leur articulation avec le monde existant, parce qu’il faut bien, par la force des choses, qu’il y en ait une. Envisagent-ils toujours cette articulation de façon consciente et réfléchie ? Et si c’est le cas, quelles réponses donnent-ils ? Certaines de ces expériences sont ouvertement « politisées », nous venons de le constater, et se placent clairement dans une dynamique de rupture avec le monde existant. Dans ce cas, l’expérience collective s’inscrit clairement dans une optique globale de « reconquête » (avec toutes les contraintes liées à l’existence de la société marchande avec laquelle il faut bien faire en attendant mieux – dans une AMAP on achète et on vend des produits), considérant qu’il faut commencer par construire et qu’une société nouvelle ne pourra se substituer à celle qui existe que si elle a commencé à remporter des victoires ici et maintenant.
De plus, l’alternative doit devenir désirable.
Mais il existe des cas de figure sensiblement différents. Certaines réalisations, souvent nées de la nécessité de se battre pour survivre, ont conduit à la création de coopératives autogérées qui se sont intégrées parfaitement dans le processus de production capitaliste. Ainsi, certaines structures, répertoriées dans le livre de Bénédicte Manier, Un Million de révolutions tranquilles, nous laissent quelque peu dubitatifs. Suffit-il de mettre en avant la réussite économique et un certain bien-être retrouvé (ce qui n’est certes pas négligeable) pour accorder à ces expériences un caractère « révolutionnaire », fût-il tranquille, comme l’indique le titre du livre ? Mais encore : faut-il se réjouir du principe de « cogouvernance », qui au niveau local associerait démocratie directe et démocratie représentative, comme si la démocratie directe n’impliquait pas une reprise en main totale de son destin et pouvait se satisfaire de servir de caution à des décisions qui continueraient d’échapper aux populations ? La participation d’une administration quelle qu’elle soit à une structure alternative est toujours intéressée. Prenons l’exemple des systèmes d’échange de biens et de services gratuits, qui intéressent de plus en plus de monde. Ils peuvent naître du désir d’expérimenter la gratuité dans un monde où désormais tout se paye, même ce qui jusqu’alors apparaissait naturellement comme un bien commun (quand serons-nous contraint de payer une redevance pour avoir le droit de respirer un air pollué privatisé !), et de vivre à petite échelle ce qui pourrait un jour l’être à grande échelle dans une société à imaginer. Mais ils peuvent également être utilisés par les pouvoirs existants pour contrôler les pauvres, les laissant se débrouiller entre eux, favorisant même l’éclosion d’un mode de vie basé sur la privation, empreint de vertus morales sur lesquelles il est nul besoin d’épiloguer, et qui aurait peut-être même l’avantage de se révéler écologique et de prétendre à un « bilan carbone ultraperformant ». En effet, il est clair qu’il pourrait être plus intéressant de laisser les plus pauvres créer leurs propres micro-sociétés, entérinant ainsi le fait qu’il n’y aurait plus une société, mais des société de niveaux différents, avec des cloisonnements beaucoup plus étanches que ceux qui existent déjà (les quartiers « sécurisés » donnent une image assez réaliste de ce qui pourrait se généraliser dans un avenir assez proche). L’extension de la misère est telle qu’il est difficilement envisageable que l’on en revienne, dans le cadre du monde marchand, à une situation que nous ne connaissons déjà plus, mais qui permettait, malgré l’adversité, avec un peu de chance, beaucoup de volonté ou de relations, d’espérer une « intégration » dans la « société ». Comme souvent, une certaine littérature visionnaire a déjà envisagé cette configuration. Aldous Huxley, dans Le meilleur des mondes, nous dépeint une société de type totalitaire, où les individus sont conditionnés, pendant leur période de gestation artificielle, à jouer tel ou tel rôle, et ils ne peuvent faire autrement que de trouver cela normal. Mais en marge de cette société, à des milliers de kilomètres (l’espace faisant ici office de moyen de séparation), il existe une « Réserve » où vivent des êtres humains qui n’ont pas « bénéficié » des bienfaits de la civilisation technologique, et qui vivent en autarcie, qui se débrouillent entre eux, dans le dénuement le plus total. Ils ne gênent personne, on peut même aller faire du tourisme chez eux. Cette mise à l’écart dans une société B de ceux qui ne correspondent plus aux critères de compétitivité nécessaires pour vivre dans la société A est aussi une manière d’assurer la sécurité de la première, au moindre coût. Afin que les expériences alternatives ne se transforment pas, faute de conscience politique qui doit les pousser à chercher des liens entre elles, elles pourraient à terme, en se cristallisant dans le statu quo, se transformer en auxiliaires d’une nouvelle forme de « politique sociale », qui favoriserait l’éclosion de structures non pas autonomes, au contraires mises sous surveillance par le pouvoir politique, et où la « débrouillardise » permettrait à ses membres de survivre sans plus rien demander. Du point de vue budgétaire, cela présenterait un immense avantage, et du même point de vue, surclasserait la charité. Dans la « Réserve », les pauvres « gèrent » seuls leur pauvreté.
À l’opposé, l’autre risque serait de voir se constituer des îlots de « privilégiés », pour le coup loin de toute préoccupation sociale, mais dont les membres seraient tentés de se « sauver » seuls (illusion suprême) dans un monde en plein délitement social et environnemental.

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L’émergence des nouveaux modes de « faire » à vocation expérimentale et en rupture avec l’existant ne constitue pas encore un mouvement. Ils passent cependant de moins en moins inaperçus. L’un de leurs aspects les plus caractéristiques est qu’ils s’affranchissent progressivement du schéma ancien qui faisait que le lieu de travail était aussi le lieu par excellence de la lutte révolutionnaire. Ce qui fut vrai longtemps l’est de moins en moins aujourd’hui en raison des transformations qui ont marqué l’organisation du travail ces dernières décennies et qui ont eu entre autres pour objectif de rendre inopérants les modes d’organisation des travailleurs en luttes. Seul persiste, dans le monde du travail, la lutte pour la survie, pour sauvegarder des emplois qui disparaissent dans leur mouture ancienne. Il n’y a rien d’étonnant à ce que dans cette situation les syndicats, aussi affaiblis numériquement qu’ils soient, parviennent encore à se présenter comme des forces qui comptent, puisque leur ambition se limite à revendiquer, dans le meilleur des cas, des aménagements qui ne remettent nullement au cause le mode de production capitaliste. Plus souvent, ils négocient la régression sociale. C’est pourquoi il était parfaitement illusoire d’imaginer que les mouvements sporadiques auxquels ils ont parfois appelé ces dernières années (leur retrait du jeu leur a toujours suffi à boucler un mouvement) pussent déboucher sur une radicalisation qualitative (pour les médias, le mot radicalisation signifie autre chose). Les syndicats, les partis ne laissent aucune place à la créativité. Ce sont des forces de reproduction sociale, de gestion de l’existant, et non de transformation. Tout ce qui est vivant se passe en dehors d’eux, ce qui n’est pas très nouveau en soi. Ce qui est nouveau, c’est la conscience qui s’en répand parmi ceux qui veulent changer la société, et qui participent à ces nouveaux modes de « faire ».
Afin d’échapper à toute sclérose et d’éviter les écueils et dérives évoqués ci-dessus, l’enjeu est donc maintenant la naissance d’une nouvelle forme d’organisation qui pourrait résulter des contacts entre ces îlots expérimentaux. Tout dépendra des ponts qu’ils sauront jeter entre eux et vers un futur déjà présent chez eux.

Extrait de Négatif, bulletin irrégulier de critique sociale (n°18, mai 2013)

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Notes

1Cf. Bernard Lacroix, L’Utopie communautaire, Paris, PUF, 1981.

2 Ils renouaient ainsi avec des expériences communautaires menées depuis la fin du XIXe siècle par les anarchistes notamment, mais aussi par des artistes, expériences qui n’ont à vrai dire jamais vraiment cessé. Il est vrai qu’elles ont presque toujours été une réponse à la désillusion provoquée par l’absence, l’échec ou le contenu jugé insuffisant des mobilisations sociales.

3 Voir à ce sujet le livre de Xavier Vignat, L’Insubordination ouvrière dans les années 68, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2007.

4 Nous employons le verbe « faire » dans le sens où l’emploie John Holloway, qui le plus souvent le substantive dans ses livres, Changer le monde sans prendre le pouvoir (Paris, Syllepse, 2007) et Crack capitalism (Libertalia, 2012). À propos de ce dernier ouvrage, nous vous invitons à consulter l’article paru dans le numéro 17 de Négatif, « Il est temps d’apprendre le langage d’une nouvelle lutte (À propos de John Holloway, Crack capitalism) ».

5 Association pour le maintien d’une agriculture paysanne.

6 Les caractères gras sont de notre fait.

7 Christian Jacquiau, « Sortir du supermarché. En Aveyron comme ailleurs », Offensive n°28, décembre 2010.

8 Isabelle Fremeaux et John Jordan, Les Sentiers de l’Utopie, livre-film, Paris, Zones-LA Découverte, 2011. Ce livre assorti d’un DVD se présente comme un road-movie à travers l’Europe, à la découverte d’un certain nombre de lieux où sont tentées des expériences fort diverses de vie alternative.

9 Bénédicte Manier, Un Million de révolutions tranquilles (travail, argent, habitat, santé, environnement…), Paris, Les Liens qui libèrent, 2012.

10 Nous employons la notion d’utopie non pas dans le sens étymologique de lieu qui n’existe nulle part, n’a jamais existé et donc n’existera jamais, mais dans celui d’une expérimentation des possibles, sans laquelle nous vivrions dans le monde définitivement clos, celui où aimeraient nous enfermer les « puissants », les technocrates, les « décideurs ».

11 Les Sentiers de l’Utopie, p.9.