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Dominique Strauss-Kahn « craint que la confiance ne revienne pas »

Publie le samedi 8 mai 2004 par Open-Publishing

« Aujourd’hui, il n’y a pas de méthode, il y a des mesurettes » :
l’ancien ministre socialiste de l’Economie Dominique Strauss-Kahn a dénoncé
vendredi l’absence de véritable politique économique et sociale, déclarant
craindre « dans ces conditions » que la « confiance ne revienne pas ».

« Lorsqu’un gouvernement fait plus de communication qu’il ne prend vraiment
de politique, lorsqu’un gouvernement ne se préoccupe pas véritablement
d’avoir une ligne sur l’emploi », élément « principal pour la confiance » des
Français, « alors on ne peut pas être surpris », a-t-il jugé sur France 2.

De son avis, « les quelques ressources que le gouvernement a, il les donne à
ceux qui sont les plus riches, notamment par la baisse d’impôt », et « tant
qu’on ne résout pas cette contradiction là, il n’y a pas de politique de
croissance et pas de politique de l’emploi dans notre pays ».

Si Dominique Strauss-Kahn a considéré que l’augmentation du SMIC allait
« évidemment dans le bon sens » - »elle est régulière depuis des années »,
a-t-il observé-, il a ajouté : « on est très loin de ce qu’il faudrait pour
avoir dans notre pays aujourd’hui une politique économique » et « dans ces
conditions, je crains que la confiance ne revienne pas ».

Pour ce qui est de la Sécurité sociale, l’ancien ministre socialiste s’est
élevé contre le fait de dresser une « liste de petites mesures ». « D’abord, il
faut avoir un objectif : garder la Sécurité sociale et donc refuser les
déremboursements. Ensuite il faut avoir une méthode et ce que je reproche au
gouvernement, c’est justement qu’il n’a pas de méthode », a-t-il dit.

Dominique Strauss-Kahn s’est ainsi prononcé en faveur d’une « discussion sur
l’ensemble du Pacte social » avec « les Français et les syndicats ». Il faut
éviter de « prendre à la Sécurité sociale ce qui lui revient. Toute la
surtaxation du tabac et de l’alcool va à l’Etat alors qu’elle devrait aller
à la Sécurité sociale. Si on fait ça, ce sont déjà 11 milliards qu’on aura
trouvés », a-t-il dit.

Quant au conflit des intermittents du spectacle, il a estimé que « le fait
qu’il y ait un problème ne veut pas dire » qu’il doit « être réglé uniquement
aux dépens des intermittents ». Après des élections régionales perdues par la
majorité, « aucune des mesures qu’on attendait n’est prise » et « aucun
solution n’est avancée », a-t-il déploré. « Est-ce que vous croyez vraiment
que c’est comme ça qu’on peut retrouver la confiance et mener une politique
dans notre pays ? ». AP