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ENCORE DES EXPULSIONS ET DES INTERDICTIONS DE RASSEMBLEMENTS A LA CITE

Publie le samedi 31 juillet 2004 par Open-Publishing

Ce jour vendredi 30 juillet, c’est à 6 H du matin que notre camarade AKYUS Murat a été à son tour tiré de son lit au centre de rétention de Vincennes, et embarqué dans une fourgonnette de police à destination d’Orly Sud. Murat est expulsé vers Istanbul où pourtant il a de sérieuses raisons de penser qu’il va subir des tortures et autres traitements inhumains et dégradants.

Murat vit et travaille en France depuis 7 ans, avec un frère et un cousin en situation régulière. Après avoir bénéficier d’un récépissé de réfugié politique, il s’est retrouvé au bout de 2 ans sans papiers, à cause du durcissement de la politique d’asile. D’origine kurde, il a expliqué au juge lors de la dernière audience en appel du 35 bis qu’il court de sérieux risques en retournant en Turquie, et ne demande qu’à pouvoir continuer à travailler et vivre dignement en France. Le représentant de la Préfecture a alors allégué que " la France n’a pas à s’ingérer dans les affaires d’un autre pays " ! Mais que fait la France de l’article 3 de la Convention de l’ONU contre les tortures et autres traitements inhumains et dégradants qu’elle a signé depuis 1986 ?

Les violations des droits de Murat ne s’arrêtent pas là. En effet, en appel du 9 juillet de la première comparution en 35 bis des 26 sans papiers parmi 89 capturés au square Séverine le 4 juillet, l’avocate de Murat avait pu obtenir, sur la base de son dossier médical, l’ordonnance d’une expertise médicale. Comme pour Massiré SAWANE, cette expertise fut sabotée pour précipiter son expulsion. Du reste, leur avocat a décidé de ne pas laisser faire ce piétinement de décisions de justice par la Préfecture et introduira les recours nécessaires.

A 13H30, ce même jour, c’est KONE Youssouf qui a été embarqué à destination de Bamako, où il ne connaît personne. Youssouf, qui a appris avec horreur les traitements que les policiers faisaient subir à ceux qui refusaient d’embarquer, a jugé inutile, dans ces conditions, tout refus d’embarquement. Et on le comprend ! Menotté, bastonné, scotché : voilà comment s’effectue l’expulsion de quiconque manifeste la moindre velléité de faire valoir ses droits (par exemple, téléphoner à une personne de son choix avant de partir).

Hier, la CNSP a introduit une demande d’autorisation de rassemblement devant la Cité pour lundi et mercredi. Nouveau refus de la Préfecture, sous le même prétexte : gêne pour les voisins. Faut-il rappeler que devant la Préfecture de Police de Paris (à la Cité), le principal voisin, que nous n’osons pas comparer avec le fleuriste du coin pour qui nous avons le plus grand respect, c’est M. le Préfet lui-même ! Il ne restera plus qu’à ce que le Préfet interdise les rassemblements Place du Châtelet, sous le prétexte d’une gêne … pour les touristes !

La CNSP appelle à continuer l’action, dénoncer le piétinement des lois et des droits, exiger d’être reçus par le Ministre de l’intérieur, la libération de nos camarades encore en rétention ou en prison, le retour des expulsés, la régularisation de tous les sans-papiers.

 Lundi 2 août, à partir de 14 H, rassemblement Place du Châtelet

 Mercredi 4 août, à partir de 14 H, rassemblement Place du Châtelet

(Métro : Châtelet)

Le 30 juillet 2004

Le Collège des Délégués

Coordination Nationale des Sans Papiers

25, rue François Miron - 75004 Paris

e-mail : coodnatsanspaps@wanadoo.fr- Tél : 01 44 61 09 59 fax 0144610935