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EST-IL POSSIBLE DE METTRE FIN AU SYSTÈME D’EXPLOITATION CAPITALISTE ET DE DOMINATION IMPÉRIALISTE EN SE CANTONNANT AUX FORMES DE LUTTE BALISÉES PAR LES CLASSES DOMINANTES ?

par Robert SAE

Publie le samedi 2 juillet 2016 par Robert SAE - Open-Publishing
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Dans la soi-disant démocratie occidentale, la « liberté d’opinion » et même le droit de vouloir renverser le système capitaliste, sont concédés à tous ; mais l’exercice de ces facultés est strictement encadré. On reconnait à chacun le droit de s’exprimer dans les médias, de se présenter aux élections (1) ou encore de participer aux grèves et aux manifestations (quand elles sont jugées licites et autorisées par le pouvoir !).

Mais que constate-t-on dans le monde réel ? Les mobilisations, incessantes et massives, des salariés, des agriculteurs, des usagers des services publics, (etc.), respectueuses des règles de la démocratie, n’ont absolument pas empêché que les gouvernements adeptes du libéralisme imposent à tous leur politique de saccage social au bénéfice d’une minorité de privilégiés. D’autre part, tous ceux qui sont engagés dans l’action militante peuvent témoigner de l’acuité des combats qu’ils sont contraints de mener pour que leurs droits soient respectés. (2)

Il est clair que si l’on s’en tenait au respect des règles et des diktats de « l’Etat de droit », tels que définis dans le cadre des institutions actuelles, le système inique qui maintient l’immense majorité des populations sous la botte des multinationales et des spéculateurs aurait encore et pour longtemps de beaux jours devant lui. L’histoire a largement prouvé que les changements fondamentaux ne se sont réalisés que lorsque les peuples ont bousculé l’ordre établi et ses législations. Dès lors, les questions qui se posent à tous les mouvements populaires sont les suivantes : « Quelle stratégie mettre en oeuvre pour atteindre les objectifs de transformation sociale ? », « Quels aménagements porter aux formes de luttes traditionnelles, quelles nouvelles formes imaginer pour prendre en compte la réalité actuelle ? »

La question est d’autant plus d’actualité que, conscients du rejet des institutions manifesté par les populations opprimées, les dirigeants du système ont mis en œuvre une double stratégie qui, il faut le reconnaître, affaiblit la résistance à leur politique : c’est, d’un côté, la diabolisation des méthodes de lutte populaire, mêmes légales, (3) et, de l’autre, l’orientation des mécontents vers des voies de garage.(4)

1* Nous avons dans des articles précédents rappelé comment les classes dominantes ont organisé le contrôle des médias et des élections pour parer à toute remise en cause de leur hégémonie

2* Tout récemment, les assauts réactionnaires du gouvernement français contre le droit de grève et de manifestation sont venus rappeler qu’aucune liberté ne peut être considérée comme définitivement conquise.

3* Exemple significatif : la rhétorique de la « prise en otage »,

4*permettre de pousser des « coups de gueules » sur les radios ou de publier des commentaires d’articles ou des SMS rageurs ; donner le sentiment d’être consulté à travers des kyrielles de pseudo sondages ; réduire l’efficacité des pétitions en favorisant leur multiplication à l’excès ; etc.

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