Accueil > Edouard est mort

Edouard est mort

par Le Rail déchaîné

Publie le samedi 11 mars 2017 par Le Rail déchaîné - Open-Publishing
4 commentaires

Edouard s’est suicidé. Depuis des mois, des dirigeants SNCF s’acharnaient sur lui. Il y a peu, ils lui ont infligé un dernier avertissement avant licenciement, assortis de 12 jours de mise à pied et d’un déplacement disciplinaire. La raison ? “Un regard menaçant” envers un dirigeant.

Aujourd’hui, Edouard est mort. Il n’attaquera plus de patrons à coup de regard. Que celles et ceux qui ont contribué à la mort d’Edouard ne viennent pas nous parler de condoléances, de respect ou de dignité !

Toute notre affection pour ses proches dont partageons la peine.

Un profond mépris et toute notre colère contre ses harceleurs.

Edouard s’est suicidé. Depuis des mois, des dirigeants SNCF s’acharnaient sur lui. Il y a quelques jours...

Messages

  • L’annonce de cette nouvelle a été comme un électro-choc et m’a replongé 4 ans en arrière. Mon médecin généraliste m’avait bien dit que mon cas était commun dans nombre d’administrations et même chez (...) il m’a cité le nom d’un grand organisme devenu privé...

    Aujourd’hui, je vois que ces manières de faire continuent. Dans mon cas, ils avaient même réussi à m’interner en milieu psychiatrique fermé.
    Je ne dois mon salut qu’à un extraordinaire chef de service adjoint qui s’est insurgé contre mon administration qui voulait "lui imposer un diagnostic" et m’a foutu dehors au bout des quelques jours les plus pénibles de mon existence.

    Aujourd’hui j’ai quitté cette administration et j’ai tourné la page. Je me suis reconstruit loin de cet environnement pourri mais le drame d’Edouard m’a filé une claque et replongé dans ce qu’ils m’ont fait subir, juste du fait d’un chef qui a fait agir un autre petit chef. Ce dernier a été au-delà des espérances à coup de faux rapport et même d’attaques de ma famille dans ce torchon. Il a été plus tard mis au placard mais le mal était fait.

    Je ne sais pas si Edouard était croyant, mais je suis bien triste de voir qu’il n’a pas été assez fort pour résister à ces êtres toxiques. Pauvre Edouard, là où il est, il ne ne lui feront plus de mal.

    J’ai une énorme pensée pour ses amis, sa famille et tous ceux qui l’aimaient.

  • On ne calcule jamais la morbidité d’un système qui accepte la domination d’individus sur les autres, leur laissant toute liberté de les détruire.

    C’est terrible que la sujétion soit à ce point forte et que la pratique du harcèlement tellement admise, que construire un dossier de défense soit soumis à une omerta telle que la peur d’être soit même la prochaine victime, conduise, tant et tant, au silence et à l’abandon de leur dignité.

    Il est temps de reconnaître le statut de citoyen à l’entreprise et les droits politiques qui vont avec. Nous ne sommes pas des sous hommes dans l’entreprise (mineurs à vie) qui comme des enfants ne seraient pas capables de se méfier du prosélytisme. La Liberté ne doit s’arrêter devant aucune porte. Les personnels doivent pouvoir avoir un avis propre à la marche de l’entreprise et le droit de l’exprimer. Il est temps de pouvoir dire non, aux projets qui conduisent dans le mur. C’est le cas dans une entreprise privée, où l’héritier de l’ancien patron croit avoir des idées géniales qui aboutissent à la fermeture totale de la boîte avec licenciements par centaines. C’est le cas à l’hôpital, où la contrainte amène à s’éloigner toujours plus de l’éthique professionnelle. C’est le cas à l’école où la désobéissance permet de sauver, un peu, les élèves d’une perte de savoirs et par là même, d’une perte d’émancipation, face à des discours imposant toujours plus une fin de la liberté pédagogique. (La petite dernière d’inspecteurs de l’Education nationale : ne pas compter comme erreur le fait de mettre un -s à la place du -nt marquant le pluriel d’un verbe, avec comme argument, l’élève a vu le pluriel, c’est déjà pas si mal...) Mais quelle égalité pour les enfants des milieux modestes si on ne leur offre pas l’exigence libératrice des savoirs culturels ?

    Alors, oui, liberté contre les âneries.

    Mes condoléances aux collègues, camarades, amis, famille.

    Fraternellement. Fabrice le Rouge-gorge

  • Le 7 mars une infirmière s’est suicidée sur son lieu de travail (Hôpital Cochin) ce n’est hélas pas la première fois que des personnels soignants mettent fin à leur vie.
    C’est terrible que nous en sommes arrivés à ce point dans notre travail.
    La grande responsable est ne le cachons pas Madame la ministre de la Santé, qui continue une politique de sape de l’Hôpital public. Regroupement hospitalier créant un vide dans certaine région déjà bien défavorisée par la "désertification médicale"...regroupement accélérant des restructurations avec toutes ses conséquences...
    Bref une politique de M..... et ce sont non seulement les patients qui supportent ces situations mais encore les personnels qui n’en peuvent plus.
    Et, là quand dans le travail on met fin à ses jours, il y a urgence, l’urgence est même extrême !
    Il est temps de mettre un terme à tous ces abus liés au "management de type US"...
    Assez de management, et plus de ménagement des travailleurs !