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Élection présidentielle française. Quelles conséquences pour les immigrés ?
Publie le vendredi 11 mai 2007 par Open-Publishing1 commentaire

France, ( Etudiantcongolais.com ) - Pour la première fois, la France s’est donnée pour président un homme politique qui a fondé son ascension, non pas sur l’union nationale ou le rassemblement mais sur une stratégie de tension entre populations.
Face à cette situation inédite, on peut s’interroger sur les conséquences qu’aura sa présidence sur les vies de millions de travailleurs immigrés et de français issus de l’immigration notamment africaine.
Nicolas Sarkozy l’a annoncé pendant sa campagne, il créera un ministère de « l’Immigration et de l’Identité Nationale ».
Quelle sera donc la tâche de ce nouveau ministère dont l’intitulé même, a provoqué un véritable tollé dans l’ensemble des familles politiques françaises hormis l’extrême droite ?
Le chef de ce nouveau ministère, devra, selon toute vraisemblance mettre en œuvre les idées de Nicolas Sarkozy en matière d’immigration, qu’il a largement emprunté au leader du Front National Jean-Marie Le Pen, le dépouillant par là même de 2 millions de voix comparé à 2002.
Il s’agit en premier lieu de la doctrine de « l’immigration choisie », qui a été dénoncé par toutes les organisations de gauche comme l’organisation du pillage des cerveaux des pays en voie de développement et la négation des besoins français en main d’œuvre peu qualifiée.
Le futur ministère devrait également intensifier la politique d’expulsion des clandestins qu’avait mise en place Nicolas Sarkozy. En tant que Ministre de l’Intérieur, il avait ordonné l’expulsion d’un grand nombre de sans-papiers établis depuis longtemps en France et avait notamment fait interpeller leurs enfants à la sortie des écoles.
Pour éviter les accusations de racisme, le nouveau Président de la République Française, pourrait habillement nommer Rachida Dati à la tête de ce nouveau ministère. Cette française d’origine algéro-marocaine qui fut sa porte-parole de campagne, avait d’ailleurs plaisanté sur sa possible nomination au « ministère de la rénovation urbaine à coups de Kärcher » en référence aux propos du Ministre qui avait enflammé la France à l’automne 2005.
Quel qu’il soit, le futur ministre ne devrait pas reconnaître aux immigrés de droit à la citoyenneté.
En effet, même si Nicolas Sarkozy s’était un temps prononcé pour le Droit de vote des résidents étrangers aux élections locales, il s’est ravisé pendant la campagne durant laquelle il a très explicitement durci le ton face à ceux qui, avait-il dit, « égorgent les moutons dans leur baignoire ».
L’attaque frontale contre les croyances de 5 à 6 millions de français n’avait provoqué que peu d’indignation médiatique.
En tant que ministre des Cultes, charge subordonnée à celle de ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy avait impulsé la création du Conseil Français du Culte Musulman, instance à vocation « représentative » des personnes pratiquant la religion musulmane en France dont le président est le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur.
Il s’était rendu au congrès de l’UOIF, composante radicale du CFCM, dont les options communautaristes et les thèses islamistes servent son projet politique.
A cause de ses actes et déclarations passés, et de ses promesses électorales, l’ensemble des forces organisées, attachées à la République laïque, une et indivisible se sont-fait exceptionnel-opposées à Nicolas Sarkozy dès le soir de son élection.
Le parti socialiste dénonçait sur son site la « chronique anoncée d’une dérive anti-républicaine », quand la communiste Marie-George Buffet, appelait à la « Résistance ».
Les associations progressistes comme la Ligue des Droits de l’Homme, ou RESF (réseau contre l’expulsion des enfants sans-papiers scolarisés), qui avaient appelé à voter Ségolène Royal pour faire barrage à Nicolas Sarkozy, ont de même appelé à « poursuivre le combat » et à « refuser toute stigmatisation d’une partie de la population vivant en France ».
En somme, malgré les mobilisations progressistes qui s’annoncent nombreuses, les immigrés seront probablement, comme le candidat UMP l’avait laissé entendre, l’objet des premières mesures sécuritaires mise en œuvre sous son quinquennat.
Quant aux français issus de l’immigration, ils devraient pâtir d’un climat de tension, et d’une banalisation des idées d’extrême droite, « acclimatées » par le nouveau président, dans la droite parlementaire.
Léo PURGUETTE.( www.etudiantcongolais.com )
Messages
1. Élection présidentielle française. Quelles conséquences pour les immigrés ?, 11 mai 2007, 19:13
En réaction à la création de ce futur ministère
l’immigration et de l’identité nationale.
Jean-François KHAN a réagi au cours de l’émission C dans l’air qui a suivi :
Pourquoi pas un ministère du travail et de la paresse
ou des anciens combattants et des déserteurs ?
Michèle