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Elections régionales : point de vue pour débattre de la déroute de l’alternative politique ...

par Antoine (Montpellier)

Publie le vendredi 18 décembre 2015 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
7 commentaires

... et de l’urgence de la remettre sur les rails d’un combat contre le FN qui soit radicalement déconstructeur des ravages du consensus gauche-droite !

Malgré les divergences d’analyses, parfois profondes, sur les résultats de ces élections, il y a quasi consensus sur l’idée qu’il vient de s’opérer un tournant politique en France. Le point d’irradiation de cette vague consensuelle est bien entendu le score du Front National qui confirme sa capacité à stabiliser à un niveau élevé ses résultats électoraux et même à enclencher sur ce socle une dynamique de progression importante. Qu’on en juge : obtenant nationalement, au premier tour, plus de 6 millions de voix, il parvient à progresser de 800 000 voix au second tour (+ 400 000 voix par rapport à la présidentielle de 2012). Son échec à obtenir la majorité dans une région, à relativiser par l’obtention de 358 conseillers régionaux, a provoqué un soulagement qui mérite pourtant d’être scandé sur le mode du "ce n’est que partie remise". Il n’est pas politiquement inadmissible, à cet égard, de dire que, sur ce point, Marine Le Pen a raison. Cliquer ici

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Messages

  • Quid des abstentionnistes... ?

    Un début d’explication :

    Vous voulez comprendre les abstentionnistes ? Regardez la classe politique ! En 1945, les ouvriers et les employés constituaient 19 % du Parlement. C’était encore peu par rapport à leur proportion dans la société, mais c’était énorme par rapport à la situation actuelle : il n’y a plus qu’un ouvrier à l’Assemblée nationale, et 81 % des députés font partie de la classe supérieure (cadres et professions intellectuelles supérieures). Pourtant, les ouvriers et les employés représentent près de 60 % de la population ! Et c’est pareil à tous les échelons : les maires de grandes villes, les conseillers régionaux et départementaux, la grande majorité font partie de la bourgeoisie. A priori, rien de mal à cela : un représentant du peuple doit, en république, être capable de faire abstraction de ses intérêts et perceptions pour se projeter dans ceux de la majorité, et penser en termes « d’intérêt général ». Mais comment le pourrait-il ? Actuellement, un élu des grands partis n’a de contact avec les classes moyennes et populaires que lorsqu’il se rend « sur les marchés ». La sortie sur les marchés est un lieu commun du discours politicien : « Sur les marchés, les gens me disent que leur priorité c’est la sécurité ! », « Sur les marchés les gens me disent que leur priorité c’est l’emploi ! », « Sur les marchés, j’ai rencontré cette femme au foyer extraordinaire qui… ». Bref, de nos jours la classe politique est constituée de bourgeois dont le seul lien avec le peuple est son bain de foule mensuel, sur les marchés (surtout en période électorale). C’est plutôt fragile comme représentation non ?

    On se retrouve donc avec des hauts fonctionnaires qui représentent des précaires, des millionnaires qui évoquent avec émotion « ces mères célibataires qui galèrent en fin de mois », des diplômés des Grandes écoles qui parlent au nom des apprentis artisans de 16 ans. Tous ces gens, bien peu éprouvés par leur vie de membres de la classe supérieure, utilisent qui plus est la politique pour se construire un univers professionnel et financier sécurisé, grâce notamment aux cumuls des mandats et des indemnités, un sport national. Claude Bartolone, « candidat malheureux » à l’élection régionale d’Île-de-France va-t-il devoir revenir à la vie civile après avoir perdu son poste ? Non, il se fait réélire président de l’Assemblée nationale, poste qu’il avait mis de côté le temps de faire campagne ! Même lorsqu’ils poussent le bouchon trop loin en abusant de leurs mandats pour magouiller, comme Alain Juppé, ils sont tout juste condamnés à un an d’inéligibilité. Une année que Monsieur Juppé a passé à donner des conférences grassement rémunérées au Canada, avant de revenir, sa « peine » purgée, reprendre son poste de maire de Bordeaux, poste qu’un vassal lui avait tenu au chaud le temps de son exil. Et on nous l’annonce comme meilleur rempart à Le Pen en 2017 ! La politique pour nos élites c’est surtout un bon moyen de se faire un carnet d’adresses en béton armé, qui permet de tirer bien des ficelles, de caser les copains et de s’assurer une belle carrière. La vie politique est la vie professionnelle la moins risquée de toutes. Et c’est cette vie-là, faite sur notre dos et financée par nos impôts, qu’on nous demande de légitimer par nos votes.

    Plus la vie politique s’embourgeoise et se professionnalise, moins les gens votent. Depuis trente ans, les derniers élus des classes populaires disparaissent de notre vie politique et l’abstention atteint des sommets. Est-ce que le fait d’avoir des bourgeois protégés comme représentants suffit à nous pousser à ne plus voter pour eux, qui composent les sommets de tous les grands partis politiques ? Non, pas seulement. Ce qui nous pousse à ne plus voter pour les bourgeois, c’est qu’ils agissent d’abord en faveur des bourgeois.

    la suite est à lire ici : http://www.frustrationlarevue.fr/?p=571#more-571