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Enorme Bavure Française : les droits de l’Homme sacrifiés sur l’autel de la real-politique

Publie le mardi 15 juin 2004 par Open-Publishing

Par Abdelhadi Bakkouch, militant gay marocain, membre du comité de défense des droits des minorités à Agadir

Dans un contexte national et international mouvementé où on assiste à la montée des extrémismes, de l’homophobie, de l’antisémitisme et des tensions, l’État français vient apporter sa contribution dans ce triste tableau peu réjouissant en commettant une bavure historique qui entache sa tradition de pays attaché à la liberté et à la justice.

En effet, deux évènement nous interpellent : d’une part la décision de la France de permettre à l’un des plus grand tortionnaire et bourreau de ce siècle au Maroc, en l’occurrence le tristement célèbre Driss Basri, ex Ministre de l’Intérieur sous le règne de Hassan II, de séjourner en France avec sa famille et dont le fils est poursuivi dans le cadre d’une énorme affaire financière.

D’autre part, la décision - représailles cette fois de ne pas accorder le droit d’asile à une des plus grande figure de la lutte contre la misogynie et l’homophobie au Maroc, en l’occurrence le fondateur du comité de défense des droits des minorités, initiateur de la première Gay Pride marocaine (non autorisée) et du premier concours Miss Maroc (non autorisé aussi).

Une figure emblématique condamnée à mort par les islamistes marocains et personna non gratta pour l’État marocain. Un homme qui a donné de son sang, de sa fortune et de son temps pour être sur tous les fronts quand plusieurs se cachaient. Un homme populaire au Maroc au point de rendre jaloux les hommes les plus influents du pays, car n’a t-il pas été décoré par la fédération espagnole Colegas et la célèbre Gay Query américaine ainsi que par diverses ONG féministes ?

Pour mettre fin à son engagement en France et ayant "dépassé" la ligne rouge, cet universitaire respecté a reçu récemment la décision éminemment politique de l’OFPRA lui notifiant le rejet de sa demande d’asile.
De ces deux évènements, nous tirons deux conclusions : la France tolère les tortionnaires et expulse les défenseurs des minorités !

Une conclusion à laquelle nous ne pouvons souscrire car ce n’est pas cette France là qu’on désire. Une conclusion que toute personne respectueuse des lois de la République et de la Constitution devra combattre.

Il ne fait aucun doute que les défenseurs des droits de l’Homme, les associations gays et féministes ne tarderont pas à manifester. Cela ne nous empêchera pas de faire part de notre inquiétude quant à cette drôle de mascarade.
Oui pour Jazouli, non pour Basri !

Sur le site "Lutte Contre l’Obscurantisme" http://www.wmaker.net/hermes