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Environnement : le charbon français tire sa révérence !
par Nourdine
Publie le jeudi 7 mai 2015 par Nourdine - Open-Publishing
Si toutes les centrales thermiques françaises ne sont pas vouées à disparaître, l’exploitation traditionnelle du charbon ne sera bientôt plus d’actualité. Aux cinq fermetures de tranches opérées ce printemps à Bouchain (Nord), La Maxe (Moselle) et Vitry (Val-de-Marne), s’ajoutera d’ici la fin de l’année prochaine la remise en service d’installations innovantes et modernisées plus respectueuses de l’environnement. Une bonne nouvelle pour la planète et la lutte contre le changement climatique qui requiert dès à présent des actions concrètes dans le sens d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Très polluant, l’exploitation du charbon représentait encore l’an dernier plus de 65 % des émissions de CO2 du parc électrique français pour seulement 3,6 % de la production. Un constat sans équivoque qui incita le groupe énergétique EDF à ne pas maintenir en activité ces tranches de production pourtant très rentables. En effet, devenues obsolètes d’un point de vue technique, ces centrales thermiques auraient nécessité des investissements conséquents pour satisfaire les nouvelles normes européennes en matière d’environnement et d’émissions industrielles.
L’arrêt des unités de production d’électricité au charbon de Bouchain, de La Maxe et de Vitry s’inscrit donc dans une stratégie industrielle d’EDF plus large visant à moderniser le parc thermique pour s’adapter à l’évolution de la réglementation environnementale européenne. Ce programme, baptisé plan charbon 2035, prévoyait notamment la déconstruction de 7 des 10 unités de production charbon du groupe EDF. Les trois autres situées sur les sites de production thermique du Havre et de Cordemais bénéficient actuellement d’un programme de rénovation et de modernisation leur permettant d’augmenter leur performances techniques et environnementales et de prolonger leur durée d’activité jusqu’en 2035.
Sur le plan économique, aucun licenciement n’a été à déplorer lors de ces fermetures. Les personnels relativement peu nombreux sur ces sites de production (600 à 700 pour toutes les tranches), ont bénéficié de conditions de reclassement très avantageuses. Les 110 salariés de la centrale de Vitry ont par exemple tous été reclassés et redéployés sur l’ensemble du territoire en fonction de leur souhait et des opportunités de carrière. "95 % des employés savent où ils vont aller et nous avons tenu compte au maximum de leurs souhaits", précisait au Parisien le directeur de la centrale Albert Yzern.
La majorité des sites devraient être reconvertis une fois assainis et sécurisés par le centre de Post-Exploitation (CPE) d’EDF qui supervisera les chantiers de déconstruction sur des périodes allant de 5 à 10 ans.
Crédits photo : NavyEx