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FIN DU SERVICE PUBLIC EN MATIERE CULTURELLE ?

Publie le jeudi 10 mars 2005 par Open-Publishing
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Louvre gratuit, réponse du Ministre de la Culture.
ET :

REPONSE DU COLLECTIF POUR LA GRATUITé AUX MUSEES NATIONAUX

Il existerait donc, à lire le ministre de la culture, trois critères de gratuité :

1) Gratuité selon un critère d’utilité sociale. Exemple : parlementaires, journalistes, dont l’utilité sociale serait indiscutable. Pour les artistes, la légitimité est remise en cause depuis le 1er septembre 2004. Pour les enseignants, elle est devenue illégitime.

2) Gratuité selon un critère économique. Exemple : chômeurs, rmistes, ...etc. Cette gratuité ne semble -pas encore- être remise en cause. Mais la doxa, en matière de "traitement social du chômage", n’est-elle pas actuellement que la priorité d’un chômeur est de chercher du travail plutôt que de visiter les musées ?

3) Gratuité selon des critères clientèlistes opaques et/ou de capitalisme paternaliste. exemple : salariés de Total, Crédit Lyonnais, Accenture, Ernst et Young,... En démocratie, il serait normal que le ministère de la culture et la direction du Louvre communiquent la liste des multinationales dont l’entrée des salariés au louvre est désormais gratuite...

Toutefois, la réponse du ministre est parfaitement logique et cohérente avec une conception politique où le service public n’a plus de place, et où il doit y être subsituer une conception libérale basée sur les "partenariats public-privé", "délégation de service public" et "service d’intérêt économique général", cette dernière notion "constitutionnalisant", à l’échelle européenne, l’arrêt de mort du service public.

Le collectif pour la gratuité aux musées nationaux n’accepte pas cette vision du monde. Nous revendiquons la gratuité pour TOUS, à TOUS les musées publics. Nous nous inscrivons dans le rejet des politiques de marchandisation et de privatisation de la culture, qui sont menées actuellement, et dont l’objectif, désormais avoué, est de transformer les grands musées en multinationales de la culture. Au niveau des musées nationaux, cela implique, à l’évidence, un refus du "mécénat" et de toute forme de "partenariat" avec le secteur privé. Cela implique également une sortie du statut d’EPA (établissement public administratif) pour revenir au statut antérieur de musée national. Toutefois, certains syndicats ne partagent pas cette conception du service public, et s’engagent sur des orientations de "dialogue et d’ouverture" avec les directions et les ministres successifs. Ces syndicats acceptent parfois de signer -où s’abstiennent, ce qui revient au même- des accords et conventions régressives aux conseils d’administration des musées nationaux. Ces syndicats ne remettent pas en cause les C.O.M (contrats d’objectifs et de moyens) qui fixeront à tous les musées nationaux des objectifs de rentabilité financière ! Le musée du Louvre a ouvert le bal avec la complicité discrète de tels "syndicats". A partir de 2006, tous les musées nationaux seront soumis aux COM : c’en sera fini du service public, en matière de politique des musées. Ces "syndicats" devront alors assumer toute leur responsabilité face à l’abandon de l’idée même d’une politique culturelle démocratique.

A PATRIMOINE PUBLIC, ARGENT PUBLIC !

Demandez la pétition pour la gratuité aux musées nationaux, et contre la marchandisation de la culture :

http://gratuitemuseesnationaux@yahoo.fr

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