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Fin de l’année 2004 Salut des FARC au peuple colombien

Publie le mardi 4 janvier 2005 par Open-Publishing

Les FARC-EP saluent le peuple colombien qui lutte pour ne pas succomber face à l’offensive antisociale et profondément anti-populaire du gouvernement uribiste, le peuple qui fait face à la volonté gringa d’imposer un Traité de libre commerce désastreux pour notre économie et qui supprimera toute possibilité d’un futur de prospérité, d’indépendance et de dignité pour la Colombie.

Nous saluons particulièrement les 3 millions 500 000 compatriotes qui recherchent vainement du travail tous les jours, les 2 millions de compatriotes qui ont renoncé à en chercher et qui ne se trouvent plus dans les statistiques et les 6,4 millions de compatriotes qui recherchent quotidiennement les moyens de survivre pour eux et pour leur famille sans garanties ni certitudes.

Nous saluons les 28 millions 160 000 Colombiens qui survivent sous les indices de pauvreté absolue et les 3 millions de paysans déplacés, condamnés au déracinement et qui doivent faire face à la violence dans les grandes villes.

Nous saluons les 3 000 travailleurs congédiés et les 3 millions d’usagers des hôpitaux publics fermés sur ordre du président et sous l’effet de la Loi 100 qui a transformé le malade en affaire rentable pour le capital privé et en source de financement de la rente paramilitaire.

Nous saluons le million de paysans qui n’ont pas de terre où travailler et les 2 millions 500 000 enfants qui doivent travailler comme esclaves pour survivre, sans que le gouvernement ne fasse rien pour eux, sinon les utiliser de façon indigne dans la propagande télévisuelle.

Nous saluons tous les salariés de Colombie dépouillés de leurs conquêtes salariales par une réactionnaire réforme du travail, et dont la stabilité salariale est menacée en permanence, nous saluons également les 17 490 employés publics jetés à la rue sous le prétexte de la restructuration de l’Etat.

Nous saluons les 125 000 Colombiens victimes des détentions massives de nature fasciste, pratiquées par Uribe Vélez et son lieutenant le fiscal [procureur] Osorio, accusés de terrorisme et offert à la vindicte publique à la télévision, et qui ont dus être libérés en raison de leur innocence absolue. Nous saluons les paysans frappés depuis des siècles par la violence latifundiste et par l’exclusion, ruinés depuis 10 ans par la stratégie néolibérale et menacés par l’ALCA (Zone de Libre-Echange des Amériques, ZLEA).

Nous saluons les Indigènes, les communautés afro-américaines, les différentes ethnies, les étudiants, les travailleurs de la culture, les sportifs, les secteurs progressistes de l’Eglise, les instituteurs, tous les journalistes, y compris ceux qui sont soumis à la stratégie officielle de l’« autocensure ». Nous saluons tous ceux qui rêvent d’une Colombie plus juste et plus solidaire.

L’année qui se termine a révélé le petit théâtre « de [Santa Fe] Ralito » comme un spectacle honteux d’Álvaro Uribe Vélez, du Département d’Etat [des Etats-Unis] et du militarisme, par lequel le narcotrafic au service du latifundisme, les rentiers de la contre-révolution et toute la criminalité développée à l’abri des forces militaires officielles ; Álvaro Uribe Vélez travaillant à la conformation de son parti politique et à son maintien au pouvoir d’Etat.

Le Plan « Patriota » a également été révélé comme une intromission ouverte et cynique de la Maison Blanche dans les affaires internes de la Colombie, et a montré la totale inutilité de l’action militaire pour affronter la guerre de guérilla révolutionnaire, stratégie armée qui appartient au peuple colombien dans son objectif de construire un pays souverain, en démocratie et avec justice sociale.

Il a été démontré que les abus, la criminalité, la violation systématique des droits humains et la corruption appartiennent pleinement à la force publique qui défend les privilèges d’une classe minoritaire au pouvoir, comme à Cajamarca, à Guaitarilla, en Arauca, dans les affaires du Colonel Estupiñán, du Colonel Santoyo, etc.

L’année 2004 a confirmé une fois de plus, comme c’est arrivé si souvent auparavant, que le militarisme est insatiable dans l’exigence de toujours davantage de budget avec l’esbroufe habituelle « Nous sommes sur le point de les liquider » tout en connaissant leurs piètres résultats et le bas moral de la troupe mercenaire qui n’a d’autre motivation que l’argent.

L’année 2004 a montré l’imposture d’un gouvernement qui avait promis la méritocratie et qui a pratiqué la répartition clientéliste ; il avait promis de l’éthique dans le maniement des ressources et les investigations touchent tous les secteurs de l’appareil gouvernemental jusqu’au Palais de Nariño [Palais présidentiel] ; il avait promis l’indépendance des pouvoirs publics, puis après avoir soumis le Parlement il prépare une réforme de la justice pour que dans le futur tout l’appareil de l’Etat se trouve à la merci de ses colères jupitériennes ; il avait promis de respecter la Constitution puis il a magouillé autant qu’il a pu pour faire approuver sa réélection comme n’importe quel petit dictateur d’une république bananière du siècle passé.

Mais l’année 2004 nous a aussi révélé d’autres caractéristiques de ce gouvernement des riches. La Colombie ne peut pas s’offrir le luxe d’augmenter le budget du ministère de la guerre de 8,59 milliards (dépensés en 2004) à 11,84 milliards, ce qui a été approuvé pour 2005, (sans compter les 234 milliards pour les nouveaux avions, sans compter les aides des gringos pour le Plan Colombie, sans compter les additions budgétaires toujours concédées en cours d’année fiscale pour les voraces généraux), alors qu’il n’y a pas de ressource pour la santé, l’éducation, ni même pour le logement.

Pourquoi tant de bruit à propos des économies faites grâce à la restructuration de l’Etat, de l’ordre de 362,348 millions, avec la fermeture de nombreuses administrations, si ensuite l’Etat est encore engraissé en augmentant le budget de la guerre de deux milliards de pesos d’une année à l’autre ? et si d’un côté les employés publics sont jetés à la rue pour « réduire l’Etat » et de l’autre côté la force publique officielle a augmenté de 78 984 personnes qui ne font que dépenser les deniers publics sans apporter un centime à la production nationale ?

L’année 2004 nous a montré que l’agenouillement d’Uribe Vélez devant Bush sur les plans politiques et militaires et dans sa défense des intérêts gringos pour l’approbation de l’ALCA (ZLEA) nous apportera des conséquences néfastes et complexes pour la société colombienne : l’indigne acceptation et manipulation de l’extradition par des politiciens pusillanimes et incapables de faire avancer la justice dans notre propre pays ; l’augmentation du personnel militaire gringo sur le territoire national ; le bradage du patrimoine national en matière de biodiversité de ressources naturelles en général ; et fracture de l’identité nationale à la suite des accords sur la culture et l’éducation qui prennent une tournure catastrophique.

Uribe Vélez et Bush parient sur l’affaiblissement de la combativité du peuple colombien. Mais comme ils se trompent ! depuis l’époque de la résistance indigène à la conquête espagnole, en passant par les journées héroïques des comuneros de Galán et par la monumentale geste libératrice conduite par Bolívar, jusqu’à aujourd’hui, ce peuple a démontré qu’il n’a jamais baissé la tête devant le puissant et devant le vil. Tout au contraire.

C’est pour cela qu’en saluant les Colombiens et en les encourageant à conquérir de meilleurs horizons pour notre peuple en 2005 nous ratifions notre volonté de lutter et notre disposition à rechercher la paix par les voies du dialogue comme nous l’avons toujours fait depuis Marquetalia, en 1964.

Nous réitérons notre proposition d’entamer des conversations directes pour parvenir à un Echange, dans la zone des municipios de Florida et de Pradera, dans le département de Valle del Cauca, avec toutes les garanties, avec la nécessité d’éloigner ces processus stratégiques pour le pays de la conjoncture d’une campagne électorale.

Nous saluons tous les Colombiens qui ont eu a souffrir dans leur chair la douleur d’enterrer et de pleurer leurs êtres chers en raison du conflit et nous saluons aussi tous ceux qui ont des membres de leur famille retenus comme prisonniers de guerre. Nous les invitons tous à persister pour parvenir à des solutions civilisées. Nous encourageons nos prisonniers dans les prisons du régime à maintenir haut levé l’esprit de dignité des combattants révolutionnaires qui avons juré loyauté à la cause de notre peuple par-dessus toutes les difficultés et toutes les disqualifications. Il n’est jamais si important que face à l’adversité de réaffirmer notre condition d’hommes libres, au désarroi de nos adversaires et pour l’exemple des futures générations. Les calomnies et les doutes avec lesquels ils voudraient ternir notre image de combattants politiques se heurtent au rejet énergique de la flagornerie, des prébendes et des tromperies qu’ils offrent aux guérilleros prisonniers en échange de leur trahison.

Notre seul engagement c’est l’engagement au service du peuple et nous le ratifions aujourd’hui en célébrant l’idéal de Jacobo Arenas, d’Efraín Guzmán, d’Arnulfo, d’Adán Izquierdo et de tous les révolutionnaires intègres qui ont fait de leur vie des exemples de dignité et qui ont semé dans la terre de la Patrie la semence de l’espérance de pouvoir construire une Nouvelle Colombie de justice sociale, en démocratie et en pleine souveraineté.

Nous convoquons les guérilleros farianos [militants des FARC] et les miliciens à poursuivre l’effort durant l’année 2005 pour faire avancer les plans, à se former dans tous les domaines et à renforcer les organisations populaires, en premier lieu le parti [PCCC, parti clandestin] et le Mouvement Bolivarien pour la Nouvelle Colombie.

Nous invitons les Colombiens pour l’année 2005 a travailler pour faire converger les énergies et les efforts de tous ceux qui ne partagent pas les orientations fascistes qu’ils veulent imposer à notre Patrie et à travailler à la convergence de nous tous qui luttons pour des stratégies souveraines, pour la tolérance démocratique et surtout pour la fin de l’injustice sociale.

Secrétariat de l’Etat Major Central des FARC-EP
Montagnes de Colombie
Décembre 2004