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GDF Suez se retire du projet Belene (Bulgarie)

Publie le lundi 23 février 2009 par Open-Publishing
1 commentaire

de Yann Louvel

Electrabel, la filiale belge du groupe GDF Suez, vient de décider de se retirer du projet de centrale nucléaire de Belene, en Bulgarie. C’est un nouveau revers pour ce projet situé en pleine zone sismique et aux risques environnementaux, technologiques et économiques rédhibitoires. Alors que les estimations du coût du projet se sont envolées pour pratiquement doubler à 7 milliards d’euros et que la crise financière fait rage, le projet rencontre des difficultés financières majeures. BNP Paribas conserve sa position schizophrène sur le projet.

En négociation depuis plusieurs semaines avec la compagnie allemande RWE pour le partage de la part de 49% que celle-ci souhaite détenir dans le projet Belene, Electrabel, filiale du groupe GDF Suez, a finalement jeté l’éponge. Yann Louvel, chargé de campagne Finance privée aux Amis de la Terre, commente : « Le retrait de GDF Suez du projet Belene est une excellente nouvelle et laisse RWE dans une position très délicate, celle-ci devant assumer seule son engagement de 1.5 milliards d’euros dans un projet irresponsable, à l’avenir plus qu’incertain ».

Le projet de centrale nucléaire de Belene, en Bulgarie, possède une longue histoire très controversée, comme l’explique Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre : « Le projet avait déjà été abandonné en 1997 par le gouvernement bulgare qui le jugeait alors « techniquement inadéquat et économiquement non viable », après que l’Académie des Sciences bulgare ait elle-même conclut que Belene devait être abandonné pour des raisons économiques, sociales et environnementales. Le projet cumule en effet de nombreuses tares. Il est ainsi situé en pleine zone sismique, à 12 kilomètres de la ville de Svishtov où 120 personnes ont été tuées en 1977 dans un tremblement de terre. De plus, la technologie russe retenue reste dangereuse, des réacteurs de même génération ayant déjà été fermés en Allemagne pour des motifs liés à la sécurité et à la rentabilité. Enfin, l’Etude d’Impact Environnemental a été bâclée et attaquée en justice, celle-ci n’ayant pas pris en compte les accidents graves, les inondations, les risques sismiques, les attentats terroristes et la gestion des déchets nucléaires ».

Pour finir, le projet bat de l’aile en termes économiques : l’estimation de 4 milliards d’euros retenue par NEK, la compagnie nationale bulgare, ayant été révisée à 7 milliards d’euros par le Dr. Kastchiev, ancien président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire bulgare. Il rencontre ainsi des difficultés majeures de financement, comme l’explique Yann Louvel : « BNP Paribas, qui coordonne le financement du projet et y a déjà investi 250 millions d’euros, s’est ainsi engagée l’an dernier par la voix de son directeur général, Baudouin Prot, à ne pas y participer financièrement, ce qui traduit une position totalement schizophrénique. Elle aura bien du mal à trouver des investisseurs en pleine crise financière pour un tel projet irresponsable ».

http://www.amisdelaterre.org/GDF-Suez-se-retire-du-projet.html

Messages

  • La BERD qui devait regrouper les financemments pour le démantèlements des 3 CNUC de l’ex soviète et du sarcophage de RBMK de Techernobyl, je plaignait aussi de n’avoir put regrouper 2.4 milliards d’euros sur les 4.4 milliards d’estimation.

    Depuis plus beaucoup de son de ce coté.

    Pour construire ils sont toujours partant, mais pour ces démantèlement c’est aussi la catastrophe

    Nucléaire, le jour ou ça vat partir à voilo !