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GDF privatisation .... vue de belgique

Publie le jeudi 7 septembre 2006 par Open-Publishing
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Le débat sur le texte de loi nécessaire à la fusion entre les deux groupes s’ouvre ce jeudi à l’Assemblée nationale.
Il s’agit là d’un des obstacles à surmonter pour que cette opération se réalise.
Il faudra aussi convaincre l’Europe et les actionnaires.

BELGA

ÉCLAIRAGE

La scène restera dans les mémoires : le samedi 25 février 2006, le Premier ministre français Dominique de Villepin entouré de Gérard Mestrallet et Jean-François Cirelli, les patrons de Suez et Gaz de France, annonçaient le projet de fusion entre les deux groupes. Ce projet entre ce jeudi dans une phase décisive avec le débat à l’Assemblée (lire ci-dessous). Tentons de comprendre les tenants et les aboutissants de cette opération.

1 Quelles sont les motivations de cette fusion ?

Suez dont le premier actionnaire est le Belge Albert Frère (via GBL qui détient 7,2 pc) et Gaz de France (GDF) détenu à 80 pc par l’Etat français veulent s’unir pour former un « champion européen » sur le marché de l’énergie. Ils veulent profiter des complémentarités entre le gaz et l’électricité, le premier servant à produire la seconde. Les synergies sont évaluées à 500 millions d’euros.

Voilà l’explication officielle. Il y a une autre raison, officieuse, qui a précipité ce mariage : les menaces d’une OPA du groupe italien Enel sur Suez. Enel, contrôlé à 30 pc par le gouvernement italien, a ouvertement avoué son intérêt pour le groupe français et plus particulièrement pour sa filiale belge Electrabel. Encore sous le choc de l’OPA de l’Indien Mittal sur le groupe sidérurgiste européen Arcelor, la France n’a pas peur de faire la part belle au patriotisme économique. Mais au fil des mois et avec l’arrivée de Romano Prodi comme Premier ministre, les Italiens ont l’air d’avoir abandonné l’idée de racheter Suez. Ce qui n’empêche pas les grandes manoeuvres de se poursuivre. Le russe Gazprom continue à gagner du terrain, ce qui fait peur à tout le monde. Et l’Allemand E.ON se bat pour décrocher l’espagnol Endesa.

2 Quels sont les obstacles à surmonter ?

Il y en a beaucoup. Le premier se situe sur le terrain politique français. Pour que cette fusion se fasse, il faut changer la loi qui fixe à 70 pc le seuil de participation de l’Etat dans GDF. Conformément à la parité proposée (une action Suez pour une action GDF), la participation de l’Etat français dans le nouvel ensemble doit revenir à 34 pc.

Il faudra aussi répondre aux griefs de la Commission européenne en matière de concurrence. C’est évidemment surtout en Belgique que le problème se pose. GDF est l’actionnaire de la SPE, le deuxième opérateur énergétique du pays loin derrière Electrabel et est le principal concurrent de Distrigaz, filiale de Suez. Il a déjà laissé entendre qu’il pourrait se défaire de la SPE. Mais cela suffira-t-il ? C’est le 25 octobre au plus tard que la Commission doit donner son aval à la fusion.

Il faudra aussi convaincre les actionnaires de Suez qui seront appelés à approuver (avec un quorum de deux tiers des voix présentes) la fusion normalement avant la fin de l’année. Certains d’entre eux, dont Albert Frère à demi-mot et plus clairement Eric Knight, le gestionnaire du fonds Knight Vinke Asset Management, ont déjà exprimé leurs réticences.

3 Le consommateur est-t-il gagnant ?

Il le serait si les prix de gaz et d’électricité baissaient. Ce qui est loin d’être certain vu la hausse des prix des combustibles (gaz, pétrole,...) sur les marchés internationaux. Certes, le nouvel ensemble espère bien pouvoir mieux négocier les contrats de fourniture face aux pays producteurs de gaz comme la Russie et l’Algérie. Mais ce n’est pas ça qui fera la différence.

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