Accueil > Gasconnerie de la semaine à André Daguin et ses vœux pour les canards gascons
Gasconnerie de la semaine à André Daguin et ses vœux pour les canards gascons
par md
Publie le dimanche 15 janvier 2017 par md - Open-Publishing2 commentaires
Ce n’est pas la première fois que Daguin fait la démonstration que sa reconversion des fourneaux vers la plume n’est pas un grand succès. Après nous avoir vanté les bienfaits des poulets industriels– ça serait bon pour le Gers du moment que personne ne le sait et que ça ne nuit pas à la belle image d’Épinal du département – le voilà qui compatit pour les canards victimes de la grippe aviaire.
Nous partageons évidemment la solidarité avec les éleveurs et tous les professionnels dont l’activité est menacée par l’épizootie de H5N8, mais de là à dire n’importe quoi, il y a un pas que l’inventeur du magret n’hésite pas à franchir allègrement. Incidemment il faudra qu’il explique, lui qui se présente comme Le Gascon, pourquoi il voulait qu’on dise maigret (accent pointu à la « française ») et non pas magret (comme en Gascon)…
Parmi tous les vœux qui, en cette période, font chauffer les ordinateurs, à défaut de surmener comme autrefois les facteurs, il en est un que tous les Gascons formulent : que l’on puisse venir à bout de cette maladie récurrente qui tue les canards et ruine ceux qui les élèvent.
N’en déplaise à Daguin, les postiers sont plus surmenés aujourd’hui qu’autrefois, les cas de burn out et de suicides dûs au travail sont malheureusement légion à la poste.
Mais revenons à nos moutons, pardon, nos canards. Venir à bout de cette maladie est illusoire. Le virus de la grippe aviaire sera probablement présent tant qu’il y aura des oiseaux sauvages, car c’est un régulateur naturel de leurs populations. L’épidémie de grippe humaine qui sévit en ce moment montre bien qu’il n’est pas possible de se débarrasser du virus de la grippe ; pourtant les enjeux financiers sont bien plus importants que pour nos canards.
Mais la cause de cette maladie, on la connait, c’est le transport insensé d’animaux vivants, potentiels vecteurs de la maladie, c’est la spécialisation du travail et la spécialisation géographique, c’est le fait que la plupart des élevages n’ont plus aucune autonomie. La preuve, c’est que les élevages épargnés sont ceux qui fonctionnent en autarcie.
Les Gascons sont solides et imaginatifs mais là, ça commence à faire un peu trop. Il faut que ceux que cette épizootie tracasse, sachent que beaucoup, et même plus que les 3 000 du 10 décembre, sont de cœur avec eux, et qu’ils n’oublient pas non plus ceux qui transforment, livrent notre foie gras ou travaillent à sa belle image.
Le choix des mots est pour le moins malheureux, alors que beaucoup d’éleveurs sont désespérés et au bord du gouffre, Daguin nous parle de « tracas », comme si les éléveurs se tourmentaient pour peu de choses…
La « belle image du foie gras » est malheureusement bien écornée, et les images d’abattage massif d’animaux en bonne santé n’est pas de nature à l’améliorer. Et la première cause de la détérioration de l’image du foie gras est due à l’industrialisation de la filière sous l’égide des grands groupes comme Vivadour ou Euralis. L’industrialisation a transformé les canards en objet qu’on transporte, mutile et gave sans le moindre respect pour le bien-être animal, ce que les consommateurs ne supportent plus, comme on le voit avec les scandales qui ont touché les abattoirs.
Tous nos souhaits de santé pour 2017 vont vers les canards gascons et donc tous nos vœux de prospérité vers ceux qui s’en occupent.
Encore faudrait-il les trouver les « canards gascons » quand la plupart des canetons viennent de Vendée, de Hongrie ou du Tarn comme dans le cas de l’élevage qui a contaminé le Gers début décembre.
Alors que l’Esprit du sud, que Daguin préside, prétend défendre l’identité culturelle de notre région, elle semble surtout montrer un repli sur soi et un refus de l’autre. Mais quand il s’agit de canards et de défendre l’establishment agricole du Gers, l’association est prête à faire des compromis, et tout canard qui est passé par le Gers est déclaré gascon !
La brindille et le râteau
Voir en ligne : Dépêche du midi
Messages
1. Gasconnerie de la semaine à André Daguin et ses vœux pour les canards gascons, 16 janvier 2017, 01:06, par Gilbert Duroux
Un mot au passage au sujet d’André Daguin. Il a présidé l’UMIH, l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (UMIH), qui réunit les restaurateurs, hôteliers et gérants de bars et de discothèques. Nous avions occupé le siège de ce syndicat de petits patrons poujadistes avec les intermittents et précaires. La revendication de Daguin, à l’époque, c’était la baisse de la TVA pour pouvoir embaucher. Le gouvernement de droite lui a cédé et, bien sûr, il n’y a pas eu d’embauches pour autant dans le secteur. Un patronat tellement arriéré que les accords professionnels étaient rédigés en anciens francs. Il me revient en mémoire que dans son chantage pour obtenir la baisse de la TVA, Daguin avait menacé d’appeler ses troupes à voter Front national. C’est dire la nature du bonhomme.
1. Gasconnerie de la semaine à André Daguin et ses vœux pour les canards gascons, 16 janvier 2017, 01:11
C’est effectivement un oubli dans notre article. Ce serait bien si tu pouvais l’écrire aussi sur l’article originel !