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Grèce - Syndicalisme et soutien du peuple ?

par CD

Publie le mercredi 22 juillet 2015 par CD - Open-Publishing

Grèce - Syndicalisme et soutien du peuple ?

A propos d’une participation à un collectif.

Le syndicalisme des travailleurs et travailleuses défend les travailleurs-travailleuses salariées du privé ou du public, précaires ou stables, les ouvriers, les employés et les cadres, plus difficilement le haut encadrement. Le monde du travail salarié est massif dans de très nombreux pays de 70 à 90% de la population.

Le syndicalisme du travail ne saurait soutenir les grands patrons des firmes multinationales, ni les firmes elles-mêmes.

La solidarité des syndicats avec les travailleurs salariés grecs parait évidente mais quid de la solidarité avec le peuple grec ? Quel peuple ?

I - Champ du soutien syndical international

A) Premières questions.

Que les membres d’un syndicat se posent des questions sur Syriza ou ses alliances et que cela suscite des débats (presque) sans fin c’est normal. Cela ne relève pas pleinement de son champ syndical et les réponses y sont variées. Quel était son mandat ? L’a-t-il respecté ? Ces questions sont politiques et sont surtout celles du citoyen.

C’est autre chose que de débattre du contenu de « l’accord » (débat « diktat » ou « reddition » à écarter ici) car il y a de fortes mesures d’austérité qui vont augmenter la pauvreté au lieu de la réduire. Débat reporté.

Que le syndicat soutienne tel ou tel syndicat de Grèce est possible, mais il peut et doit aller plus loin en terme de solidarité internationale.

B) Communauté nationale (peuple-nation), c’est trop et pas assez !

Le syndicalisme qui défend - par exemple - les nationalisations des banques de son pays peut refuser de défendre le peuple nation. Idem pour les services publics ! Pourquoi ?

C’est que dans peuple-nation, il y a un trop et un manque. Le peuple nation est trop englobant vers le haut d’une part et pas assez vers le bas par ailleurs. Gros problème !

Le TROP c’est l’en-haut national très dominateur et fortement lié à la finance et le MANQUE ce sont les résidents travailleurs précaires sur le territoire qui sont des non nationaux et donc les oubliés du peuple-nation !

Le syndicalisme du monde du travail salarié soutiendra sans problème le peuple-classe de Grèce mais pas son peuple-nation car il risque de soutenir des ennemis de classe dans le bloc, et des ennemis puissants et très influents !

II - Quel peuple ?

La notion de « peuple-nation » est dangereuse pour le syndicalisme car elle mélange dominants d’en-haut et les dominés d’en-bas, pas celle de peuple-classe.

Le syndicalisme défend plus aisément les droits du peuple classe 99% que ceux du peuple nation car l’oligarchie et les bourgeoise sont hors jeu .

Attention, la Nation diffère parfois du peuple lorsqu’on évoque des conquêtes sociales du pays, certaines, relevant de l’Etat social, étant surtout défendues par les travailleurs et le peuple-classe contre la minorité d’en-haut qui lui veut libéraliser, privatiser et marchandiser pour faire des profits . Le « social-national » est défendu par les syndicats de travailleurs (euses) pour ce qui est social, pas parce que « bleu-blanc-rouge » !

1 ) La Nation au sens ethnique fait le lien avec une communauté humaine ayant conscience d’être unie par une identité historique, culturelle, linguistique ou religieuse. D’aucuns - la droite identitaire - défendent la France de Jeanne d’Arc contre les étrangers !

2) La Nation au sens politico-Etatique se rapporte à la communauté des individus reconnus par l’Etat comme membre de la Nation qui lui est liée et ce via une carte nationale d’identité. C’est la carte qui fait le national, le français, le grec, sans considération de position sociale. Les nationaux ont des droits supérieurs aux simples résidents.

3) La Nation au sens politico-démocratique se rapporte à la même communauté que ci-dessus - ceux et celles qui possèdent une carte nationale d’identité - mais pour insister sur les droits citoyens qui y sont rattachés, si majeurs. Son format est faussement 100% car il y a des exclus qui sont surtout les résidents non nationaux, extracommunauté européenne surtout.

 Syndicalisme et peuple.

Peuple-classe 99%

Le syndicalisme du monde du travail salarié soutiendra sans problème le peuple-classe de Grèce mais pas son peuple-nation car il risque de soutenir des ennemis de classe dans le bloc, et des ennemis puissants et très influents !

La notion de « peuple-nation » est dangereuse pour le syndicalisme car elle mélange dominants d’en-haut et les dominés d’en-bas, pas celle de peuple-classe.

Chris D

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