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Grèce : peut-on parler d’impérialisme « intérieur » ?
par CD
Publie le vendredi 17 juillet 2015 par CD - Open-Publishing4 commentaires
Grèce : peut-on parler d’impérialisme « intérieur » ou « interne » ?
Il y une situation qui fait penser à une forme d’impérialisme du nord contre un pays du sud, du "sud intérieur" (pas l’Afrique pour le dire nettement).
I - Notion d’impérialisme.
– Les formes courantes.
L’impérialisme manifeste ordinairement plusieurs formes de dominations d’un pays ou d’un groupe de pays contre un autre.
On trouve ainsi dans une combinaison variable une domination économique, une politique, une militaire, une culturelle qui débouche soit sur une absence totale d’indépendance du pays dominé, soit sur une autonomie très réduite En ce cas l’histoire montre des variétés dans les modes de réduction de cette autonomie du pays dominé.
– L’aspect politique.
Un critère apparait décisif au plan politique, mais pas totalement en matière d’impérialisme global, c’est celui de la libre désignation des réprésentants du pays. Sans cela on se trouve dans un impérialisme AVEC colonisation alors qu’avec on peut - selon les autres paramètres - être dans un impérialisme SANS colonisation.
II - Questionnement sur la Grèce et les critères.
Nul besoin de présence militaire pour parler d’impérialisme bien que ce soit souvent le cas.
Il n’y a pas besoin non plus de voir que tout le peuple soumis - grec ici - soit pauvre, il suffit de constater un appauvrissement fort et massif résultant des plans que l’on appelait jadis "d’ajustement structurel".
La couleur de peau n’a rien à voir évidemment, mais il faut quand même stigmatiser le peuple-classe que l’on exploite, travailleurs salariés ou petits patrons de Grèce. On va ainsi dire des mensonges sur un peuple de fainéants ! On va critiquer leur fiscalité en faisant comme si celle existante ailleurs était bien, comme si surtout celle préconisée était juste ! La TVA est un impôt injuste que la France a "exporté" après la seconde gurre mondiale plus aisément que l’impôt progressif sur le revenu de "Caillaux" (juillet 1914) !
– Le clivage interne perdure.
L’impérialisme n’impose pas une domination à tous.
C’est le peuple-classe 99% de Grèce qui subit la domination économique et sociale parce que le 1% d’en-haut lui s’en sort bien et même pour une fraction profite bien de la situation. C’est un aspect souvent oublié.
C’est que l’impérialisme est un mode économico-politique d’exploitation d’un peuple étranger qui se combine fort bien avec le capitalisme intérieur maintenu. Les travailleurs et travailleuses salariées étaient déjà exploité avant les annèes d’impérialisme euro-oligarchique. Il y a aggravation sur cet aspect par la casse de l’Etat social.
– Deux types d’aggravation interne
En période de crise on voit les loups et les rapaces se lâcher. Ils profitent de la situation de crise pour se "déciviliser" !
Les loups ne sont pas tous dans le 1% d’en-haut de Grèce, n’oublions pas les nazillons qui sortent de l’ombre.
Il y a donc les prédateurs en "col blanc" (d’en-haut) qui usent de la formule de politesse avec assurance mais qui appliquent sans pitié une politique socialement et écologiquement destructrice. Il y a aussi, la montée de la criminalité qui accompagne la dégradation matérielle des conditions de vie. Les mécanismes de solidarité, qui signent un état avancé de civilisation (au sens darwinien "d’élimination de l’élimination" chez les humains par diffusion des instincts sociaux) perdurent mais se voient contestés plus crument.
A la sauvagerie de l’oligarchie "européenne" vient s’ajouter une sauvagerie interne qui vient d’en-haut (bourgeoisie grecque) et une d’en-bas (éléments xénophobes et fascisants en augmentation). C’est ici l’analyse concrète liée à une visite suffisante du pays qui permettrait de préciser les choses.
Ici, c’est le peuple-classe de Grèce qui subi les diktats de l’oligarchie économique et politique. Et là c’est fort. Il y a même du "caché" surement et je ne suis pas un adepte du complot à tout va ! Disons, du non encore connu !
Chris D
Messages
1. Grèce : peut-on parler d’impérialisme « intérieur » ?, 17 juillet 2015, 20:01, par gigi_10
tout à fait CD.
Celà peut en effet se relier avec ce que l’Afrique, l’Amérique du sud et nord ont connu/connaissent. Impérialisme interne et externe, la pression du FMI, qu’avez vous à vendre, et la pression sans fin sur des peuples.
On y est tout à fait. J’ai dit ailleurs que le passage à l’euro était le casse du siècle. On y est, autre temps, autres formes
2. Grèce : peut-on parler d’impérialisme « intérieur » ?, 17 juillet 2015, 20:29, par JO
Quoi qu’il en soit, MARX : Le capitalisme est apatride ! Alors, mondialisation ? Marx avait bien analysé déjà la circulation des capitaux à gogo hors des frontières ! La colonisation se poursuit, bien calculé l’impérialisme, la complicité toute trouvée de la bourgeoisie naissante autochtone dans les pays du Tiers-monde . Le pillage s’y poursuit pour la plupart ! L’impérialisme a bien partagé quelques miettes avec cette bourgeoisie l’énorme majorité sociologique étant exclue scindée entre misère et pauvreté ! C’est ainsi que l’impérialisme est fatalement présent à l’intérieur de ces pays puisqu’il y puise toujours des richesses naturelles qui lui permettent de continuer à s’enrichir tout en déversant sur les pays dits riches ces ressources dont il faut bien reconnaître qu’elles permettent de maintenir une sociologie majoritairement vivant bien ou en tout cas en émergence suffisante !
1. Grèce : peut-on parler d’impérialisme « intérieur » ?, 17 juillet 2015, 23:17, par CD
Sur les impôts et l’évolution en Grèce sur ce sujet il y a à la fois de "grosses marges de progrès" (c’est certain) mais çà bouge positivement dans un contexte non favorable !
lire Les cinq familles de contribuables grecs | Slate.fr
http://www.slate.fr/story/58457/grece-impots-contribuables
posté aussi sur Bellaciao
2. Grèce : peut-on parler d’impérialisme « intérieur » ?, 18 juillet 2015, 10:56
Dans la conception marxiste classique, ce sont les prolétaires qui n’ont pas de patrie. Malgré la mondialisation, beaucoup de marxistes disent aujourd’hui encore que la bourgeoisie est une classe fondamentalement nationaliste.
Dans l’Etat espagnol, la Catalogne et le Pays Basque sont dominés tout en étant plus développés que la plupart des autres régions.
En Grèce, Aube Dorée recrute dans les classes moyennes voire populaires mais est une émanation de la grande bourgeoisie (il ne vient pas d’en bas, pas plus que le nazisme ne venait de la petite bourgeoisie paupérisee).