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"Guernica, c’était le bon temps !"

Publie le mercredi 3 août 2005 par Open-Publishing
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Guernica ou le massacre des innocents

Le 26 avril 1937, pendant un jour de marché, la petite ville basque de Guernica est bombardée par des avions allemands et italiens.

C’est la première fois dans l’Histoire moderne qu’une population urbaine est sciemment massacrée. Ce massacre a été voulu par Hitler, allié du général Franco dans la guerre civile espagnole, pour terroriser la population civile (*).

Terrain d’essais militaires

Dès le début de la guerre civile, Hitler a utilisé l’Espagne comme un banc d’essai pour des armes nouvelles et un terrain d’entraînement pour ses aviateurs.

En octobre 1936, a été ainsi créée une unité aérienne spéciale, la Légion Condor, sous le commandement du général Hugo Speerle.

Forte de 6500 hommes, elle comprend quatre escadrilles de 12 avions de chasse et de bombardement, trois escadrilles de six avions de reconnaissance, une escadrille de six hydravions et un un groupe de 48 blindés.

Cette unité va offrir aux pilotes de guerre allemands des stages d’entraînement intensifs en situation de guerre réelle. C’est une manière pour eux de contourner le traité de Versailles de 1919 qui leur interdit de développer leur aviation de guerre.

Elle s’acquiert une sinistre notoriété lorsque les franquistes concentrent leurs attaques sur le pays basque et les Asturies, au nord-ouest de l’Espagne.

Une tragique première

La Légion Condor bombarde alors Guernica. Cette ville était connue pour son chêne sacré au pied duquel se réunissaient depuis le Moyen Âge les représentants du peuple basque. C’était aussi une cité industrielle pourvue de plusieurs usines d’armement.

Les bombardiers et les chasseurs de la Légion Condor, assistés de quelques avions italiens, attaquent la ville un jour de marché, de 16h30 à 18h, en employant pour la première fois des bombes incendiaires. Les deux tiers des maisons, la plupart en bois, sont incendiées et détruites.

À la faveur du bombardement, les nazis mettent au point une stratégie de terreur qu’ils auront l’occasion de réemployer pendant la Seconde Guerre mondiale, avec par exemple le sinistre sifflement des Stukas en piqué.

L’attaque fait selon les estimations les plus plausibles 800 à 1000 morts. Il est possible que le général Franco n’en ait pas été informé au préalable,... ce qui ne veut pas dire qu’autrement, il s’y serait opposé.

Dans un premier temps, les nationalistes répandent la rumeur que l’attaque aurait été le fait des républicains eux-mêmes. Ils sèment aussi le doute sur le nombre de victimes...

Faute d’être crus, ils assurent que le bombardement était un acte de guerre justifié par la présence sur place de troupes et d’usines d’armement. Mais ces dernières n’ont pas été affectées par l’attaque, tout comme d’ailleurs le chêne sacré.

L’année même de la tragédie, Pablo Ruiz Picasso peint sur le thème de Guernica l’œuvre la plus dramatique de sa longue carrière (*).

http://www.herodote.net/19370426.htm

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