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Guerre froide en Afrique, regard sur le passé

par Tristan Kolas

Publie le vendredi 31 janvier 2014 par Tristan Kolas - Open-Publishing
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Tensions en Afrique
Lutte d’influence Chine Amérique, quelle place pour l’Afrique ?

Parmi les spécialistes des questions africaines, rares sont ceux qui s’accordent sur les explications géopolitiques de l’émergence de l’Afrique. Alors que la guerre froide 2.0 ce continue sur son sol, le continent s’intéresse beaucoup au débat sur ce sujet. Tandis que Vincent Foucher (CNRS) évoque la fin de la guerre froide comme l’un des principaux facteurs explicatifs, Jean-Yves Ollivier, à l’origine de la Libération de Nelson Mandela nous évoque une vision du passée, trop souvent méconnue, voire ignorée…

La Chute du Mur de Berlin, élément déclencheur de la nouvelle Afrique ?

Pour expliquer le décollage économique de l’Afrique on évoque souvent l’impact de la fin de la guerre froide. Par exemple à l’occasion des 20 ans de la chute du mur de Berlin, RFI convoquait ses experts pour souligner que « l’effondrement de certains régimes comme celui de Hailé Mengistu en Ethiopie, émergence des processus de démocratisation, fin de l’apartheid, fin de la guerre civile en Angola ou encore la guerre régionale dans les Grands Lacs sont les conséquences de la fin de la guerre froide ».

Sur le site de Sciences Po, Vincent Foucher, chargé de recherche au CNRS précise, « la chute du mur n’a été qu’un facteur parmi d’autres. La crise prolongée des économies africaines, fondées sur les matières premières et les pétrodollars, a été au moins aussi décisive. Plus largement, il ne faudrait pas passer d’une prise en compte de l’importance de l’extraversion dans les dynamiques de construction du politique en Afrique ». Si ces explications se veulent plus exhaustives elles continuent de mettre en avant des causes institutionnelles.

Petit précis de l’Histoire africaine

L’homme d’affaire, à l’origine de la libération de Nelson Mandela souhaite insister sur les interactions que peuvent avoir les événements, les uns sur les autres. Jean-Yves Ollivier plaide pour une Histoire sans tabou, pour une compréhension plus fine des enjeux internationaux. « Et si la fin de la Guerre froide s’était jouée en Afrique ?, s’interroge-t-il dans une tribune au Nouvel Obs, Quand nous entendons les mots "guerre froide", nous pensons à des soldats en armes parcourant le rideau de fer (…) Quand nous entendons les mots "fin de l’apartheid", nous pensons à Nelson Mandela, aux combattants de l’ANC (…) Nous ne faisons pas le lien entre ces deux événements. Et pourtant, la fin de l’apartheid et la chute du Mur de Berlin ont une origine commune : la Conférence de Brazzaville, qui s’est tenue le 13 décembre 1988 ».

Pourquoi cette analyse plus réaliste n’est pas également plus répandue dans nos manuels d’histoire ? Il ne s’agit pas ici de dénoncer un complot ou d’évoquer le dogmatisme de l’éducation nationale ; mais plutôt de souligner un des principaux écueils des sciences sociales : l’ethnocentrisme. Lorsqu’on prend du recul sur les événements on constate aisément que c’est bien l’Afrique qui est à l’origine de l’histoire des hommes ! Aujourd’hui la place du continent africain, notamment dans les instances internationales, est dévalorisée mais dans les prochaines décennies à venir, il se pourrait bien que ce continent regagne l’importance qui est la sienne, comme l’annonce déjà le FMI …

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