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Hommage a Clément 13 juin 2013 devant la Mairie de Saint Denis

par solidaire etudiant-es Paris8

Publie le vendredi 14 juin 2013 par solidaire etudiant-es Paris8 - Open-Publishing
2 commentaires

Mercredi 5 juin. Huit jours ont passé depuis la mort de Clément. Ou plutôt le meurtre de Clément. Ce meurtre est un meurtre politique. En tant que tel, il appelle une réponse politique. Nous sommes toutes et tous sous le choc, mais le monde ne s’arrête pas et n’a pas changé. Par respect pour Clément, pour ses luttes, nous ne pouvons pas baisser les bras, aujourd’hui moins que jamais. Il nous faut relever la tête, transformer notre douleur en colère, et notre rage, en force. Il nous faut redonner à cette lutte un sens politique.
Dimanche 2 juin, trois jours avant l’assassinat de Clément, la LDJ, Ligue de défense juive ), milice ultra-nationaliste pro-Israël, considérée comme une organisation terroriste et interdite sur les sols étasunien et israélien mais tolérée en France, a revendiqué l’attaque d’un jeune homme prénommé Moundi ; elle a revendiqué l’avoir plongé dans le coma.
Mardi 4 juin, à Lille, un couple de femmes est violemment agressé après un rassemblement de « veilleurs » anti-mariage : l’une d’elles, transportée en urgence à l’hôpital, reçoit 90 jours d’ITT. Jeudi 6 juin, à Argenteuil, Rabia, jeune femme portant le foulard, est violemment agressée par « deux individus au crâne rasé », en bombers, appartenant très vraisemblablement à l’extrême-droite. Alors qu’elle cherche à porter plainte, la police lui conseille de rentrer chez elle et de ne pas « ébruiter l’affaire ».
Le même jour, alors que nous occupons les rues de Paris et d’ailleurs et que Manuel Valls gesticule dans tous les sens en parlant de dissoudre les JNR (Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires), une des plus grosse rafles de sans-papier-e-s des dernières années a lieu à Paris.
Le 7 juin, le campement organisé devant la mairie de Saint-Denis est expulsé au petit matin. Quelques heures plus tard, nous apprenons la relaxe requise par le parquet pour le policier responsable de la mort Muhsim et Lakamy à Villiers-le-Bel en 2007.
La liste est encore longue.
Clément est tombé sous les coups de la montée à grande vitesse des idées les plus nauséabondes et de leur banalisation, en France et ailleurs en Europe : racisme – et en particulier l’islamophobie –, la xénophobie, l’homophobie d’Etat. Nous avons vu l’homophobie défiler dans nos rues sans complexe pendant des mois. Cela fait des années que le racisme occupe l’espace politique et médiatique, accompagnée de son lot de menaces, de vexations, d’agressions – de plus en plus violentes. Le fascisme ne nait pas seul ! La confiance dont fait preuve l’extrême-droite est permise par et se nourrit des discours et des pratiques racistes, xénophobes, homophobes, provenant des institutions de pouvoir.
Clément était un homme, hétérosexuel, cisgenre, blanc. Il a été tué parce qu’il était militant antifasciste, libertaire, antiraciste, antisexiste, antispeciste, féministe, anticapitaliste… Il a été tué comme pourraient l’être les lesbiennes, bi-e-s, gays, trans’. Il a été tué comme pourraient l’être les non-blancs et non blanches, les immigré-e-s, indigènes, musulmans et musulmanes, qui sont l’objet de racisme. Depuis sa mort, une effervescence s’est faite jour contre le fascisme contrastant avec le silence habituel devant la mort des victimes non-blanches des crimes policiers, des ratonnades et autres assassinats racistes. Nous ne pouvons pas l’ignorer. Cela accroît notre rage et notre détermination à lutter. Antifascistes : nous nous battons pour la défense d’une égalité radicale des droits, et aux côtés de toutes celles et ceux que l’extrême-droite considère comme des ennemi-e-s à abattre – les minorités sexuelles et de genre, les immigré-e-s, indigènes, musulmans et musulmanes, les militants et militantes politiques. Notre tâche, notre travail est de dénoncer l’institutionnalisation des idées et pratiques des droites extrêmes. Tant que, jusque parmi nous, dans les syndicats, dans les gauches radicales voire révolutionnaires, dans nos mouvements sociaux, nous ne purgerons pas notre discours des moindres vestiges de nationalisme, tant que nous ne combattrons pas constamment et durablement en idée et en pratique le racisme, l’islamophobie, les chasses aux Roms et aux sans-papier-e-s, l’homophobie, le sexisme, nous creuserons, nous aussi, le lit de la « bête immonde » que l’on voit grossir.
Nous en sommes à devoir nous défendre par nous-mêmes.
C’est ce combat-là que nous devons continuer, contre le fascisme, par tous les moyens nécessaires. sans nous laisser avoir par les grands discours médiatiques. La lutte antifasciste n’est pas un discours vide sur le mal de l’extrême droite et des groupuscules nazillons, cela passe par des changements importants un changement radical de notre société :
Régulariser tous les sans Papiers, est un acte antifasciste.
Permettre l’accès à tous et toutes à un logement et à un revenu décent est un acte antifasciste.
S’auto-organiser et se battre pour empêcher les licenciements, les fermetures d’entreprises Organiser un droit des vetos des salarié-es contre les licenciements et développer les droits syndicaux, est un acte antifasciste
Développer une éducation libre, gratuite et critique de la crèche jusque l’enseignement supérieur et les universités est un acte antifasciste .
Réfléchir les rapports de domination qui se jouent à chaque moment de nos vies et travailler à les éradiquer est un acte antifasciste.
Militer pour l’émancipation de chacun et chacune est un acte antifasciste.
S’auto-organiser au sein de nos luttes et dans tous nos espaces quotidiens, qu’ils soient militants, professionnels, scolaires ou universitaires, est un acte antifasciste.
Ici en banlieue nord,
à Epinay, Pierrefite, Saint Denis, Stains ou Villetaneuse
sur nos facs, dans nos entreprises ou et dans les rues
Les luttes doivent continuer !

Messages

  • y a un truc qui me laisse perplexe.

    au moindre incident sur la voie publique (3 joints dans sa poche, défaut de casque en scooter, revente d’objets sur le trottoir, vente de muguet politique, du vent dans les voiles pour un papy fêtard, ou bien une mémé un peu absente - tout cela n’est pas bien !) les représentants de l’état et les Médias vous balancent les Noms, au mépris de la présomption d’innocence et de l’âge des "mis en cause".

    j’admire la pudeur du proc. qui depuis le début protège l’anonymat des assassins de Clément, comme par ailleurs des "casseurs" liés à la manif pour tous.

    il faut fouiller pour trouver de très très rares journalistes poursuivant l’enquête afin de nous éclairer sur ces individus et leurs organisations.

    on sait qu’en 68 des orgas progressistes ont été dissoutes (illico et sans préambules) à l’aide d’un décret de 36 qui visait les ligues fascistes.......

    aujourd’hui je soutiens les organisations politiques et anti racistes qui éxigent l’interdiction immédiate des orgas fascistes.

    il semble que la "democratie" actuelle c’est de laisser un délai à ces braves gens pour se defendre ?

    stop stop !!!!

  • Je suis boulversifié par la mort de Clément, poil aux dents.