Accueil > Horreur nucléaire au Japon, c’est le capitalisme qui tue !

Horreur nucléaire au Japon, c’est le capitalisme qui tue !

Publie le samedi 19 mars 2011 par Open-Publishing
3 commentaires

Horreur nucléaire au Japon, c’est le capitalisme qui tue !

Dans l’horreur nucléaire au Japon, une nouvelle fois ce n’est pas la nature ni la fatalité, c’est le capitalisme qui tue !

samedi 19 mars 2011, par Robert Paris / Greg Palast

Des centrales en bord de mer au pays des séismes et tsunamis, un crime contre l’humanité

Ce joli paysage vous rappelle quelque chose ? Non, ce n’est pas une modélisation de la centrale de Fukushima avant son explosion. Il s’agit d’une image extraite du spot de la dernière campagne d’Areva, diffusée jusqu’à fin février sur les chaînes françaises.

L’article qui suit est une traduction sommaire...

Les pannes actuelles des systèmes d’urgence des centrales nucléaires japonaises ne sont en aucune manière une surprise pour ceux qui ont travaillé dans le domaine du nucléaire.

Les centrales nucléaires dans le monde entier doivent passer un test de sécurité appelé “Qualification sismique” ou “QS”. Cela veut dire que le ou les propriétaire(s) jure(nt) que tous les composants de la centrale sont conçus pour le maximum de sécurité possible concernant des événements pouvant les secouer, que ce soit des tremblements de terre ou un cadeau de Noël explosif d’Al Qaeda.

La façon la moins onéreuse d’obtenir sa qualification “QS” est de mentir. L’industrie du nucléaire le fait tout le temps. L’équipe de contrôle du gouvernement pour laquelle je travaillais les a pris la main dans le sac en 1988, a la centrale nucléaire de Shoreham dans l’état de New York. Corriger les problèmes de QS à Shoreham aurait coûté un milliard de dollars, donc les ingénieurs furent sommés de changer les tests de “pas bon” en “bon” pour le service.

Quelle fut la compagnie qui émit le faux rapport ? Stone & Webster, aujourd’hui la branche nucléaire de la compagnie de construction Shaw, qui va travailler avec TEPCO pour construire la centrale nucléaire texane. Que dieu nous vienne en aide !

Mais il y a bien plus.

La nuit dernière, j’ai entendu des journalistes de CNN répéter la ligne officielle à savoir que le tsunami avait incapacité les pompes de refroidissement des réacteurs, impliquant le fait que l’eau était entrée de manière inattendue dans les générateurs diesels qui font fonctionner les pompes.

Ces systèmes de sécurité sont appelés “EDG” en jargon nucléaire ou Emergency Diesel Generators (NDT : générateurs diesels d’urgence). Qu’ils ne fonctionnent pas dans une urgence revient pour une brigade de pompiers a dire qu’ils n’ont pas pu sauver le bâtiment parce qu’”il était en feu”.

Quelle lumière déclinante a pondu ce système ? Un des réacteurs qui fait la danse de St Guy dans la centrale 1 de Fukushima a été construit par Toshiba. Toshiba est aussi l’architecte du systeme de générateur d’urgence.

Maintenant, tremblons ensemble. Le package de 4 milliards de dollars d’Obama est appelé le Projet pour le Texas du Sud. Cela a été vendu localement comme un projet nationaliste de faire de l’électricité sur place avec le réacteur d’un grand nom de l’industrie américaine, Westinghouse. Quoi qu’il en soit, le réacteur sera fait de manière substantielle au Japon par la compagnie qui a racheté la marque Westinghouse : Toshiba.

J’ai eu une fois un ordinateur Toshiba. Je n’ai eu a le renvoyer qu’une seule fois a l’usine pour malfonction sur ma garantie. Mais il sera difficile de renvoyer un réacteur nucléaire par la poste avec son bordereau de garantie si les barres de combustibles nucléaires fondent dedans et l’enfoncent de moitié vers le centre de la terre.

TEPCO et Toshiba ne savent pas ce que mon fils a appris au bahut dans ses classes de sciences : des tsunamis suivent les gros séismes du Pacifique. Bon, ces compagnies sont vraiment stupides hein ? Peut-être. Plus vraisemblable est le fait que ces systemes de sécurité n’auraient pas fonctionné non plus par un beau matin d’été.

Retour en arriere ; a l’époque ou nous vérifions les systemes de sécurité d’urgence des générateurs diesel aux Etats-Unis, un nombre impressionnant de ceux-ci ne marchaient pas. Dans la centrale de New York par exemple, les constructeurs ont juré sous serment que leurs trois moteurs de générateurs a gasoil étaient opérationnels pour toute urgence et qu’ils avaient été testés. Les tests avaient été falsifiés, les moteurs diesel ne tournerent que pour un temps tres limité et a bas régime. Quand ils furent mis a l’épreuve en simulation de conditions d’urgence plein pot, le villebrequin du premier moteur cassa au bout d’une heure, puis le second puis le troisieme. Nous avions baptisé les trois moteurs : “Snap, crack and pop”.

(note de Palast : quelques instants apres avoir écrit cette phrase, on apprenait que les trois moteurs de générateurs diesel de la centrale de Tokai avaient rendus l’âme également.)

Aux Etats-Unis, nous avons en principe été forcés de fixer ce probleme de moteurs diesels apres énormément de plaintes de l’industrie elle-même. Mais au Japon, personne ne dit a TEPCO de faire ce que l’empereur de l’électricité ne veut pas faire.

Je reçois beaucoup de notes confidentielles de personnels qui operent a l’intérieur de l’industrie nucléaire. Un ingénieur, grand nom en ce domaine, est particulierement préoccuppé par le fait qu’Obama a levé certaines contraintes pour Toshiba et TEPCO afin de les attirer aux Etats-Unis. L’Amérique a une longue histoire de lanceurs d’alerte prêts a mettre leur carriere voire leur vie en jeu afin de sauvegarder le public. Dans notre cas de fraude a New York, le gouvernement ne prit connaissance des faits de fraude sur les tests que grâce a l’alerte donnée par deux ingénieurs courageux, Gordon Dick et John Daly, qui donnerent a notre équipe d’enquêteurs suffisamment de preuves documentées.

Au Japon, cela n’arrive simplement pas. La culture nationale ne permet pas au salarié, qui travaille toute sa vie pour la même compagnie, de lâcher le morceau.

Pas que la loi américaine soit un bouclier efficace : les deux ingénieurs du cas de New York furent virés et mis sur liste noire dans l’industrie du nucléaire. Mais quoi qu’il en soit, le gouvernement (local, d’état et fédéral) poursuivit les constructeurs pour fraude et racket. Les jurés ne mordirent pas a l’hameçon des excuses avancées par la défense des industries en cause et la centrale fût démantelée.

Suis-je un xénophobe en croisade anti-nipponne ? Non. En fait, j’ai bien plus peur des contracteurs américains du projet nucléaire pour le sud Texas, spécifiquement Shaw. Stone & Webster, maintenant le département du nucléaire de Shaw, était aussi la firme qui conspira pour falsifier les tests dans la centrale de New York (et les autres exploits de cette sinistre compagnie ont été exposés par leur ancien consultant John Perkins dans son livre “Les confessions d’un assassin financier”). Si la planete a besoin de trembler plus, considérez ceci : Toshiba et Shaw ont signé récemment un contrat qui scelle leur partenariat comme associés mondiaux pour la construction de centrales nucléaires.

Les autres participants impliqués dans le plan de centrale pour le sud-Texas qu’Obama supporte a fond devraient aussi vous donner froid dans le dos. Mais comme je suis au milieu de mon enquête concernant les associés américains de ce projet, je le réserve pour une autre fois.

Donc, si nous nous tournions vers les contractuels intramuros des Etats-Unis, serions-nous plus en sécurité ? Et bien disons que deux des réacteurs japonais qui fondent en ce moment même, incluant celui dont le bâtiment protecteur se volatilisa dans le ciel, ont été bâtis par General Electric de ces bons vieux Etats-Unis d’Amérique.

Apres le Texas, vous serez les suivants. L’administration Obama prévoie un plan de prêts de 56 milliards de dollars pour bâtir des réacteurs nucléaires partout en Amérique.

Et maintenant, les meurtres :

CNN n’est interessée que par le décompte des corps dans les décombres, combien d’ouvriers des centrales ont été iradiés, balayés par les eaux ou pulvérisés dans les explosions. Ces centrales sont maintenant en train de relâcher des matériaux radioactifs dans l’atmosphere par leurs vapeurs. Soyez toujours sceptiques sur l’annonce faite que “les niveaux de radioactivité ne sont pas dangereux”. Ceci est affirmer par les mêmes personnes qui nois ont dit que la fusion des réacteurs n’arriveraient pas. Au fil des années a venir et non pas des jours ou des semaines, il y aura mille, deux mille ou dix mille personnes qui souffriront de cancers directement liés a leur exposition a ces radiations.

Dans mon enquête de l’affaire de New York, j’ai eu pour tâche non enviable de documenter la morbidité post-fusion pour le gouvernement. Ce serait irresponsable de ma part d’estimer le nombre de morts par cancer qu’il y aura avec le temps suite a ces fuites sans avoir plus d’information ; mais une chose est sûre, il est juste simplement criminel pour les shoguns de TEPCO de dire que ces émissions ne sont pas dangereuses.

De plus, le fait que les résidents a proximité des centrales nucléaires japonaises n’aint pas reçu de pilules d’iode a prendre au cas ou, montre parfaitement que TEPCO se moque totalement de qui vit et qui meurt, aussi bien au Japon qu’aux Etats-Unis. Les isotopes cancérigenes relâchés par la centrale de Fukushima flottent déja vers Seattle et leurs effets ne peuvent simplement pas être mesurés.

Que le ciel nous vienne en aide, car Obama lui, ne le fera pas !

Greg Palast

Tokyo Electric to Build US Nuclear Plants
The no-BS info on Japan’s disastrous nuclear operators

Monday, March 14, 2011

for Truthout/Buzzflash

by Greg Palast

I need to speak to you, not as a reporter, but in my former capacity as lead investigator in several government nuclear plant fraud and racketeering investigations.....

http://www.gregpalast.com/no-bs-info-on-japan-nuclearobama-invites-tokyo-electric-to-build-us-nukes-with-taxpayer-funds/

Biographie de Greg Palast :

http://www.gregpalast.com/GregPalas...

Aujourd’hui le principal crime du gouvernement et des classes dirigeantes au Japon est de refuser de dire à la population qu’il faut quitter la zone contaminée, y compris probablement Tokyo...

Rappelons que, lors du bombardement nucléaire de Hiroshima et Nagazaki, le nombre de victimes avait été multiplié par le fait que la population de ces villes ignorait le risque pour les survivants du bombardement de rester près de zones radioactives.

Aujourd’hui, nouveau massacre nucléaire du monde capitaliste contre le Japon et la population ignore une fois de plus le danger de rester sur place... Nouveau crime qui se rajoute à celui d’avoir construit des centrales sur zone de séismes et de tsunamis !!!

Un troisième crime consiste à laisser mourir les survivants de faim et de froid...

Rappelons que, si le Japon est connu comme l’un des pays les plus riches du monde, il détient un record parmi les "pays riches", celui de la proportion de la population vivant au dessous du seuil de pauvreté (avant le séisme) avec 14% contre 7% en France !!!.....

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article1979

Messages

  • L’aveu des Nucleocrates effondrés : pire que Tchernobyl

    Meme si le courant est retabli,tout est detruit dans le reacteur 4,il n’y a pas d’autre alternative que de tout recouvrir comme a Tchernobyl,pour faire cesser dans un temps indeterminé la diffusion d’une radioactivité mortelle .

    photos et video :

    The moment nuclear plant chief WEPT as Japanese finally admit that radiation leak is serious enough to kill people

    By David Derbyshire

    Last updated at 2:13 AM on 19th March 2011

    http://www.dailymail.co.uk/news/article-1367684/Nuclear-plant-chief-weeps-Japanese-finally-admit-radiation-leak-kill-people.html

    http://www.zerohedge.com/article/tepco-director-weeps-after-disclosing-truth-about-fukushima-disaster

  • Le Belarus vient d’annoncer qu’il allait construire une centrale nucléaire, avec l’aide de la Russie.

    Fukushima : 25 ans après, Tchernobyl n’a pas servi de leçon

    MOSCOU - Risques sous-estimés, désarroi des autorités et des liquidateurs "kamikazes" prêts à se sacrifier : l’écrivain Svetlana Alexievitch, auteur d’un livre sur Tchernobyl, estime à la lumière de la crise nucléaire au Japon que le monde n’a rien appris, vingt-cinq ans après cette catastrophe.

    "Le monde n’a rien appris de la catastrophe de Tchernobyl" survenue le 26 avril 1986 en Ukraine soviétique, affirme Mme Alexievitch, 62 ans, dans un entretien téléphonique à l’AFP depuis Minsk.

    L’écrivain bélarusse, qui a travaillé pendant dix ans sur "la Supplication", publié en 1997, recueil de témoignages poignants des victimes de Tchernobyl traduit en 20 langues dont le japonais, estime que les réactions humaines au Japon et en URSS "se ressemblent de manière frappante".

    "Le mythe (sur la sécurité) atomique est resté intact. On a expliqué la catastrophe de Tchernobyl par le totalitarisme, la négligence des Russes, l’imperfection des réacteurs soviétiques", souligne-t-elle.

    "Le monde a retenu que cela s’est passé aux marges de la civilisation" et en a déduit que les pays développés seraient épargnés, poursuit-elle.

    En apparence, les centrales japonaises sont impressionnantes, reconnaît-t-elle : "J’ai vu une centrale à Hokkaïdo, de la fenêtre de mon hôtel. C’était fantastique, comme un OVNI blanc posé au bord de l’océan".

    "Les gens que j’ai rencontrés au Japon m’ont dit que chez eux un Tchernobyl bis serait impossible. En France, en Allemagne et aux Etats-Unis, j’ai entendu la même chose : leurs centrales sont les plus sûres au monde".

    "Mais l’académicien soviétique Anatoli Alexandrov me disait la même chose : les centrales soviétiques sont tellement sûres qu’on peut en construire une sur la place Rouge", se souvient-elle.

    "Ce qui me frappe, c’est à quel point la situation ressemble aujourd’hui à ce que j’ai entendu sur Tchernobyl. On disait que Mikhaïl Gorbatchev (numéro un soviétique à l’époque) cachait la vérité. Mes amis au Japon m’écrivent qu’ils ont le même sentiment : on ne leur dit pas tout pour éviter la panique. Le pouvoir est désemparé".

    "Les Japonais demandent à l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) et aux Américains de les aider. Le processus est incontrôlable. Il est temps que l’homme reconnaisse que ses moyens sont limités", poursuit-elle. "Il y a 550 centrales nucléaires au monde, cela suffit pour que la civilisation cesse d’exister".

    Autre point commun entre les Soviétiques et les Japonais, selon Mme Alexievitch : l’attitude envers la vie humaine. "Au Japon il y a des +kamikazes+ pour neutraliser les conséquences. A Tchernobyl aussi les gens mouraient sans hésitation. C’est une question de mentalité, quand un individu seul n’a pas de valeur".

    "A Tchernobyl, les pilotes d’hélicoptères confectionnaient eux-mêmes des slips en plomb pour se protéger. Mais c’est l’Etat qui aurait dû y penser pour ne pas rendre ses hommes impuissants !", dit-elle en estimant que des Occidentaux n’auraient pas accepté une chose pareille.

    "En France aussi il y a beaucoup d’hommes courageux, mais ils exigeraient d’être protégés" dans une situation pareille.

    Le livre de Mme Alexievitch, "La Supplication", est interdit au Bélarus, l’un des pays les plus touchés par les conséquences de Tchernobyl, où ce sujet est tabou. Le Belarus vient d’annoncer qu’il allait construire une centrale nucléaire, avec l’aide de la Russie.

    "Le monde entier achète des dosimètres et suspend des programmes nucléaires", mais le président bélarusse Alexandre Loukachenko et le Premier ministre russe Vladimir Poutine "annoncent la construction au Bélarus d’une centrale nucléaire sur un terrain dépeuplé... après un séisme sans précédent qui a frappé le pays à cet endroit il y a 100 ans", s’insurge Mme Alexievitch.

    19 mars 2011 09h53

    http://www.romandie.com/ats/news/110319085335.1v22iio6.asp

    • ...excellent, des gens commencent à bouger avec des articles documentés, les langues se délient pour faire prendre conscience à la masse amorphe ce qui nous attends. Le cas Fukushima est encore loin d’être réglé, avec tout ce plutonium et pas mal d’autres composants (MOX)personne ne peut affirmer quelle sera la suite des évènements. Nous avons une "chance" historique de faire reculer le lobby nucléaire, dire qu’il aura fallu ça, c’est moche. Pour le prix d’une centrale et dix ans de maintenance ont peut équiper pas mal de toits de maisons en photovoltaïque, ça sera toujours ça de moins à produire avec du nucléaire ou du pétrole. Qu’on arrête de dire que le photovoltaïque n’est pas une solution à cause des batteries très polluantes : on peut stocker de l’électricité mécaniquement avec un contrepoid ou plus simplement avec de l’eau. Que font nos ingénieurs à part construire leur carrière professionnelle dans les grosses boites "prestigieuses". Beaucoup de gens ont des idées simples à mettre à oeuvre, si rien ne s’est fait pendant 50 ans c’est que des forces ont oeuvré en coulisses pour tuer le poussin dans l’oeuf. Le peuple reprendra ses droits. Pensées émues à nos frères nippon si acablés par le sort...