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Hotel-dieu : Un gouvernement de "gauche" et des procédures antisyndicales

par L’Humanité

Publie le samedi 5 octobre 2013 par L’Humanité - Open-Publishing
4 commentaires

La controverse concernant l’avenir des services d’urgence à l’hôpital parisien de l’Hôtel Dieu est montée d’un cran ce jeudi. La direction générale de l’AP-HP a assigné trois syndicalistes ainsi qui les deux syndicats Usap CGT et Sud Santé AP-HP. Ceux-ci devraient passer en jugement le 15 novembre prochain.

La direction générale de l’AP-HP aurait par ailleurs demandé au tribunal d’ordonner « l’expulsion d’occupants sans titre de domaine public », selon Sud-Santé AP-HP. Cette décision a suscité la colère des défenseurs du maintien des urgences dans cet établissement au centre de Paris. Pour eux, ils ’agit ni plus ni moins que de criminaliser un conflit social.

Le président du groupe Front de gauche au Conseil de Paris, Ian Brossat,déplorait dès jeudi dans un communiqué qu’"en procédant de la sorte, la direction de l’APHP cherche une fois encore à bâillonner les défenseurs de l’hôpital public. Après avoir démis de ses fonctions Gérald Kierzek, chef du SMUR (Service Médical d’Urgence) de l’Hôtel Dieu, le 8 juillet dernier, elle franchit un cap supplémentaire dans la criminalisation de l’action syndicale en tentant d’intimider les syndicalistes et tous ceux qui ont à cœur de défendre une médecine de qualité accessible à tous."

Devoir

Poursuivi en justice, Sud santé AP-HP s’offusque : "Pour les managers de l’AP-HP, le fait de s’opposer à la fermeture accélérée des urgences de l’Hôtel-Dieu (43.000 passages en 2011), à l’arrêt de toute activité de soin à très court terme sur l’ensemble du site, relèverait d’une entreprise criminelle. Des syndicalistes et des personnels hospitaliers qui s’opposent à une nouvelle diminution de l’offre de soin dans Paris intra-muros seraient donc des délinquants."

A cette vision répressive, le syndicat oppose une autre vision : "Défendre l’hôpital public, le droit aux soins pour tous sans discrimination, est un devoir pour les personnels et les syndicalistes hospitaliers. Nous le devons aux patients et à l’ensemble de la population qui nous accordent une large confiance."

Intimidations

Mobilisés eux-aussi pour la sauvegarde de l’Hôtel-Dieu, les sénateurs parisiens PCF Laurence Cohen et Pierre Laurent pensaient "cette période de chasse aux syndicalistes révolue et qu’on respecterait les droits des salarié-es. Ces méthodes d’intimidation en disent long sur la nature profonde de la Direction de l’AP-HP qui cherche par tous les moyens à casser le mouvement de résistance."

Les poursuites entamées par la direction de l’assistance publique et des hôpitaux parisiens ne semblent donc pas avoir l’effet escompté. Elles ont plus que jamais soudé le collectif de défense des dernières urgences au centre de Paris. reste à savoir dans quelle mesure la ministre de tutelle, Marisol Touraine, était au courant de l’initiative de la direction de l’AP-HP.

Messages

  • Depuis le 1er septembre, une action collective a lieu dans l’enceinte de l’Hôtel-Dieu pour dénoncer la volonté de l’AP-HP de casser le service public de santé en privant une grande partie de la population parisienne (9 arrondissements) d’urgences de proximité.
    Avec cette fermeture, l’AP-HP témoigne de sa volonté d’appliquer avec zèle la loi HPST et de brader le patrimoine d’un des plus vieux hôpitaux de France. Il ne subsisterait, si les choses restent en l’état, qu’une coquille vide ou plutôt un pseudo projet d’« Hôpital debout » visant davantage à flatter l’ego de « Mandarins » qu’à répondre à de véritables besoins des populations.
    Après le déménagement en catimini de services et d’équipements médicaux, l’annonce brutale de la fermeture du service des urgences et le dispatching vers des hôpitaux déjà saturés, les personnels, les usagers, leurs organisations syndicales ont décidé de ne pas laisser faire et d’organiser la résistance.
    Ils en ont appelé aux élus, à l’ARS, au Ministère pour exiger la réouverture et les moyens de répondre aux missions de service public !
    Las, le changement n’est pas encore de mise dans la santé, et le gouvernement, bien que gêné pour cause de municipales qui font « tourner casaque » à certains élus parisiens comme « girouettes au vent », laisse les choses en l’état et la direction de l’AP-HP campe sur ses positions...
    Pas de dialogue social : les personnels ont été déplacés comme des « pions » et les services doivent fermer coûte que coûte.
    Maintenant, il n’y a plus le droit de porter un projet alternatif. C’est l’heure de la répression ! Répression contre l’ex-responsable du SMUR, répression contre les organisations syndicales qui osent lutter, répression contre des agents pris au hasard (puisque l’AP-HP vient d’assigner en justice 3 personnes) afin de « vider les lieux ».
    Dans un contexte d’attaque sans précédent contre le service public de santé, avec un PLFSS à un taux historiquement bas, la CGT est déterminée à ne pas se laisser faire. L’Hôtel Dieu devient l’étendard de ceux qui luttent pour que la santé ne soit pas livrée à ceux qui spéculent sur la marchandisation du soin.
    Elle appelle tous ses syndicats à amplifier le mouvement et à soutenir les agents que l’AP-HP veut assigner en justice...

  • Ne dites plus que nous avons un gouvernement de gauche, nous avons des Solfériniens de droite qui veulent mettre les pauvres trop nombreux à genoux .Dans les hopitaux publics que je viens de fréquenter hélas, c’est la gabégie totale et on voit très bien oû ils veulent en venir :à la privatisation complète .
    Certains syndicats CGT, pourtant les plus actifs, sont de grands mous et ne dénoncent pas assez et de loin, les pratiques de ces médecins privés dans les hopitaux qui font passer toujours en premier leurs " clients " privés avant les autres qu’ils voient quand ils en ont le temps !La CGT ne devrait pas négocier avec les malfrats qui dirigent ces hopitaux mais au contraire, visiter sans cesse les personnels et les inciter à la bataille ; c’est ce que j’ai fait en tant que malade, modestement et j’ai constaté évidemment la peur de tous ces précarisés .