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Houleux débat en Italie autour de la loi antirévisionniste.
Voici ce qu’on pouvait lire dans le quotidien italien La Repubblica du 19 octobre 2013 : LIEN
Les historiens italiens : "Non à une loi sur le négationnisme"
Par Simonetta Fiori
Une loi "ambiguë", "d’interprétation difficile" et "d’une réalisation encore plus difficile". Les historiens doivent se prononcer sur une loi sur le négationnisme actuellement en discussion au Parlement. Ce n’est pas la première fois. Déjà, il y a 6 ans, la communauté des historiens spécialistes d’histoire contemporaine avait été unanime à rejeter le projet de loi présenté par le ministre de l’époque Mastella. Mais cette fois, l’opposition ne vient pas de la Sissco, la Société italienne d’études d’histoire contemporaine, où une discussion animée est en cours, mais des trois auteurs de "L’Histoire de la Shoah" : Marcello Flores, Simon Levis-Sullam, Enzo Traverso. Le principe qui est à l’origine de la protestation est toujours le même : la vérité historique ne peut pas être définie par une loi ni déterminée dans l’enceinte d’un tribunal. Ce genre de chose ne se fait que sous les régimes totalitaires. Carlo Ginzburg l’avait dit à l’époque, en même temps que 200 autres historiens.
Aujourd’hui c’est Marcello Flores qui le répète : "Le texte de la loi est très générique (...)". Là où cette loi a été introduite - en Allemagne et en Autriche, en Suisse et en France - les résultats ont été modestes [sic ! - Bocage]. "Mais, plus grave", ajoute Flores, "les procès se sont révélés une formidable tribune pour la propagande de thèses honteuses". (...) La diffusion du négationnisme d’abord en Europe puis dans la République islamique d’Ahmadinejad doit beaucoup à la victimisation médiatique de Faurisson - comme le démontre un essai récent de Claudio Vercelli.
(...)
Aldo Giannuli, historien chercheur, a mis le feu en adressant un courriel inattendu à la liste de diffusion de la Sissco, où il définit la nouvelle loi comme "un hommage au lobby pro-israélien", une loi introduite dans le dessein de "renforcer la cause d’Israël" : une opinion qui à juste titre soulève de nombreuses réactions polémiques à l’intérieur de la Sissco ("un lapsus", dit le président) et qui risque de faire dévier la discussion.