Accueil > " Il était un petit homme..." . Aylan, les autres, les (…)
" Il était un petit homme..." . Aylan, les autres, les "nôtres". Et nous.
par Antoine (Montpellier)
Publie le dimanche 6 septembre 2015 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing
Une hécatombe. Plus de 3000 morts en Méditerranée depuis le début de l’année, plus de 30 000 aux frontières de l’Europe depuis 2000. Il faudrait y ajouter, dans les mêmes proportions, ceux et celles qui disparaissent avant même la traversée. Et puis, de plus en plus nombreux, les mortEs à l’intérieur de l’Europe dont témoignent les 71 qui ont été retrouvéEs dans un camion frigorifique en Autriche, les 11 mortEs à Calais depuis le 1er juin. Autant de noms et de visages, de vies, brisées, d’histoires à la fois collectives et individuelles réduites à de macabres statistiques...
Et puis, lui. Petite boule ramassée, immobile, polo rouge, pantalon bleu, à la lisière, tragique frontière, de la mer et de la plage. Un policier turc l’observe. Choc des photos, voilà Aylan, eh oui, l’image prend un nom, son nom... Il est mort. Lui aussi. Mais désormais on le connaît. Lui. Horrible gloire post mortem par accès au statut de métaphore (métonymie ou synecdoque disputeront les savantasses depuis leur tour d’ivoire) de tous les autres, ces anonymes, ces sans-noms qui auraient tant désiré accéder à l’autre statut, de sans-papiers. Vital, malgré tout. Malgré les souffrances induites !
Aylan donc était nécessaire pour que les consciences confites dans l’indifférence ou même l’hostilité, à résonance sarko-vallso-mariniste, envers les "envahisseurs" s’éveillent enfin à l’humanité (on n’oublie pas les magnifiques exceptions d’emblée à pied d’oeuvre solidaire dans les quartiers de Paris et ailleurs) ... Comme pour Charlie pourtant, l’éphémère et fragile compassionnel nous guette ! Cliquer ici