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Immigration : le scandale derrière le scandale

Publie le dimanche 23 septembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Le projet de loi sur l’immigration - le 4ème en 4 ans - adopté cette semaine par l’Assemblée nationale a fait couler beaucoup d’encre.

La possibilité de recourir à des tests ADN pour prouver la bonne foi des candidats au regroupement familial a légitimement concentré les critiques et suscité une vague d’ingignation jusque dans les rangs du gouvernement. Mais si, en se focalisant sur cette mesure en effet parfaitement scandaleuse, issue d’un amendement parlementaire, l’essentiel de ce projet de loi était passé inaperçu ?

La polémique née de l’amendement Mariani est évidemment justifiée. La faculté de recourir à des tests ADN pour prouver les liens de parenté des travailleurs immigrés sollicitant le regroupement familial, outre qu’elle tend une fois de plus à désigner les immigrés comme des fraudeurs et des délinquants potentiels, crée surtout un dangereux précédent, en contradiction même avec la loi française de bioéthique. Dès lors que le recours à des tests ADN est autorisé pour ce type de procédure, plus rien n’interdira son extension progressive à tous les domaines de la vie. C’est la porte ouverte à tous les excès : assureurs s’inquiétant des riques génétiques de leurs clients, employeur vérifiant les aptitudes de son salarié etc...

Mais un scandale peut en cacher un autre. En l’occurence, le fond même de ce projet de loi qui vise, selon le fameux précepte scandé par Nicolas Sarkozy pendant toute la campagne présidentielle et mis en oeuvre par son fidèle Brice Hortefeux, à réduire "l’immigration subie" (c’est-à-dire issue du regroupement familial) pour promouvoir "l’immigration choisie" (c’est-à-dire une immigration du travail).

Comme tous les slogans de campagne de Nicolas Sarkozy, celui-ci a le mérite de la simplicité. Présentée ainsi, la situation paraît pleine de bon sens. Le clin d’oeil à l’électorat frontiste, soucieux de restreindre l’immigration en France, est évident. Mais derrière le slogan, existe une réalité plus prosaïque qui paradoxalement ne devrait guère satisfaire ceux qui militent pour une restriction de l’immigration.

On a largement détaillé la première partie du projet de loi qui vise à poser des conditions plus strictes au regroupement familial : maîtrise de la langue française, conditions d’hébergement, niveau de revenu etc... Mais on a beaucoup moins évoqué le second volet de ce projet : la création d’un nouveau titre de séjour intitulé "compétence et talents" qui permettra d’autoriser la venue chaque année d’un certain nombre de travailleurs étrangers dans les secteurs d’activité en mal de main d’oeuvre ; secteurs définis en fonction des besoins des branches professionnelles, c’est-à-dire du patronat.

En clair, trente trois ans après sa suppression officielle par Valéry Giscard d’Estaing, Nicolas Sarkozy réinstitue l’immigration du travail en France, alors même que notre pays compte encore plus de deux millions de chômeurs. On nous explique qu’il s’agit de répondre aux besoins de toute une série de secteurs d’activité (restauration, bâtiment...) où l’on peine à recruter, sans s’interroger sur les véritables raisons de ces difficultés de recrutement et les moyens d’y répondre (amélioration des conditions de travail et des rémunérations, effort de formation...). Fidèle à la fameuse théorie de l’armée de réserve du capitalisme, le gouvernement va ainsi au devant des désirs du patronat, contredisant ainsi lui même dans les faits son discours de fermeté sur le sujet.

Fausse bonne idée, "l’immigration choisie", qui n’est rien d’autre qu’une politique des quotas, va donc réussir l’exploit tout à la fois de piller les cerveaux et les compétences des pays sous développés qui seraient plus utiles dans leur propre pays et d’empêcher toute amélioration des conditions de travail en France dans les secteurs d’activité les plus difficiles.

En y regardant de plus près, cet énième projet de loi ne répondra donc ni au droit légitime pour un pays de maîtriser son immigration, ni au souci d’améliorer la situation économique et sociale des travailleurs français !

 http://nicolasdelaunay.blog.20minut...

Messages

  • Il faut que les Camarades Aguerris de la lutte contre le Capitalisme sur toutes ses formes se mettent à aider sérieusement leurs camarades du TIERS MONDE.EN créant une bibliothèque virtuelle où toutes les disciplines :Idéologique et TECHNIQUE seraient vulgarisées sans restriction aucune.
    le blabla bla ne fait pas peur au système .
    VULGARISER DE MANIERE FINE LE SAVOIR-FAIRE POUR LES MILITANTS SERIEUX FERAIENT AVANCER BIEN DES CHOSES !
    IL EST TRISTE DE LAISSER LES JEUNES AFRICAINS SE LAISSER SE NOYER AU LARGE DU MAROC,de l’ESPAGNE ,de l’ITALIE......SANS ESSAYER DE LES PORTER SECOURS.
    IL MANQUE CRUELLEMENT UNE INTERNATIONNALE QUI A PERMIS A HO CHI MINH DE DEVENIR LE LEADER QUE NOUS CONNAISSONS.
    LUTTONS POUR SON RENOUVEAU.
    Cours qui seraient gratuits pour les militants qui auraient une clef indechiffrables par d’autres et payants pour les Voyeurs en tout genre.

    Lançons un concours pour avoir ce type deCLEF,sans essayer on a rien.

    • En voilà une idée « qu’elle est bonne », mais va falloir les trouver les mecs qui donneront les conseils pour le fun.
      Dans mon hosto il y a 6 syndicats. Tu peux toujours aller demander un renseignement si tu ne cotises pas. L’apparatchik qui milite sur une dispense de service pour activité syndicale ne te dira rien du tout.
      Je veux espérer que les militants politiques révolutionnaires ne font pas partie de ces pantouflards titularisés, mais bon.
      Longue vie à ton idée géniale.
      patte30