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Immigration, , sujet un peu trop politique pour Collomb
Publie le jeudi 18 mai 2006 par Open-Publishing1 commentaire
Par Ramona G.

A la mairie de Lyon on ne fait pas de politique. Ils ne sont pas là pour ça. Tout au plus ils gèrent des portefeuilles, sans faire de vague, surtout sans faire de vague. Le fauteuil royal est bien trop confortable quand on arrive à y caler son cul de centre mou. Alors afficher une idée, oser une proposition devient un acte subversif. Et après on voudrait culpabiliser le citoyen de ne plus se rendre aux urnes en masse. Bande de mauviettes. Rendez donc le pouvoir à ceux qui vous l’ont temporairement prêté, à ceux qui ont l’audace de l’assumer. C’est à dire à nous, à vous, à nous tous, les supposés électeurs-déserteurs.
Début 2006, le gouvernement mijote la loi CESEDA sur l’immigration. C’est pas vraiment de l’extrême droite, c’est juste du libéralisme à l’extrême. L’humain devient une marchandise. Vraiment. Encore plus. Pauvres métèques planquez-vous, pour de bon ce coup-ci, on karchérise le fronton des mairies. Balayée la fraternité.
Pour s’opposer à ce projet de loi un collectif national, regroupant 622 associations, ONG, syndicats et partis politiques à ce jour, se met en place. Son but : faire connaître au plus grand nombre toutes les attaques à la dignité humaine que contient le CESEDA.
Le 2 avril dernier, Place de la République à Paris, de 10 à 20 000 personnes (en fonction du côté où l’on se place pour lire les chiffres) se réunissent autour de 22 têtes d’affiches musicales (Têtes Raides, Lavilliers, Dyonisos, Didier Lockwood, Louise Attaque, Cali, Rodolphe Bruger...) et de nombreuses prises de paroles politiques. Face au succès de la manifestation, nous décidons d’exporter le projet dans les grandes villes de France. Un vingtaine de villes concrétiseront (Paris, Toulouse, Marseille, Strasbourg, Rennes, Nantes, Annecy...).
Une antenne lyonnaise du collectif voit le jour, conduite, entre autres, par Monsieur Max (nom d’emprunt pour définir un citoyen landa qui croit en la politique et veut encore trouver des raisons d’aller voter).
Fin avril, nous arrêtons la date du 6 mai, afin de faire une mobilisation régionale étant donné que la même chose est déjà programmée à Grenoble le 7 mai, grâce au maire Michel Destot (PS) qui lâche une enveloppe d’environ 30 000 euros pour monter la manifestation.
Nous prenons rendez-vous à la mairie afin d’obtenir la Place des Terreaux. Lieu stratégique à Lyon en week-end et très pratique en terme de logistique (sécurité, technique, circulation, etc...).
Nous sommes bien accueillis, écoutés. Le projet semble plaire, la place des Terreaux dérange, le 6 mai ne convient pas.
Nous obtons finalement pour le dimanche 14 mai dans l’après-midi (14h-18h30). Le samedi 13 au soir, grande soirée OL sur la Place des Terreaux, grande scène, lumière, technique... tout y est, nous n’aurons plus qu’à récupérer le tout le lendemain. Cela facilite beaucoup de choses et limite considérablement les frais.
Tergiversations mais accord de principe du Maire qui propose même de financer une partie du projet. Douze groupes de musique répondent présents(Tête Raide, Babylone Circus, Arthur H........), les associations préparent leurs discours, les prises de paroles commencent à être distribuées, le staff technique est en place, le service d’ordre prend forme. La grosse machine est en branle, les énergies convergent.
Enfin, le jeudi 11 mai au matin, le collectif est convoqué au cabinet du maire pour confirmation finale. A notre grande surprise, ni une, ni deux, la mairie annule tout.
La raison évoquée : la sécurité. Ils craignent, d’un coup, les casseurs d’extrême droite, les terroristes de Ben Laden et l’atterrissage des martiens sur la Place.
Le Maire propose de faire cela dans un mois, à la mi-juin, Place Bellecour, il financera tout. Il a prévu, avec le parti socialiste, d’intervenir au Sénat au sujet de cette loi à la même période. Renversement de situation, il veut qu’on lui serve la soupe, qu’on illustre gentiment son gentil propos. Ce qui au départ était une intervention citoyenne sincère et digne, un cri d’alerte venant de l’électeur-déserteur, une parole politique mais non-encartée à un quelconque parti devrait devenir le bal populaire des socialistes lyonnais.
Et d’un coup, plus de danger, en été les fascistes vont se faire dorer la pillule aux alentours de Vitrolles, les Ben Laden retournent à l’entrainement en plein désert et les martiens ne supportent pas la canicule. C’est peinard.
Monsieur Max claque la lourde et moite porte du cabinet. Ca se fera sans moi. Ce qui veut dire sans les groupes, sans les associations. Gérard n’a pas ça dans son carnet d’adresses. Chacun son boulot.
La politique de terrain ça ne s’improvise pas M. le Maire.
Afin de trouver un compromis, Monsieur Max propose une prise de parole de 5 minutes le samedi soir, lors de la soirée de l’OL, afin de parler du projet de loi qui doit est actuellement en examen.
C’est un non catégorique de la mairie. “Il n’y aura que des supportes de l’OL” rétorque-t-il. Jolie marque de mépris. Merveilleuse sectorisation de la population.
Mais à qui crois-tu que nous voulons nous adresser couillon ? A tous, à la population, aux 60000 supporters de l’OL qui seront là, qui ont une vie après le foot, qui vivent aussi dans ce pays, qui sont nous, toi et eux, couillon.
J’aurai tendance à croire, que la mairie nous a mener en bateau depuis le début. Un accord de principe, une aide financière, un lieu, nous n’avions plus qu’à nous occuper de rassembler les forces humaines nécessaires, en laissant de côté la partie qui nous semblait acquise. Avec un non 3 jours avant, elle ne nous laissait aucune possibilité de nous retourner. On c’est bien fait niquer ! On a fait confiance, une fois de plus à ceux qu’on a posé sur le trône et qui finissent par croire qu’ils n’ont pas de compte à nous rendre.
Il faut se rappeler, que dans les mois précédents, il a été organisé sur la place des Terreaux, en partenariat étroit avec la ville, une soirée Star’Academy, et une autres Formule 1...
En attendant les députés ont achevé l’examen du texte jeudi. Le Sénat examinera le projet de loi à partir du 6 juin. Le temps passe en notre défaveur.
Face au consensus mou, d’une gauche flagada, il est temps de faire preuve de radicalité - à ne pas confondre avec extrémisme - d’inventivité et d’audace.
Nous, nous en sommes capable.
A ce jour la pétition a recuilli, plus de 51 000 signatures, il manque peut-être la votre. Signez-là et découvrez le projet de loi sur http://contreimmigrationjetable.org/
article paru dans le zebre http://www.lezebre.info
Messages
1. > Immigration, , sujet un peu trop politique pour Collomb, 18 mai 2006, 16:27
je crois avoir lu que collomb s’etait prononcé pour la dame sego , alors il fait gaffe à ne pas paraitre à gauche , si elle etait élue , peut etre qu’un poste au gouvernement ......... !!
claude de toulouse .