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Impubliable !

Publie le mercredi 9 février 2011 par Open-Publishing
13 commentaires

Trouvé cette image sur twitter avec son commentaire :
"Jamais les médias occidentaux ne la publierons"


Je suis anticlérical et elle ne me réjouit pas vraiment mais au moment ou le ministre égyptien de l’intérieur est soupçonné d’un attentat organisé contre une église copte, au moment ou le sinistre Omar Suleymane tente de diviser l’opposition et de récupérer les frères musulmans, voilà une image significative.

Il est certain que dès demain, on la verra à la une du Figaro !

Messages

  • expliquez-nous cette image s’il vous plait !!

  • Merci de ne pas caricaturer la place Tahrir,meme si la liberté et la tolerance permettent de telles signes,on peut tout manipuler avec des images

    08/02/2011

    Egypte : Réconciliation nationale, mais la province saigne

    Le Caire, 8 février 2011. Nouvelle journée de mobilisation massive, mais celle d’aujourd’hui n’est pas comme celle d’hier ou d’avant hier. C’est un peuple réconcilié qui se retrouve place Tahrir. La foule est si dense qu’elle déborde bien au-delà de la place. Du matin jusqu’au soir, on voit des queues de 500 ou 750 m, massées autour de tous les accès de la place. 

    Qui sont ces nouveaux entrants ? Ce sont les indécis, ceux qui ont subi et cru aux campagnes de désinformation de la télévision égyptienne d’état.

    Dans une grande majorité, il s’agit de la classe moyenne égyptienne. Comment expliquer ce tournant tant attendu ?

    Hier, sur la chaîne satellite Dream TV, Wael Ghonim donne une interview qui émeut la nation. Wael Ghonim est un employé de Google-Egypte. C’est lui qui a commencé la page Facebook qui a joué un rôle déterminant dans la mobilisation du 25 janvier.

    Pendant 12 jours, Wael Ghonim a été emprisonné, les yeux bandés, sans pouvoir communiquer avec sa famille. A peine sorti des geôles de l’état, il accorde une interview à Dream TV. Il est épuisé, à bout de nerfs, écœuré. Impossible pour lui de retenir ses larmes. Son indignation à l’égard de la froide injustice du régime suscite le désarroi des téléspectateurs. Sa sincérité crève l’écran et il met en garde ceux et celles qui le regardent contre chacun des mensonges diffusés par la télévision égyptienne. Mensonges selon lesquels les manifestants sont tous des agents du Mossad, des traîtres etc…

    L’interview fait le tour des médias arabophones. Al Jazeera s’en fait le relais en boucle.

    C’est donc par millions que se mobilisent, dans toute la nation, une autre partie de la population, celle qu’on avait voulu séparer de la première.

    Il est 21h00, je reviens de quitter la place Tahrir. Les informations viennent de toute part. Les manifestants ont encerclé l’Assemblée du peuple, le ministère de l’intérieur, jadis gardé par des tirs à balles réelles.

    Les scènes de fraternité se multiplient. La foule martèle son message : Gouvernement civil, ni religieux, ni idéologique !

    Une scène provoque l’émoi général. Les appareils photos mitraillent. Une femme, une croix en or sur la poitrine, tient par l’épaule une femme en burqa. Emu, un homme se plante devant elles et dit : Je ne peux pas vous quitter des yeux ! Je ne peux pas vous quitter des yeux ! Un autre passe et crie à son tour : Ce sont eux qui nous divisent ! Demain on saura qui a fait sauter l’église d’Alexandrie ! 

    Alors que le Caire, sous le regard de toutes les caméras, vit un moment de bonheur intense, les provinces, dont on parle peu, vivent une toute autre révolution.

    Voilà deux jours qu’on entend parler d’une marche sur le Caire, en provenance de plusieurs villes de province : Mahallah, Alexandrie, Sohag, Suez…

    Ce soir, à 20h00, la police a tiré à balles réelles sur des manifestants de Wadi el Guedid (Haute Egypte). 70 blessés. Combien de morts ? On le saura bientôt.

    La police est donc de retour et c’est une très mauvaise nouvelle. Le nouveau gouvernement n’a finalement rien de nouveau.

    La ville de Mahallah, comme celle d’Alexandrie, est déterminée à marcher sur le palais présidentiel et sur le bâtiment de la Radio-Télévision du Caire. Ce sont des points névralgiques du régime actuel. Il faut prévoir le pire.
    De tels objectifs mettront très certainement l’armée au pied du mur, elle devra faire un choix, choisir son camp : le peuple ou le président. Soit elle tirera ou violentera les manifestants — très peu probable car elle romprait le pacte qu’elle a avec le peuple et susciterait l’indignation internationale — soit elle sera contraine de lâcher le président en annonçant qu’elle ne se mêlera de rien, ni en faveur de l’un, ni en faveur de l’autre.

    Dans le cas d’un retrait de l’armée, deux scénarios seront possibles :
     
    1. Le retour des forces de police et des méthodes anti-émeutes habituelles : forces spéciales, matraques, gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc et balles réelles.

    2. Si la police en uniforme est à son tour "officiellement empêchée" par le nouveau gouvernement et le nouveau ministre de l’intérieur, alors il est à prévoir que l’on enverra à nouveau des policiers en civil et des hommes de mains armés.

    http://crisdegypte.blogs.liberation.fr/cairote/2011/02/egypte-réconciliation-nationale-mais-la-province-saigne.html

    • Rien d’une caricature ni a fortiori d’une manipulation !
      Il suffit de lire le commentaire.
      (J’ai fait circuler d’autres textes et images )

      Seulement une petite partie de la réalité qui montre, comme les images où l’on peut voir des coptes protégeant les musulmans en prière que le soi-disant antagonisme copte-musulman nécessite d’être fabriqué.

    • Ton commentaire 83* 39* confirme bien que le danger pour les Egyptiens qui se révoltent vient bien de la police ET des milices pro-Moubarak ; ici en France de nombreuses voix tentent de passer sous silence ce rôle de la police égyptienne, ou bien n’osent pas le mentionner... Hier soir encore, vers 19H00, Bernard Thibaud qui a pris la parole devant l’Ambassade d’Egypte à Paris et a lu la lettre des Syndicats français remise à l’Ambassadeur d’Egypte a attiré l’attention du Gouvernement égyptien sur le danger pour les Egyptiens des "milices", mais il n’a pas mentionné le rôle criminel de la police égyptienne... Etrange oubli. Cette police égyptienne qui commet tant des crimes contre les révoltés, par qui est-elle soutenue ?... Pour son armement ?... Pour son entraînement ? Le Gouvernement français joue-t-il un rôle dans son action ? Ce serait gravissime. Tout le monde a pu voir hier soir devant l’Ambassade d’Egypte à Paris que la police française joue un rôle très ambigû face aux manifestants... D’abord : des centaines de policiers déployés sur et autour des Champs Elysée pour une manifestation qui ne regroupait que 2 ou 300 personnes ; Ensuite : directement avec les manifestants, un groupe de policiers en civils qui apparemment sont là pour autre chose que le maintien de l’ordre, mais bien plus pour épier les moindres paroles, faits et gestes des manifestants... du bord de la manif ou bien même à l’intérieur ( idem la manif pour l’Egypte de Samedi dernier de République à Madeleine )... Tout ça pour faire peur à la population et faire baisser la fréquentation des manifestations ?...

  • L’implication du pouvoir égyptien dans l’attentat contre les coptes est d’ailleurs traitée avec beaucoup de discrétion par les grands médias. Pas étonnant : les partisans du choc des civilisations, néo-cons, UMPistes ou Likoudniks préfèrent nous jouer le grand air du retour des guerres de religion qui s’accordent si bien avec leurs théories.

  • bien, cette question a effectivement été traitée et est connue.

    Je sais qu’elle laisse sur le flanc ceux qui ont une compréhension tordue du problèmes des religions et ont une vue de la laïcité qui fleure mieux le lepenisme que les droits de l’homme et de la femme.

    Personne ne connait l’issue de la révolution égyptienne, gagnera-t-elle face à l’appareil d’état (bourgeois) , et si elle gagne qu’elle sera la dynamique ?

    Ces questions s’abordent dans l’ordre.

    le désir d’en finir avec la dictature est central et partagé, et c’est un cri de liberté qui est poussé et partagé par tous et toutes les révoltés.

    Ce choeur et ce souffle comme toute mobilisation populaire énorme libère du monde, des femmes et des hommes, les divisions qui s’exacerbaient sous l’ancien régime se résorbent dans le mouvement populaire tandis que du côté de la dictature est flatté tout ce qui divise.

    "Par la croix et le croissant" fut et est un slogan en Egypte parmi bien d’autres, mais il existe et il faut en prendre la mesure et la signifaication .

    Ce qui est dit, là, c’est sur le fond : "vous ne nous diviserez pas en jouant là dessus"

    il n’y a rien là à soutenir ou à répudier, mais constater qu’un désir unitaire de la classe popualire c’est exprimé de cette façon parmi une partie du mouvement populaire.

    la question de la complexité des forces religieuses, leur dimension sociale, leur évolution infirme la paranoïa fascisante que la bourgeoisie européenne essaye de susciter en Europe contre les "musulmans"et les "arabes", rejoint en partie par une gauche sans boussole.

    Des contradictions puissantes sont à l’œuvre dans des sociétés modernes mais pauvres, des prolétariats urbains puissants numériquement de bon niveau culturel en butte à des dictatures qui leur semblent d’un autre âge.

    Une femmes peut se trouver ainsi dirigeante d’un puissant parti islamiste et être également une animatrice éminente d’une association pour la liberté d’expression. Et quand une dictature la met en taule et bien bien des islamistes qui pouvaient estimer qu’un homme peut valoir plusieurs femmes se retrouvent par milliers derrière des portraits géants de la dame en question, remplis de fierté.

    C’est ainsi, il faut constater, nul n’en connait l’avenir, mais on doit partir de réalités qui ne correspondent pas à la feuille de route idéologique que la bourgeoisie cherche à imposer en Europe.

    Ca ne signifie pas du tout que la bataille est religieuse, en Egypte comme au Yemen , mais qu’elle est d’abord un formidable soulèvement de la vie, un désir de liberté puissant.

    j’insiste, mais il faut voir ces images là d’il y a 3 jours et également voircet article là. écrit il y a 12 jours qui prévient de ce qui se passe.

    Nous voyons des scènes absolument incroyables , la place Tahrir qui signifie « place de la Libération » , voit par moments des scènes rappelant les coupes gorges de Charonne, des batailles d’une grande violence pour repousser les hordes policières délinquantes.

    Mais on voit également des espèces de Woodstocks avec concerts et chansons tournant par moment à des slogans chantés, des lionnes égyptiennes résistantes et ne reculant pas d’un millimètre, des tentes de plastique et de nylon comme bien des campements de fortune de la pauvreté dans le monde, des blogueurs arrachés des geôles venant parler à la foule des leur sortie...

    la question religieuse est pour l"instant secondaire et est une des multiples facettes d’un continent populaire qui pousse.

    • Je sais qu’elle laisse sur le flanc ceux qui ont une compréhension tordue du problèmes des religions et ont une vue de la laïcité qui fleure mieux le lepenisme que les droits de l’homme et de la femme.

      tu peux expliquer ?

    • Voir Coppé, Gérin, Riposte laïque, NPNS, Fourest, Finkielkraut...

    • La laicité et la Révolution peuvent parfaitement cohabiter : voir la Révolution française de 1789.

    • mais en quoi ceux que tu cites sont laics ?

      qu’ils le prétendent est une chose qu’ils le soient en est une autre.

      maintenant il est vrai que , comme beaucoup d’autres mots, ils sont retournés par nos ennemis et finissent par nous enlever nos mots.

      MAIS est ce que , parce que lepen and co utilise le verbe avoir , je vais devoir arrêter de l’utiliser ?