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Information sur la Confédération Européenne des Syndicats

Publie le jeudi 10 juillet 2003 par Open-Publishing
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Quelques extraits du compte-rendu de son congrès à Prague, du 26 au 29 mai :

Certains congressistes scandinaves ont freiné des formulations qu’ils
jugeaient trop favorables à la défense des services publics, pour lesquels
les syndicalistes de la CES utilisent désormais la terminologie bruxelloise
(et le contenu afférent) : services d’intérêt général. De même, les systèmes
de retraites font l’objet d’approches différentes. Dans nombre de pays, les
fonds de pension font partie du paysage. Ce qui conduisit la CFDT à
batailler in extremis pour un amendement précisant que le programme de
travail appelant à un cadre européen pour les « fonds de pension
professionnels » concernait seulement les fonds existants, et non ceux qui
se préparent à conquérir les pays (comme la France) où ils n’ont pas encore
droit de cité.

Dans ses interventions, la confédération allemande [DGB] trancha par
rapport à la tonalité consensuelle du congrès. Ses représentants ont
dénoncé l’ampleur du chômage, la désindustrialisation, les attaques contre
la protection sociale. Forte de son poids considérable au sein de la CES,
la direction du DGB pensait être suivie par le congrès. Mais non. Son
texte, d’inspiration très keynésienne, a essuyé un tir nourri de critiques.
Nombre de délégations ont exprimé leur malaise face à cette mise en cause
de la vulgate européenne.

Au total, quatre jours de travaux au cours desquels nulle allusion ou si
peu n’aura été faite aux luttes et mobilisations qui battaient alors leur
plein dans différents pays européens, dont la France. Manifestement plus
intéressée par les péripéties au sein de la « Convention européenne », dont
le président, Valéry Giscard d’Estaing, était sans doute l’invité le plus
en vue du congrès, que par la rue, la CES ne semble pas près de passionner
les foules. Elle joue cependant un rôle de révélateur des évolutions en
cours au sein des forces syndicales, françaises notamment, et peut-être
même un rôle d’accélérateur.

Quelle confédération imaginerait inviter Ernest-Antoine Seillière, et le
faire ovationner dans son congrès ? Comment réagirait la masse des adhérents
des centrales de notre pays, s’il leur avait été donné de voir leurs
dirigeants communier dans la messe consensuelle selon laquelle il faut
toujours « plus d’Europe » ; et opiner à l’affirmation du président de la
Convention, selon laquelle « personne, désormais, ne remet plus en cause le
principe d’une constitution européenne ». Combien de ces adhérents, à vrai
dire, connaissent ne serait-ce que l’existence de la CES ?

Pour en savoir plus, vous pouvez acquérir le journal Bastille République
Nation, en écrivant 8 rue du Faubourg Poissonnière, 75010 Paris (2 euros le
numéro de juin).]

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