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Insécurité policière : Encore deux cas

Publie le lundi 27 juin 2005 par Open-Publishing

Lorsqu’on lâche des "fauves" dans les rues, il ne faut pas s’étonner qu’il y ait des victimes. Lorsqu’on donne tout pouvoir aux forces de police, il ne faut pas s’étonner non plus que l’insécurité provienne de ces forces abandonnées à leurs pulsions primaires.

Je veux, de toutes mes forces, croire (et j’espère ne pas me tromper) qu’il reste encore des policiers intègres qui n’acceptent pas le rôle de "casseurs" pour semer la terreur dans les populations "gênantes" et pauvres ainsi que chez les militants et résistants. Ce rôle abject semble leur être imparti par les autorités politiques et le ministère de l’Intérieur. Le fait est là, indiscutable, les violences policières graves se multiplient et nous ne pouvons plus nous sentir en sécurité dans ce pays.

Le premier article vient du Réseau "Résistons ensemble" et lance un appel à manifester ; le deuxième article est un communiqué de la LDH des Bouches-du-Rhône transmis par Chantal.

Jean Dornac

Manifestation contre la répression dans les foyers sonacotra

à travers le 11ème arrondissement, du foyer à la mairie Rassemblement devant le foyer 77 rue de la Fontaine au Roi (M° Couronnes ou Belleville)

CONTRE LA RÉPRESSION DANS LES FOYERS SONACOTRA : MANIFESTATION SAMEDI 2 JUILLET A 10 H30

Contrôle d’occupation au foyer Sonacotra Fontaine-au-Roi Paris 11ème

Jeudi 2 juin à 6 h du matin, des forces de police arrivent en nombre avec leurs cars devant le foyer des travailleurs africains. Une trentaine de chambres sont contrôlées par un huissier accompagné du personnel Sonacotra et de policiers. Le contrôle s’effectue également à la porte auprès des résidents qui sortent pour aller travailler. Le contrôle va ainsi durer plusieurs heures.

Crise du logement

Les foyers gérés par la Sonacotra comme ceux gérés par la Soundiata, l’Aftam, l’Adef... sont suroccupés. La crise du logement en Île-de-France oblige les travailleurs immigrés à héberger des proches pour éviter qu’ils ne soient à la rue. En 1981 / 83 et depuis 1997, près de 300 000 travailleurs immigrés sans-papiers ont été régularisés. Mais rien n’a été prévu pour loger ces travailleurs dits « surnuméraires ».

Mis à part quelques foyers réhabilités ou reconstruits, il n’y a aucun nouveau foyer, aucun logement adapté et un accès aux logements HLM quasiment impossible pour les résidents des foyers. Et la situation pour les familles est tout autant catastrophique.

La Sonacotra réprime la solidarité

Tremblay-en-France, Garges-les-Gonesses, Saint-Ouen l’Aumône, Drancy, Pantin, Saint-Denis, Paris,... de nombreux résidents sont traînés devant la justice. La justice suit malheureusement les demandes de la Sonacotra en ordonnant leur expulsion du foyer et en les condamnant à payer une somme de 600 euros en plus de leurs loyers. Expulsions, lourds frais à payer, détournement du prélèvement automatique, menaces... il fait bon vivre à la Sonacotra !

Mal logés, mal traités, voici le lot des résidents

Car souvent, les foyers, (c’est le cas rue de la Fontaine-au-Roi foyer très dégradé qui attend sa réhabilitation depuis 1997 ! !) ce sont d’innombrables fuites d’eau, des peintures très abimées, des chambrettes minuscules pour 1, 2 et même 3 personnes, des redevances très élevées (par exemple à Fontaine au Roi 200 euros pour un « lit » dans une chambre à 3 lits soit 600 euros la chambre de 20 m2 et une augmentation est prévue le 1er juillet !

Ces attaques et ces expulsions servent ainsi à camoufler l’absence d’une réelle politique sur le logement des travailleurs immigrés vivant sans leur famille. La Sonacotra, toujours autoritaire dans sa façon de faire, préfère la menace et l’expulsion. La coordination des foyers Sonacotra et le comité des résidents du foyer souhaitent au contraire qu’une vraie concertation s’organise entre ministères, mairies, préfectures, gestionnaires, propriétaires et résidents. Ils appellent tous les habitants, les associations, les élus du 11ème à les soutenir.

Coordination des foyers Sonacotra ( 06.60.54.58.89 ou 06.87.61.29.77)
Comité des résidents du foyer soutenus par : Asiad, Assemblée des Maliens, Autremonde, Cofar, Copaf, CSD, DAL, HCMEF, IACD, MIR, Raconte-nous-ton-histoire, Réseau chrétien Immigrés.....

Reseau RESISTONS ENSEMBLE


reçu de chantal

Communiqué de presse de la fédération des Bouches du Rhône
Samedi 25 juin 2005
Violences policières au Petit Séminaire : tentative de suicide après l’audience du 21 juin 2005.

A la suite de l’audience du 21 juin devant la 5e chambre, les « 4 prévenus » emprisonnés depuis leur interpellation le 16 mai dans le quartier du Petit Séminaire, ont été reconduits en prison jusqu’au jugement du 28 juin. Il s’agit du grand-père et de la maman des enfants initialement interpellés et de 2 jeunes gens que la police est allée rechercher dans le local où ils faisaient de la musculation, et dont le seul tort était d’être descendus peu avant pour voir ce qui se passait.

La jeune femme est, aujourd’hui, vendredi 24, de retour à la prison depuis cet après-midi après avoir tenté de mettre fin à ses jours.

Ceci n’aurait jamais dû être. L’état de santé fragile et suicidaire de cette jeune femme, suivie depuis 3 ans pour état dépressif grave, a été signalé immédiatement et les certificats médicaux ont été transmis.

Rappelons que ce dernier événement dramatique survient après des violences policières commises lors d’une intervention de la Brigade Anti- Criminalité (BAC) au Petit Séminaire. Le traitement policier et judiciaire de cette affaire illustre une fois de plus l’omerta de ces institutions sur ce sujet tabou que sont les violences policières illégitimes et leur traitement par la Justice. Rappelons à ce propos le rapport d’Amnesty International 2005 « France, pour une véritable justice : mettre fin à l’impunité des agents de la force publique dans les cas de coup de feu, de morts en garde à vue, de torture et autres mauvais traitement », le rapport d’ativité de la commission nationale Citoyens - Police - Justice du Syndicat des Avocats de France, Syndicat de la Magistrature, LDH et MRAP , ainsi que l’état des droits de l’Homme en France de la Ligue des Droits de l’Homme (éditions La Découverte).

Rappel des faits : A l’origine de toute l’affaire, un vol de voiture signalé.

Au cours de l’audience, personne n’a relevé que le vol et le rodéo avaient eu lieu la veille dimanche 15 dans la nuit, ce que confirment tous les témoins du rodéo.

Quand la police (BAC) est intervenue ce lundi matin de pentecôte en fin de matinée, les arrestations effectuées dans la violence ne concernaient pas les acteurs du délit. D’ailleurs, la seule accusation portée contre eux reste : rébellion et autres violences en groupe.

La famille des enfants (12 et 14 ans) violemment interpellés - sous le prétexte qu’ils avaient couru en voyant la police arriver - est descendue pour tenter de raisonner les policiers qui eux, les ont accueillis avec gaz lacrymogène, flash-ball, coup de feu en l’air, révolver sur la tempe de l’un des enfants. La violence de l’intervention policière n’avait pas lieu d’être. Il y a lieu de s’interroger sur les intentions à l’origine de cette intervention, car l’emprisonnement qui a suivi ne se justifiait lui non plus en rien.

3 des 4 personnes arrêtées - sans aucune autre preuve que les accusations de la Police - sont des personnes qui travaillent régulièrement et pouvaient donc être - si nécessaire - sous contrôle judiciaire. Retrouveront-ils leur travail après plus d’un mois d’emprisonnement ?

Le traitement de ces personnes (la femme est sortie de la garde à vue avec des traces de coups sur le visage et les yeux au beurre noir) - du seul fait qu’il s’agit d’une cité habitée par des gitans sédentarisés - ne se justifie en aucun cas.

L’Observatoire départemental sur les violences policières illégitimes (CIMADE, Fédération 13 Ligue des Droits de l’Homme, Fédération 13 MRAP, SOS Racisme Indépendant).

 http://altermonde.levillage.org/art...