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Interpellation arbitraire d’un jeune milit ant à Metz

Publie le dimanche 18 mai 2003 par Open-Publishing

Interpellation arbitraire d’un jeune militant à Metz

Message envoyé à 57 organisations ou membres d’organisations progressistes de la région... Interpellation arbitraire d’un jeune militant à Metz

Dans la nuit du 13 au 14 mai, Julien, militant JCR (également membre de Sud-Etudiant) rentre tranquillement chez lui. Il est 2 heures du matin. Julien réside en cité universitaire, il est donc sur le campus du Saulcy. Arrivé à la fac de droit, à moins de 100 mètres de chez lui, notre camarade se fait controler par la police :
controle d’identité : Julien a ses papiers, pas de problème.
alcootest : 0,20 g, donc pas grand’chose ! mais la police insiste et le soumet une seconde fois au ballon : 0,21.
puisque cela ne suffit pas, fouille. Mais là non plus, rien : ni arme, ni substance illicite. Mais malheureusement notre camarade a le tort d’avoir dans sa poche des... autocollants JCR. Il est donc fort logiquement menoté et embarqué. Estomaqué, Julien trouve pour seule réponse "mais c’est absurde". Pas d’outrage, donc. Il est emmené à l’Hotel de Police. Là, pas d’interrogatoire, pas de motif à son interpellation, et bien sùr pas d’énoncé de ses droits. Ses affaires personnelles sont confisquées, et on lui notifie que 6 euros sont pris par ses geoliers pour les "frais de transport" ! ! ! Il sera relaché plus de cinq heures après, à 7h30 du matin (et les "frais de transport" n’incluent pas le retour chez lui).

Cette interpellation est injustifiée et injuste, et parfaitement illégale. Face au délire répressif d’une police jouissant d’un arsenal législatif autorisant tous les débordements, face à la répression qui touche de plus en plus de militants, face à un acte illégal commis par les gardiens de l’ordre établi, nous souhaitons organiser une riposte unitaire. Merci de nous répondre afin de savoir si vous ètes d’accord pour envisager (par exemple) un communiqué de presse commun, pour commencer (car la justice sera également saisie).

Merci de nous répondre rapidement, soit à cette adresse, soit à celle des JCR de Metz : jcr_metz@hotmail.com Salutations fraternelles.


Répression policière : Le Pen en a rêvé...

Sans papiers, immigrés, syndicalistes, homosexuels, jeunes, etc, nous connaissons tous la politique sécuritaire du gouvernement CRS (Chirac-Raffarin-Sarkozy), qui a bien l’intention de durcir cette offensive qui a déjà atteint un niveau inacceptable comme le montre cet exemple : Alors que je rentrais tranquillement chez moi à 2h du matin, après un concert, je me suis fait contrôler par une patrouille de police puis fouiller sans aucune raison (étant donné que j’ai eu le droit plus tard à une remarque sur ma coupe de cheveux, la raison était probablement que j’avais "une tête de jeune")... jusque là rien d’inhabituel puisque la généralisation des contrôles arbitraires a été mis en place par le gouvernement Jospin après le 11 septembre. Par contre, après n’avoir trouvé sur moi comme seules "pièces à conviction" que des autocollants des JCR, j’ai été menotté et conduit à l’hotel de police sans même avoir le droit à une explication. De plus, ce "transport" (c’est le terme qui m’a été donné pour désigner le voyage que j’ai fait menotté et que je n’avais pas demandé à faire) m’a été facturé six euros, ce qui n’est rien d’autre qu’une amende sans procès (d’autant plus que avec ou sans moi, la voiture aurait roulé de toute façon) ! Arrivés à l’hotel de police, le policier qui m’a arrêté ayant en main les "pièces à conviction" (les autocollants), ils ont bien sûr cherché un prétexte pour justifier mon arrestation, en commençant par ce qui est le plus facile en fin de soirée : le contrôle d’alcoolémie. Quelle déception des policiers lorsque l’éthylomètre a affiché 0,20 (puis 0,21 au deuxième test) ! Désespérés de ne pas avoir de prétexte valable, les policiers ont été jusqu’à m’accuser d’avoir voulu... uriner sur la faculté de droit ! Quel prétexte étrange pour mettre quelqu’un en garde-à-vue, d’autant plus que j’étais à cent mètres de chez moi et pouvais donc utiliser mes toilettes ! Ils n’ont pas insisté sur cette accusation ridicule et je suis donc resté sans explication officielle de mon arrestation. Cela ne les a pas empêché cependant de continuer la répression : fouille au corps nu (là encore, le policier était très déçu de n’avoir même pas trouvé un petit canif), prise de ma ceinture et de mes chaussures, puis cinq heures en cellule. Je ne m’éterniserai pas sur la description de la cellule, pièce de 4-5 mètres carré à l’odeur d’excréments munie d’une paillasse en bois où l’on ose à peine s’assoir. A sept heures et demie, j’ai enfin été libéré, sans même avoir fait de déposition ou avoir eu un indice quelconque de l’existence d’une accusation officielle contre moi. 40h plus tard, après avoir demandé des comptes aux forces de l’ordre - bourgeois-, j’ai appris que j’étais "en état d’ibriété manifeste" (rappelons que mes deux tests d’alcoolémie ne donnaient que 0,2), que je n’avais pas passé de test d’alcoolémie (les deux que j’ai passés étant négatifs ils préféraient les cacher), que j’était en cellule de dégrisement et pas en garde-à-vue comme me l’a dit la police (certainement pour me faire croire que j’allais y passer 24h), qu’ils m’avaient repéré dans un boulevard à côté de la fac et m’avaient arrêté parce que je m’étais mis à courrir (alors que je n’étais même pas passé par là depuis la veille), etc. Cela ne laisse aucun doute sur les causes de cette arrestation qui n’est qu’un mélange de répression anti-jeune et de répression politique.

Julien