Intervention du Comité Anti impérialiste à la manif de soutien aux prisonniers palestiniens.

Hier, Samedi 16 avril, à l’occasion de la journée internationale de soutien aux prisonniers Palestiens et à Georges Abdallah, un cortège a manifesté de Châtelet jusqu’à la Place de la République. Plusieurs organisations étaient présentes et ont scandé des mots d’ordre tels que "Palestine vivra, Palestine vaincra, Liberté pour Abdallah !". À l’arrivée, des mots d’ordre ont été repris et les interventions ont reçu un très bon accueil. Celle du comité anti-impérialiste a permis de rappeler le rôle et la responsabilité de l’impérialisme français dans les guerres passées et actuelles. Cette intervention fortement applaudie est la suivante : "La France exporte sa violence à travers le monde. Mais cette violence personne n’en parle. C’est une violence impérialiste, celle de l’ordre dominant et de son marché libre, et on ne parle que de la violence des pauvres.
On nous dit « les milliers de bombes que l’on envoie n’ont rien à voir avec les bombes que l’on reçoit »
C’est la pire des escroqueries.
Le premier ministre de l’Impérialisme français, Manuel Valls, a dit qu’il ne faut même pas chercher à comprendre d’où viennent les attentats. Circulez. Ne pensez pas. Restez enfermés dans la peur.
Pourquoi est-ce si dangereux de savoir comment on en est arrivé là ?
Parce que les autorités françaises sont des pompiers-pyromanes. Elles sont comptables de la montée de la violence ici et là-bas.
En Afrique et au Moyen-Orient, la France, comme les Etats-Unis, multiplie les interventions militaires. Et les attentats font suite à ces interventions.
Manuel Valls a dit à la BBC en février 2016 que la guerre en cours allait durer plusieurs générations. La classe dominante nous prépare un monde de guerre généralisée.
La guerre est consubstantielle au capitalisme, il s’en nourrit. On l’avait peut-être oublié.
En 2004, l’armée française a détruit l’armée de l’air de Côte d’Ivoire avant de tuer des dizaines de civils à Abidjan, pour chasser du pouvoir un dirigeant qui ne plaisait plus aux dirigeants français. Où étaient les protestations dans la capitale des « droits de l’homme » ?
La France se voit toujours en maître et possesseur du continent africain. Un bon maître. Un maître qui sauve des états menacés. François Hollande a dit que le plus jour de sa vie politique était celui de l’intervention au Mali en 2013. Uner phrase très étrange et très révélatrice. Depuis 2004, le chaos militaire s’est largement étendu. La France impérialiste domine le Sahel mais elle rejette les damnés de la terre qui meurent par centaines en Méditerranée.
Cette violence des guerres françaises personne n’en parle. Une violence démentielle, sur plusieurs continents, une violence qui détruit des sociétés entières. Comment se fait-il que nous ne voyons pas cette violence ? Pourquoi dans cette libération de parole qu’est le mouvement « Nuits debout », le silence règne sur les guerres actuelles et sur leurs retombées en France ?
Les classes dominantes dominent aussi les têtes et les mentalités si elles arrivent à faire penser que les guerres qui servent leurs intérêts servent les intérêts de tous.
Depuis 2001, la mal nommée « guerre contre le terrorisme » a fait au moins 4 millions de morts. Mais ce sont ceux qui mènent les bombardements les plus terroristes que l’on nomme les civilisés, les démocrates, les humanistes. Depuis fin septembre 2014 et jusqu’à mars 2016, la coalition occidentale a effectué 11 086 bombardements (7 431 en Irak et 3 655 en Syrie), déversant 39 715 bombes et missiles qui ont causé plus de 1 000 morts civils en Irak et en Syrie. L’aviation française a commis plus de 680 bombardements.
Le viol des enfants de Centrafrique ou la destruction de milliers de vie en Syrie ne sont moins graves, moins odieux, moins barbares que les attentats de Paris et de Bruxelles. Une vie française ne vaut pas plus qu’une vie de syrien, d’irakien, d’érythréen, de libyen, de malien.
Nous devons changer de regard. Ce qui menace le monde, c’est en premier lieu la domination impérialiste. Paris, Londres, New-York, Moscou sont des centres d’un système inhumain et criminel.
Les causes de cette violence sont les mêmes qui préside à la mise en place de la Loi Travail. Il s’agit de la recherche du profit, de la domination à tout prix, du contrôle des ressources et du maintien des inégalités qui font que 62 milliardaires possèdent autant de richesses que 3 ou 4 milliards d’habitants du globe.
La France impérialiste n’est pas une victime, c’est un agresseur.
L’Irak est détruit depuis plus de vingt ans avec au bas mot plus d’un million et demi de morts. Pour maintenir l’ordre régional du Moyen-Orient c’est-à-dire la domination des pétromonarchies et la tête de pont coloniale qu’est Israël.
La France n’est pas victime de la violence du Moyen-Orient. Elle en est l’instigatrice.
Depuis plus d’un siècle, elle fait partie des puissances qui décident des frontières, des dirigeants et de l’usage des ressources. Elle a découpé le Proche-Orient dans les années 1920, bombarder Damas en 1945, donné l’arme nucléaire à Israël en 1956, fait la guerre à Nasser en 1956, elle est intervenue au Liban dans les années 1980, elle a armé l’Irak dans sa guerre contre l’Iran, puis elle a bombarder l’Irak et elle favorise le démembrement de pays entiers. Elle a soutenu tous les massacres de Palestiniens.
Les victimes de toutes ces guerres ne sont pas seulement dans les pays dominés. Ici, en France, on désigne désormais 100 quartiers comme des zones ennemies si on en croit Patrick Kanner, le sinistre ministre de la ville. Plus globalement, l’espace est militarisé, il y a plus de soldats dans les rues en France que de soldats français dans les opérations extérieures. Par tous les moyens, le pouvoir alimente la psychose et la division envers les musulmans, désignés comme suspects, comme non-compatible avec la République. Ce n’est pas nouveau on entretenait la haine contre les Nord-Africains pendant la guerre d’Algérie mais aujourd’hui cela consiste à diviser tous ceux qui en France ont intérêt à s’unir.
Parlons d’émancipation sociale. Parlons d’en finir avec les guerres impérialistes.
Et rappelons-nous la dure et lumineuse maxime de Lénine : Soit la révolution arrête la guerre, soit la guerre déclenchera la révolution »

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