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Interview de Fabien Lecomte, « tête de liste » PCF pour les régionales en Eure-et-Loir

par La Riposte

Publie le mercredi 2 décembre 2015 par La Riposte - Open-Publishing
4 commentaires

Militant syndicaliste, actif dans le PCF et le MJC, tu dirigeras la liste du PCF dans l’Eure-et-Loir pour les prochaines élections régionales. Quel doit être le rôle d’un élu communiste dans la lutte contre le capitalisme ?

Les élus communistes dans les élections locales sont foncièrement restreints à un rôle « réformiste ». Les fonctions d’élus aux niveaux municipal, départemental et régional sont strictement définies dans le cadre du système. Par exemple, dans les conseils régionaux, il n’est pas possible de nationaliser les banques et les grandes entreprises.
Cependant, cela ne veut absolument pas dire que les élus ne peuvent pas faire défendre des idées révolutionnaires ou qu’ils sont inutiles sur le plan pratique. Pendant la campagne électorale, il faudra profiter de la couverture médiatique pour faire entendre à la population l’existence d’une alternative au capitalisme. Les chaînes de télévision et de radio diffusent constamment des idées favorisant l’idéologie capitaliste. Il n’y a que pendant les élections qu’ils sont obligés de nous faire une petite place pour développer nos idées. Il ne faut pas manquer cette occasion. Il faut aussi profiter de ce moment d’écoute pour démontrer la nécessité de passer par une étape révolutionnaire. Une fois qu’un communiste est élu, il doit profiter également des opportunités qui se présentent pour défendre le programme communiste à grande échelle et ne pas se limiter à parler des questions locales et immédiates.

Le rôle politique d’un élu communiste n’est pas simplement celui d’un propagandiste. Même s’il ne peut faire que quelques réformes ou défendre des acquis menacés, ceci n’est pas négligeable pour la population. Certaines actions peuvent radicalement changer leur quotidien.
Je vais prendre un exemple récent. Quand la droite a gagné les dernières élections départementales dans le 28, elle a tout de suite rendu payant le transport des collégiens qui était jusqu’alors gratuit. Ceci entraîne un coût supplémentaire pour les familles précaires et aggrave l’inégalité dans l’éducation des enfants. Nous voulons rétablir la gratuité de ce transport scolaire. Aussi, parmi les 15 propositions principales que je souhaiterais mettre en place avec mes camarades, il y a la création d’aides au rachat d’entreprises pour les ouvriers victimes de licenciements économiques, la mise en place de TER gratuits pour les étudiants et la prise en charge par la région des frais financiers de la mutuelle étudiante, mais aussi la création de 10 000 logements sociaux dans la région. Sans faire basculer le capitalisme, ce sont autant de coups que nous pouvons lui porter dans le cadre de notre mandat. Ce sont des réformes qui peuvent faire la différence pour les travailleurs.

La nomination d’un jeune travailleur à La Poste pour porter les couleurs du PCF aux régionales ne devrait pas nous surprendre – mais elle nous surprend tout de même ! Dans les débats internes, les camarades réclamaient un « renouvellement » du parti. Comment le comprends-tu ?

Le Comité Exécutif du parti communiste a demandé l’avis à l’ensemble des sections du PCF 28 pour savoir qui les communistes voulaient comme chef de file. Cette décision est très louable et toutes les fédérations devraient faire de même. Mon nom est alors sorti du lot dans plusieurs sections. Une autre camarade, soutenue par l’ancienne élue, voulait également être chef de file. Les camarades se sont finalement exprimés par un vote majoritaire en ma faveur. C’était une grande surprise pour moi car je n’étais absolument pas volontaire au départ. Mais c’est avec fierté et un grand sens des responsabilités que j’ai accepté leur décision. Ma candidature est issue de la base du PCF et pour moi il n’y a rien de plus important que cela.

Quant à savoir les motivations des camarades, je pense qu’elles peuvent résulter de plusieurs éléments. Premièrement, le parti a besoin de nouvelles forces militantes. Lorsque je discutais avec les camarades les plus âgés, ils me racontaient que dans les années 70, ils étaient près de 400 dans les JC d’Eure-et-Loir et que tous les cadres du PCF actuel sont issus de cette JC.
En 2014, il n’y avait plus de jeunes communistes dans le 28 et ceci provoquait, légitimement, une inquiétude chez certains camarades. J’avais pris l’engagement de faire le nécessaire pour récréer la JC. Avec mes camarades Denis Barbe et Florent Espeisse, nous avons travaillé à cela et nous sommes passés de 3 à 12 en un an. C’est encourageant.
Dans ma section PCF, j’ai également beaucoup œuvré pour recréer une dynamique et augmenter nos effectifs. Depuis mon arrivée, nous sommes passés de 5 à 10 camarades très actifs dans nos secteurs. Cette activité s’est faite largement ressentir lors des dernières élections départementales où nous avons battu le score des deux élections précédentes et ceci malgré des circonstances difficiles. Je pense que si les camarades m’ont fait majoritairement confiance pour ces élections, c’est parce qu’ils reconnaissent mon travail militant sur le terrain. Après, certains camarades se sont exprimés pour ma candidature parce qu’ils connaissent mes positions politiques et les apprécient. Étant au Comité Départemental mais aussi actif dans les diverses assemblées que le PCF organise, ils ont eu l’occasion de m’entendre parler sur divers sujets. J’ai pu développer mes positions marxistes sur les questions nationales et internationales.
Après la période de Robert Hue et la perte idéologique qui en a résulté, il n’était pas banal d’entendre un jeune camarade parler de révolution et d’expropriation des capitalistes, et dire que le PCF doit être le fer de lance de cette future révolution.

Quel travail voudrais-tu mener dans les luttes syndicales et politiques, et auprès de la base militante du PCF ?

D’une part, en tant que représentant syndical et militant communiste, je veux rester aux côtés des travailleurs. Lorsqu’il y aura des luttes locales, les travailleurs pourront compter sur moi pour les soutenir. La lutte contre le capitalisme s’effectue à plusieurs niveaux et c’est à tous les niveaux qu’il faut agir. Nous sommes dans la lutte de classe, et dans cette lutte je défendrai systématiquement les intérêts des travailleurs. Je ne compte pas arrêter mon militantisme syndical.

D’autre part, il me semble important que l’élu des travailleurs vive avec le salaire d’un travailleur. Certains élus communistes ont tendance à confondre leur indemnité avec un salaire et je prends l’engagement de ne jamais faire cette erreur. Je reverserai 50 % de ces indemnités, conformément aux statuts du PCF, et le reste servira uniquement à combler la perte de mon salaire. Je pars du principe que si les élus veulent augmenter leur niveau de vie, ils doivent faire augmenter le niveau de vie de leur classe sociale.

Pourrais-tu contribuer à améliorer l’implantation du PCF dans les entreprises et les organisations syndicales ?

Les luttes syndicales sont toujours politiques. N’est-ce pas la politique du gouvernement socialiste qui impose aux militants syndicaux la loi Macron ? N’est-ce pas la politique capitaliste que combattent les camarades de la CGT ?
La politique traverse de haut en bas toutes les luttes syndicales. Il fut un temps, que je n’ai pas connu, où le PCF était fort et avait des sections dans les grands secteurs industriels. Aujourd’hui, tout ceci a presque complètement disparu et c’est intimement lié, à mon avis, à la perte idéologique dans le parti. Il est primordial de reconstruire des sections et cellules du PCF composées d’ouvriers et d’employés. Pour réaliser cela, il faut militer dans nos syndicats, mais aussi à la sortie des usines. Je suis profondément convaincu que c’est en employant ces méthodes – qui ont fait leurs preuves dans le passé – que l’on aura des résultats.

Il faut occuper le terrain. Mais en plus de la pratique, il faut que les camarades connaissent et maîtrisent les bases théoriques du communisme. Il faut lire Marx et Engels. Il faut étudier les grands événements du passé, comme la révolution russe, par exemple, et discuter entre camarades pour avoir la meilleure analyse possible de l’actualité. Améliorer l’implantation du PCF dans les entreprises passera par l’éducation théorique des militants. Il y a une phrase de Boileau-Despreux que j’aime particulièrement : « Ce qui se conçoit clairement, s’énonce aisément ». Lorsque les camarades auront bien assimilé la théorie marxiste, ils pourront plus facilement convaincre les travailleurs de les rejoindre.

Pleinement impliqué dans le PCF, tu es en même temps connu pour ton engagement dans La Riposte. Les idées communistes que défend ce journal te paraissent-elles essentielles dans la lutte contre le capitalisme ?

Oui, mon engagement à La Riposte est connu et reconnu. Si au début cela pouvait créer des inquiétudes, ce n’est plus tellement le cas aujourd’hui. Mon engagement à La Riposte est primordial, car les camarades autour de ce journal – dont moi-même – développent des analyses et des idées pertinentes. Les événements qui bouleversent l’Europe et le monde ont besoin d’être analysés d’un point de vue marxiste. C’est un aspect très important du travail de La Riposte. Pour moi, La Riposte joue un rôle important dans la vie interne du PCF. Elle apporte une analyse sérieuse de l’histoire et de l’actualité. Nous travaillons dans une logique de rassemblement. Je préfère clairement voir les camarades adhérer à une association marxiste comme La Riposte, qui fait partie intégrante du PCF, que d’aller ailleurs. Dans un PCF réellement démocratique, il y aurait de la place pour tous les courants d’idées communistes. Différents courants d’opinion existent dans le parti. On le voit avec l’attitude envers Tsipras, en Grèce, par exemple. Tous les points de vue doivent être entendus et librement débattus. Sur la base d’une vie interne démocratique et ouverte à la critique constructive, le PCF ira de l’avant.

Par La Riposte le 12 octobre 2015

http://www.lariposte.org/2015/10/interview-de-fabien-lecomte/#sthash.e4DURShc.dpuf

Messages

  • merci pour ce moment de détente

    ce matin, je pestais d’être bloqué par un vieux souvenir d’hernie discale qui m’empêchera d’être physiquement à la manif bordelaise (comme quoi avoir refusé de courber l’échine et de baisser la t^te, ça use les vertèbres des "rouges" )

    et voilà cet article désopilant
    Le rire aide à supporter la douleur

    je veux décerner le P.H.I (prix d’humour involontaire) à ce candidat rigolo et ce groupe de clowns groucho marxiens de la secte dite" trotskyste" du Peuceufeu
    (clin d’oeil à l’ami OC : j’"insulte pas" je soufflette")

     :)

    Le meieux pour pas me fatiguer c’est juste de rappeler que le chef de file"communiste" de la liste FDg qui, si elle franchit la baree des 5 pour cent , fusionnera vec la bande Hollande -macron , nous gratifie d’un pâle copier coller de toutes les conneries qu’on fait réciter aux "idiots utiles " avant le 6 ;et jusqu’au 7
    date à laquelle , on "couche " rue de SOLFERINO

    Oyez Oyez, on abien deux mn et le"vieux" stalinio-marchaisien" sera pardonné de faire"long" ?


     !

    -
    Sketch concernant ce qu’un élu forcèement doté d’un siège qu’il doit à la bande à valls Macron peut faire, pour aider la LDC !

    Par exemple, dans les conseils régionaux, il n’est pas possible de nationaliser les banques et les grandes entreprises.

    Sans blague ? Ah merde , moi je croyais que c’était un genre de soviet..

    Cependant, cela ne veut absolument pas dire que les élus ne peuvent pas faire défendre des idées révolutionnaires

    Absolument..Tu peux même un soir qu’il est bourré faire adherer un soc à la Riposte

    Et les médias

    Il faut aussi profiter de ce moment d’écoute pour démontrer la nécessité de passer par une étape révolutionnaire

    Surtout que le coté enthousiasmant de Laurent conjugué à son humour, l’espoir qui l’anime, ce sourire fascinant, ça te requinque le chomeur, le jeune en galère, le retraité qui bouffe au restau du coeur

    ..moi, je prends mon pied..qund laurent apparait !
    .
    C’est du LENINE, du DUCLOs des années 50, du Marchais des grandes colères sur Europe !

     Examinons(sans pouffer de rire) , " la lutte des places intra muros au peuceufeu qui conduit à po envoyer sur la Barricade des urnes, le"communiste Fabien
    Pas choisi uniquement pour son prénom

    . Mon nom est alors sorti du lot dans plusieurs sections.

    l’autogestion remplacée par LOTO désignation

    juste un truc

    .

    Je reverserai 50 % de ces indemnités, conformément aux statuts du PCF, et le reste servira uniquement à combler la perte de mon salaire.

    moi je reversais toutes mes indemnités , durant 18 ans, c’était ça les statuts du Parti !

    tu vas passer permanent ?
    , t’as besoin de le devenir pour siéger dans un C.R ?

    j’ai été un militant d’entreprise,, un dirigeant départemental du Parti, un élu municipal et à la Communauté urbaine de BX...., en bossant dans ma boite..
    D’un temps ou le mandat d’élu ne servait pas à se faire un sursalaire, et surtout ;.à faire cotiser pour un complément de retraite non négligeable.
    Tu veux que j’en dise plus ?

    il reste , pour conclure ce facile commentaire, à citer ce qui m’a fait vraiment marrer

    . Mais en plus de la pratique, il faut que les camarades connaissent et maîtrisent les bases théoriques du communisme. Il faut lire Marx et Engels. Il faut étudier les grands événements du passé, comme la révolution russeAméliore

    Sans oublier le réglement intérieur du C.R, et ne pas perdre le contat avecc les permanents de ta fédé !

    tu vois pas qu’un jour tu te laisses aller, et que tu contribuer à détruire l’union de la gôôche , que tu te farcisses le président PS

    tu verrais la tronche de tes"chefs" locaux pécéiens !

    on crache pas dans la gamelle rose, mon ami !

    Comme je suis bavard, je vais jute te poserrune question, toute petite

    tu notes

    Lorsque je discutais avec les camarades les plus âgés, ils me racontaient que dans les années 70, ils étaient près de 400 dans les JC d’Eure-et-Loir et que tous les cadres du PCF actuel sont issus de cette JC. En 2014, il n’y avait plus de jeunes communistes dans le 28 et ceci provoquait, légitimement, une inquiétude chez certains camarades.

    Tu t’es jamais interrogé sur un fait objectif, toi qui a du lire un peu DE LENINE, entre deux"PIF" ?

    C’est un genre de grippe aviaire, de choléra fulgurant en Eure et Loir qui a rendu "ton "parti "squelettique, ?

    Ou c’est parce que le"crétinisme parlementaire" , l’option SAFRANES offertes par LE PS, le largage de tout ce qui évoquait ce"COMMUNISM"E dont tu parles , les privatisations Gayssot, les fellations à méluche, les coups de mentons"républicains et citoyens"
    ....................... ; cela fait que ton machin qui se dénomme Communisme’ (remarque Mac DIO se prétend "restauration"),
    ... LES PROLOS ont décidé de filer ça à la poubelle de l’histoire du mouvement ouvrier

    En RIPOSTE à la trahison de classe
    saut communiste

    En espérant que cette liste sera punie le 4 !

    que le "camarade" "communiste LECOMTE fera les siens
    ....en essyant ENFNn de piger que le NON VOTE peut servir de martinet

    A.C