Accueil > JHH Industries. Moment funèbre...
« On s’y attendait, mais on ne voulait pas y croire ». Hier soir, quatre jours après l’annonce de la fermeture de leur usine, les salariés de JH Industries semblaient groggy, mais pas suffisamment pour ne pas réagir. 87 croix blanches portant chacune un numéro sont sorties, hier, à l’heure de la débauche, des ateliers de JH Industries dans un pesant silence. « Faites gaffe. Il y en a une qui est rouge. C’est celle qui porte le 85, le numéro de la Vendée, là où on veut nous envoyer pour notre mort » lâche un ouvrier qui comptabilise 24 ans de maison. « Pas des fainéants » « Dites au patron que ces croix ont été construites sur nos temps de pause et pas pendant le boulot. On n’a jamais été des fainéants et on ne le sera jamais » lance un autre. Depuis l’annonce de la fermeture de l’atelier « portes et fenêtres » et la suppression de 87 postes, les salariés cherchent la riposte la plus appropriée pour contrer la direction dans ses projets (Le Télégramme de dimanche). « Son plan de reclassement, personne n’en veut. Il n’y a que les célibataires et encore qui accepteront d’aller à Chalans » avance Gaëtan Kerguen, délégué CGT. Les salariés sont d’autant plus remontés qu’ils ont appris que la solution qui consiste à aller à Chalans ne serait en fait que provisoire. « Selon nos informations, toute la fabrication sera rapatriée à Guernache, toujours en Vendée en 2018. C’est bien la preuve que ce que l’on nous propose ne tient pas la route ». Les salariés, avant de se séparer, ont accroché les croix aux grilles de l’entreprise, sans qu’il ait eu le moindre incident.
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