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Japon : Du côté des oubliés

Publie le jeudi 17 mars 2011 par Open-Publishing

par Hanako Tokita
Traduit par Suzanne Lehn

Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur le séisme de 2011 au Japon.

Pendant que les médias et le reste du Japon sont fixés sur les événements de la région du Tohoku, les appels à l’aide des autres zones de catastrophe tendent à passer plus inaperçus. Les côtes du Kanto au nord-est ont été dévastées par l’énorme séisme et le tsunami qui a suivi. La préfecture d’Ibaraki, dont le tsunami a avalé plusieurs villes côtières, a eu 19 morts dus au séisme. Le compexe industriel de Kashima, un des plus grands du Japon, a été sévèrement touché. 16 morts ont été confirmées dans la préfecture de Chiba, dont 11 étaient des victimes du tsunami sur la côte nord-est, et il y a encore 7 disparus. 11.332 personnes à Ibaraki et 806 à Chiba sont hébergées dans des centres d’évacuation.

Sur Twitter, nombreux sont ceux qui commencent à exprimer leur frustration devant le manque de couverture médiatique et d’information sur ces zones.

@daniel_ktg

Nous manquons d’information sur Ibaraki/Chiba/Tochigi/Nagano/Niigata. Veuillez nous en dire plus sur les dégâts, l’information de sécurité, les centres d’évacuation, la fourniture de vivres etc. Veuillez ne pas seulement rapporter ce qui vous donnera plus d’audience, rapportez ce qu’il est nécessaire de savoir. S’il vous plaît.

@an_y27

Le tsunami et les centrales nucléaires sont tous deux importants. Mais il y a aussi les zones ravagées, dont on a à peine parlé. Pourquoi est-ce qu’on n’entend rien sur la situation dans la préfecture d’Ibaraki et sur la coupure d’eau à Chiba ?

@deeploveP

Chiba et Ibaraki sont tous deux des zones de catastrophes mais ne reçoivent pas le même degré d’attention que la région de Tohoku. Les médias montrent des images & sauvetages sur site, et chaque chaîne traite des centrales nucléaires. Ne devraient-elles pas diffuser des informations sur l’état des soupes populaires et les abris qui sont ouverts ? Dans l’état où sont les choses, comment leur dire cela ?

Un tourbillon géant créé par le au large de Oarai, Ibaraki

Certains ont aussi fait part de leur inquiétude devant les coupures d’électricité prévues le 14 mars, qui affecteraient les zones frappées par la catastrophe.

@masalogs

S’il vous plaît ôtez Ibaraki des coupures par roulement. C’est une zone atteinte par le séisme. La partie nord d’Ibaraki en particulier est toujours dans une situation critique, avec des coupures d’électricité et d’eau, et des pénuries d’approvisionnement. A relayer svp URGENT.

@micron052

Cher TEPCO, Choshi et Asahi sont des zones de catastrophe. Certains districts n’ont pas de services essentiels qui fonctionnent. Réfléchissez avant de choisir les zones de coupures. NHK, vous aussi, veuillez en parler.

@yorumiya

La ville de Minami-Sanriku, où les gens sont toujours coincés et dans l’incapacité de fuir, est là où j’habite. Je sais que c’est égoïste mais je veux désespérément qu’ils priorisent la zone et les sauvent. Mais jamais je ne dirais ignorez Tochigi et Ibaraki. Ces zones devraient être ôtées du plan de coupures par roulement. Mieux vaut couper le courant aux 23 circonscriptions de Tokyo pendant 30 minutes à tour de rôle qu’aux zones frappées par le séisme.

Vidéo d’Asahi, préfecture de Chiba, après le tsunami

Alors que la principale source d’électricité pour la région de Kanto a disparu dans le tremblement de terre et que la production électrique a substantiellement baissé, Tokyo Electric Power Company (TEPCO) a annoncé que des délestages alternés seraient pratiqués dans le Kanto et la région environnante afin de réduire la fourniture d’électricité.

Après une grande confusion, à 17 heures le 14 mars, l’électricité a été coupée dans des zones sélectionnées. TEPCO a initialement annoncé que les coupures seraient limitées à des fractions d’Ibaraki et Shizuoka. Mais en réalité, d’autres parties des régions du Kanto, dont celles frappées par le séisme et le tsunami, telles Asahi, où 11 personnes sont mortes et quelques unes restent disparues, étaient inclues.

@ecconeko

Suis chez mon parent à Asahi maintenant. La coupure de courant a commencé à 17 h pile. Je dis, une zone de catastrophe se fait couper le courant ? L’eau n’a même pas encore été rétablie…

@reyrey551

NHK a dit seulement dans des parties d’Ibaraki et Shizuoka, mais d’après la télévision de Chiba il semble y avoir une coupure à Katori, aussi bien qu’à Asahi et Choshi.

@kabu_frog kabu

Electricité coupée à Kashima, Ibaraki ! Et à Itako et Kamisu aussi ! Les médias ne couvrent pas beaucoup ces zones mais il y a eu beaucoup de dégâts, arrêtez donc de faire ça !

@no9_halu

Afin d’éviter une panne de courant au centre de la capitale, des coupures organisées sont effectuées dans les régions côtières d’Ibaraki et Chiba (y compris Kashima et Choshi), des zones touchées par le tsunami et où il y a toujours des répliques. Vous voyez là un paradoxe ?

TEPCO a ensuite présenté des excuses officielles d’avoir inclus des zones de catastrophe dans les zones de coupures d’électricité, indiquant n’avoir pas tenu compte de la situation de catastrophe. Une autre série de coupures alternées a été mise en oeuvre le 15 mars, mais cette fois en excluant ces zones.

Ce billet fait partie du dossier spécial de Global Voices sur le séisme de 2011 au Japon.

Traduction des tweets en anglais dans le billet d’origine par Tomoko Tsuchiya et Chris Salzberg.

Ecrit par Hanako Tokita · Traduit par Suzanne Lehn

http://fr.globalvoicesonline.org/2011/03/15/61379/