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Je travaille à Goodyear : quand ferez-vous une vraie politique de gauche ?

par Mickaël Wamen Délégué CGT à Goodyear

Publie le jeudi 28 mars 2013 par Mickaël Wamen Délégué CGT à Goodyear - Open-Publishing
7 commentaires

La crise, monsieur Hollande, affecte davantage la population que les grandes entreprises. Cette crise est celle de ceux qui souffrent le plus. Pas celle du CAC 40, qui se plaint de la hausse de ses charges mais qui n’a jamais été aussi florissant.

Pour parler de Goodyear, par exemple, voilà une société qui présente un bénéfice d’exploitation d’1,5 milliard d’euros en 2012. Qu’une entreprise fasse des bénéfices, c’est très bien, mais là où le bât blesse, c’est quand elle se base sur des plans sociaux pour engranger des profits. Cela fait de nous, les travailleurs, des variables d’ajustement.

Monsieur le président, vous nous aviez dit, en octobre 2011, lors d’une visite à Goodyear : "Ce que vous vivez actuellement n’arrivera plus." Vous annonciez une loi interdisant aux entreprises bénéficiaires de procéder à des licenciements. Nous avions alors voté pour vous, mais cette loi, nous l’attendons toujours et je pense que nous ne la verrons pas arriver.

Pourquoi ?

Parce que ce n’est pas vous, monsieur Hollande, qui gouvernez. C’est Laurence Parisot, la patronne du MEDEF. Les accords sur l’emploi conclus en janvier sont là pour nous en donner l’exemple. Voilà des négociations dont on nous avait dit qu’elles amèneraient à la sécurisation du travail, et c’est finalement l’exact inverse qui se passe.

Oui, c’est vrai, nous vivons dans une économie mondialisée qui appelle à la compétitivité, comme aime à le rappeler Pierre Moscovici. Mais il faudrait, pour cela, faciliter la flexibilité et la précarité de l’emploi ? On ne cesse de nous parler de l’Allemagne, mais est-ce bien crédible ? Angela Merkel présente une industrie florissante, mais on oublie qu’elle se fait au prix d’une casse sociale indigne et d’un ultra-protectionnisme qu’elle refuse à tous dans l’Union européenne.

Le résultat de cette casse engendrée par la mondialisation, on l’a suffisamment vu en Espagne, en Grèce, et maintenant à Chypre, mène les gens à la misère et dans la rue.

Combien de pays devront faire faillite avant que vous compreniez que l’austérité ne marche pas ?

C’est en relançant la consommation qu’on sauvera l’économie, pas en faisant culpabiliser les syndicats parce qu’ils se battent pour leurs emplois.

Pas en retournant sa veste comme l’a fait Arnaud Montebourg au sujet de Peugeot ou de Renault. Pas en donnant des milliards à des entreprises sans exiger qu’elles ne délocalisent ni ne détruisent d’emplois en contrepartie. Pas en traitant d’irresponsables ceux qui se battent pour l’emploi et contre le déclassement.

Pas en nous gazant ou en nous matraquant, comme lorsque nous sommes allés défiler au Salon de l’automobile, en octobre 2012, pour réclamer cette fameuse loi sur la fin des licenciements boursiers. C’est un comble, mais nous n’étions pas ainsi maltraités sous Sarkozy.

Je ne comprends pas que vous puissiez autoriser qu’on traite ainsi ceux qui s’opposent à vous. Et j’inclus dans ces opposants aussi bien les travailleurs indignés que les opposants au mariage gay – auquel je suis personnellement favorable.

J’ai donc une question pour vous, monsieur le président : quand allez-vous mener une vraie politique de gauche ?

source : http://leplus.nouvelobs.com/contribution/807356-m-hollande-je-travaille-a-goodyear-quand-ferez-vous-une-vraie-politique-de-gauche.html

Messages

  • [Monsieur Hollande,] quand ferez-vous une vraie politique de gauche ?

    Jamais !!

  • Le problème est, me semble-t-il, que les travailleurs ne croient pas beaucoup ou pas du tout à s’emparer de l’outil de travail ? Sous forme de SCOOP. par exemple excusez-moi du peu, je ne vois pas ce qui s’oppose au rassemblement des travailleurs pour faire face ? Sans le patron on ne fait rien ? Les Pouvoirs Publics devraient eux pouvoir et on peut exiger l’aide nécessaire à la reprise par les travailleurs "seuls" de l’entreprise . Ils subventionnent le patronat et ce ne serait pas possible l’aide aux travailleurs devenus "décideurs" ? Bon, je m’interroge, quelque chose m’échappe manifestement ?

    • Les scoop peuvent marcher sous forme de petites entreprises. Quand elles touchent le marché international dans une économie libérale, elles ne peuvent que fonctionner comme une entreprise privée. Voir à ce sujet le film "les Fagor et les Brandt".

    • """Les scoop peuvent marcher sous forme de petites entreprises. Quand elles touchent le marché international dans une économie libérale, elles ne peuvent que fonctionner comme une entreprise privée. Voir à ce sujet le film "les Fagor et les Brandt".

      Effectivement,il y a au moins deux levier essentiels qui échapperont toujours aux scoop

      1) la production en aveugle car la planification est absente,c’est bien le marché qui sanctionnera apres coup la "rentabilité et le niveau de production avec à la clé le possible chomage apres fermeture.

      2) les salariés ,les scoop ne controlent jamais les banques et celles ci seront bien évidemment contre ce genre de projet de scoop.

      Mais on peut éssayer en tant qu’apprentissage de l’autogestion,sans illusions.

  • C’est marrant que M.Wamen (qu’on a connu mieux inspire et plus radical) pose ce genre de questions idiotes dans un genre de torchon reformard a une espece de sale c’..... Comme Hollande !? Marrant ceTte interpellation inutile, et vaine (et aveugle ??) A un mec qui ne fait justement que son job !! A savoir : servir le patronat. Il a ete elu pour ca. Bizarre de vehiculer les concepts du ptaronat : "austerite" etc. Incroyable aussi l’incomprehension totale de ce qui se passe depuis 6 ans que manifeste ce texte. M Wamen n’a rien pige a la crise. Les patrons ne nous vvirent pas du tout pour "maintenir leurs profits" mais pour les augmenter puissance dix, cent même ! C’est bien different. Bizarre donc de soutenir une loi "contre les licenciements boursiers" quand on s’appelle M Wamen et qu’on sait bien que cette loi divise la classe ouvriere avant tout et en plus n’empechera rien (a supposer qu’elle soit votee !). Etrange enfin de colporter l’idee d’une SCOP alors que la seule chose a dire a la classe ouvriere quand on est un leader ouvrier c’est : bougez vous et prenez le pouvoir des mains de la bourgeoisie...dommage cette lecture c’est un peu une deception

  • Ah oui. Une derniere chose aussi. Ca serait bien d’arreter de personnaliser betement "Parisot" "Moscovici". C’est vrai ce sont quelques parmi mille, dix mille, cent mille.. autres responsables. Mais le problème c’est pas Parisot ! Elle finit son mandat a la tete de la confederation nationale du patronat francais (Medef, syndicat des patrons).Gattaz fils sera mieux ? Pourquoi pas jP Denis tiens tant qu’on y est !!!!! Bon abec un autre representant le medef , ce sera plus le patronat ? C’est aberrant tout ca pour surtout pas appeler "un chat" "un chat" !!!? Pourquoi ?v ?? Pour quoi ne pas parler des patrons ? Du systeme ? Pourquoi laisser croire que c’est un probleme de "personnes" ???? Ca va pas ca

    • J’ ai le plus grand respect pour les camarades de GOOYEAR et je soutiens leur lutte , je ne voudrais donc pas apparaitre comme un donneur de leçons assis derrière mon ordinateur , mais je leur dit amicalement que demander à un gouvernement qui n ’est pas de gauche quand va t-il faire une politique de gauche c’est un peu comme demander au vatican quand il va accepter l’avortement .

      je pense que poser ce genre de question ne contribue pas à clarifier le combat de classe car d’une part cela peut laisser supposer que ce gouvernement peut apporter une solution et donc démobiliser les travailleurs en les laissant dans l’attente d’une solution venu d ’en haut , d’autre part je crois que le combat ne se situe pas entre la droite et la gauche ( celle-ci n existe plus ) mais entre le capitalisme et le communisme ...

      Le capitalisme connait une crise systèmique et n ’est plus en mesure de se "dépasser" pour satisfaire partiellement les revendications des travailleurs car sinon il accélèrerait sa propre mort ; or le patronat n ’est pas suicidaire ...

      Celà ne veut bien sûr pas dire qu’il ne faut plus lutter et attendre tranquillement que survienne le communisme , car celui-ci ne viendra pas tranquillement , la bataille va être féroce, sans merci et votre combat n ’est donc pas inutile puisqu’il participe à ouvrir ce chemin vers le communisme autogestionnaire , notamment avec votre proposition de SCOP , car ce que craint par dessus tout le capitalisme , c ’est que la classe ouvrière démontre que l’on peut se passer de lui .

      BON COURAGE CAMARADES