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Jean-Luc Mélenchon et la guerre en Libye

Publie le mardi 29 mars 2011 par Open-Publishing
13 commentaires

Jean-Luc Mélenchon a pris position en faveur de l’intervention militaire en Libye. Dans une interview publiée par Libération, le 21 mars, il affirme que si le Front de Gauche était au pouvoir, il aurait adopté la même démarche que Sarkozy : « Si le Front de gauche gouvernait le pays […] serions-nous intervenus directement ? Non. Nous serions allés demander à l’ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se faire. Je peux appuyer une démarche quand l’intérêt de mon pays coïncide avec celui de la révolution. »

Jean-Luc Mélenchon répète les mensonges de l’ONU et des gouvernements impliqués dans les bombardements : « Kadhafi tire sur sa population. Au nom du devoir de protéger, l’ONU demande d’intervenir », affirme-t-il. Or la « protection des civils » n’est en réalité que le prétexte de cette guerre. Il permet de masquer ses véritables objectifs, à savoir la protection des intérêts des puissances impérialistes en Libye. Il faut expliquer cette vérité à la population et déchirer le voile d’hypocrisie et de mensonges qui la dissimule. Cette guerre ne vise pas à appuyer la révolution des exploités, mais à la contrecarrer et l’étouffer. C’est une guerre réactionnaire et impérialiste, de tous les points de vue. D’ailleurs, Mélenchon devrait nous expliquer comment il se fait que des réactionnaires notoires comme Sarkozy et Cameron veulent soutenir une révolution, de l’autre côté de la Méditerranée.

Dans une note publiée sur son blog, le 24 mars, Mélenchon rejette l’idée que cette intervention puisse être liée aux intérêts économiques et stratégiques des puissances impérialistes. Il cite un article de l’association « Mémoires de luttes » : « L’action armée en cours contre les cibles militaires libyennes ne vise pas à s’approprier le pétrole du pays, pour une raison bien simple : c’est déjà le cas ! Total (France), ENI (Italie), Repsol (Espagne), OMV (Autriche), Petro Canada (Canada), Wintershall (Allemagne) etc., exploitent déjà des gisements. » Ce serait risible si le sujet n’était pas aussi sérieux. Il ne vient pas à l’esprit de Mélenchon que les impérialistes puissent vouloir protéger leurs intérêts. Il n’a pas compris – ou fait semblant de ne pas comprendre – que les révolutions arabes, y compris la révolution libyenne, menacent les énormes intérêts des impérialistes dans cette région hautement stratégique. Pour eux, toutes ces révolutions sont autant de cauchemars. Ils feront ce qu’ils peuvent pour y mettre un terme et stabiliser des régimes dociles garantissant l’exploitation des travailleurs et des ressources naturelles de la région au profit des grandes multinationales américaines, françaises, britanniques, etc. Tel est leur objectif fondamental en Libye.

Selon Mélenchon, l’intervention militaire serait « conforme à l’intérêt de la France ». L’intérêt de quelle France ? Celle des capitalistes, des banquiers et des spéculateurs ? Ou celle des travailleurs ? Il n’y a pas vraiment d’intérêt national, puisque la « nation » est divisée en classes aux intérêts diamétralement opposés. L’approche de Mélenchon fait totalement abstraction de la lutte des classes et de leurs intérêts contradictoires.

Un peu plus loin, Mélenchon précise son idée : « la politique menée [par Sarkozy] est conforme à l’intérêt de la France : être lié avec le monde maghrébin. Il n’y a pas de futur possible pour la France si elle est opposée au sentiment majoritaire des populations au Maghreb. » On croit rêver. Sarkozy et sa clique ne cessent d’alimenter le racisme à l’égard des travailleurs d’origine maghrébine, en France. Sous couvert de « débat sur l’Islam », ils vont encore stigmatiser les jeunes et travailleurs arabes. Au Maghreb, l’impérialisme français a toujours soutenu, financé et armé les dictatures. Aujourd’hui même, Sarkozy soutient les régimes réactionnaires au Maroc et en Algérie. Il couvre d’un silence complice la répression, les arrestations et la torture qui frappent les militants de gauche, dans ces pays. Voilà comment Sarkozy et le capitalisme français sont « liés au monde maghrébin » !

Le rôle de l’ONU

Mélenchon soutient l’idée, véhiculée par les impérialistes, selon laquelle l’ONU est une institution progressiste oeuvrant au bien de l’humanité. Il ne jure que par l’ONU. « Je suis partisan d’un ordre international garanti par l’ONU », dit-il. « Depuis vingt ans, mes positions ont toujours été fermes et constantes : je me suis toujours opposé à ce qui n’était pas l’ONU. » Mais là encore, Mélenchon fait abstraction des intérêts de classe que représente l’ONU. Cette institution n’est pas neutre. Elle est l’instrument des grandes puissances impérialistes qui la contrôlent et qui s’en servent comme une couverture légale et « humanitaire » à leurs interventions. Par exemple, l’ONU a justifié la première guerre du Golfe (« protéger les Koweitiens »), la guerre en Serbie (« protéger les Kosovars ») et la guerre en Afghanistan (« lutter contre le terrorisme »). L’ONU a également justifié et organisé l’embargo de l’Irak qui, en douze ans, a fait plus d’un million de victimes irakiennes. Est-ce là « l’ordre international » que Mélenchon appelle de ces vœux ?

Mélenchon pousse jusqu’au ridicule son soutien à l’ONU : « Si la Russie et la Chine avaient mis leur veto à la résolution et que l’OTAN avait décidé d’intervenir, j’aurais été contre l’intervention » en Libye, explique-t-il dans Libération. Face à une guerre impérialiste, Jean-Luc Mélenchon détermine sa position en fonction de ce qu’en pensent… les régimes réactionnaires de Pékin et Moscou. Soit dit en passant, le Front de Gauche est censé élaborer une « programme partagé » avec la population, mais nous n’avions pas compris qu’il était question de le « partager » aussi avec Poutine et Hu Jintao !

La référence à l’OTAN ne vaut pas mieux. L’ONU est aussi réactionnaire que l’OTAN – et aussi dominée par l’impérialisme américain. Il est complètement absurde de prétendre que l’intervention en Libye changerait de nature si elle était dirigée par l’OTAN. Les impérialistes s’efforcent – non sans mal, du fait de leurs rivalités – de s’entendre pour passer à l’OTAN tout ou partie de la direction des opérations militaires. Mélenchon y voit la main des Américains et s’en offusque. Mais pour l’information du dirigeant du Parti de Gauche, la résolution de l’ONU était déjà conforme aux intérêts des impérialistes américains, qui ont dès le premier jour dirigé les opérations militaires. Que les bombes larguées sur la Libye portent le sigle de l’ONU ou de l’OTAN ne change strictement rien au caractère réactionnaire de cette guerre.

Le 23 mars, Mélenchon écrivait sur son blog : « La résolution 1973 de l’ONU concernant la Libye doit être fidèlement appliquée. Son objet est clairement délimité. Il s’agit de mettre en place une zone d’exclusion aérienne, actuellement effective, pour protéger les civils libyens. La résolution 1973 n’a pas d’autre objectif et exclut clairement toute autre intervention militaire. » Or, premièrement, il n’est pas vrai que la résolution 1973 exclut « toute autre intervention militaire » que la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne. Au contraire, l’ONU autorise « toutes les mesures nécessaires » pour prétendument « protéger les civils » – à l’exclusion d’une intervention terrestre (pour le moment). Mélenchon devrait savoir que le bombardement de blindés et de soldats loyalistes ne relève pas d’une zone d’exclusion aérienne. Les chars ne volent pas, à notre connaissance. Mais abstraction faite de ce petit détail, ce qu’il y a de plus scandaleux, dans le propos de Mélenchon, c’est le soutien qu’il apporte une fois de plus au prétexte mensonger de cette intervention impérialiste : « protéger les civils ».

Risques d’enlisement

L’intervention impérialiste en Libye présente les mêmes risques que les guerres en Irak et en Afghanistan. C’est ce risque d’enlisement, conjugué à la rivalité entre puissances impérialistes, qui explique les réticences de l’Allemagne, de la Russie et de la Chine. Le gouvernement des Etats-Unis était réticent à s’embarquer dans une nouvelle guerre. Sarkozy, par contre, voulait que la guerre commence dans les plus brefs délais. Il y a quelques semaines, les diplomates français du « groupe Marly » condamnaient publiquement « l’impulsivité et l’amateurisme » qui caractérisent la politique internationale de Nicolas Sarkozy. Ces diplomates ne sont certainement pas du même bord politique que nous, mais il faut reconnaître qu’ils ont raison, sur ce point. Après la chute de Ben Ali et Moubarak, les insurrections qui ont eu lieu à Benghazi et ailleurs, en Libye, ont convaincu Sarkozy que Kadhafi tomberait très rapidement, lui aussi. Critiqué pour sa « lenteur » à abandonner ses amis dictateurs en Tunisie et en Egypte, il a voulu prendre les devants en Libye. Il a hâtivement exigé le départ de Kadhafi et reconnu le Conseil National de Transition comme le seul « gouvernement » légitime du pays. Selon les calculs de Sarkozy, une chute rapide de Kadhafi lui permettrait de redorer son image aux yeux de l’électorat français – tout en protégeant les intérêts du capitalisme français en Libye.

Les événements, cependant, ont pris Sarkozy à contre-pied. Kadhafi a résisté. Ayant conservé le contrôle d’une partie importante des forces armées, le dictateur a lancé une contre-offensive. Or, si Kadhafi se maintient au pouvoir, Sarkozy risque gros. D’où son activité frénétique pour une intervention militaire visant à renverser Kadhafi. Malgré des réticences, Sarkozy a fini par obtenir le soutien de l’ONU. La résolution 1973 était une déclaration de guerre contre le régime libyen. Elle prévoit non seulement une zone d’exclusion aérienne, mais aussi des opérations contre des forces terrestres.

Rien n’est plus imprévisible que le déroulement des guerres. Mais le risque d’un enlisement de la coalition est évident. Moins d’une semaine après le début des opérations, des voix se levaient déjà, dans les milieux gouvernementaux, pour évoquer cette perspective. Les frappes aériennes peuvent détruire un certain nombre de blindés et d’avions au sol. Elles peuvent détruire des bunkers et des dépôts d’armes. Elles peuvent également gêner des convois de troupes et d’autres manœuvres militaires en dehors des villes. Mais il est très difficile de renverser un régime au moyen de bombardements aériens. Les impérialistes espèrent que sous la double pression des frappes aériennes et des offensives menées par les insurgés, ce qui reste du régime de Kadhafi finira par se disloquer. Mais ce n’est pas garanti.

L’objectif des impérialistes engagés dans cette guerre est de renverser Kadhafi pour lui substituer un gouvernement stable qui sauvegarde leurs intérêts. Dans ce domaine, ils comptent sur le Conseil National de Transition, qui n’a rien à voir avec la révolution. L’insurrection à Benghazi et d’autres villes du pays était le fait des travailleurs et de jeunes. Inspirés et encouragés par les révolutions en Tunisie et en Egypte, ils se sont révoltés dans l’espoir d’en finir avec Kadhafi. Mais l’insurrection n’a été que faiblement suivie dans la capitale – et, à la différence de Ben Ali ou de Moubarak, Kadhafi a pu compter sur une grande quantité de soldats fidèles – sans parler d’un nombre impressionnant de mercenaires. Le Conseil National de Transition a pris forme par-dessus la tête de l’insurrection, à laquelle la plupart de ses membres n’ont pas participé. Ce Conseil est dirigé par Mustapha Mohamad Abdeljalil, l’ancien Ministre de la « Justice » de Kadhafi – autrement dit, l’ancien bourreau-en-chef du régime. Devant la multiplication des soulèvements, des transfuges de ce genre – diplomates, ministres, hommes d’affaires – ont quitté le navire qu’ils croyaient en perdition. Ils ne valent pas mieux que Kadhafi. Leur objectif est de prendre sa place, d’être « Calife à la place du Calife », avec l’aide des grandes puissances impérialistes. Ils ont été rejoints par des « intellectuels » et des hommes d’affaires qui vivaient aux Etats-Unis ou en Europe. Depuis des décennies, des « opposants » libyens en exil ont été démarchés par les services secrets. Un certain nombre d’entre eux ont accepté leurs propositions. Ceux qui se trouvent « spontanément » au CNT en font partie. Le CNT est une coalition d’anciens kadhafistes et d’agents impérialistes. De toute évidence, les impérialistes ne soutiendraient pas le CNT s’ils n’avaient pas de bonnes raisons de penser qu’il défendra leurs intérêts.

La position du PCF

Dans l’interview du 21 mars à Libération, Mélenchon affirme avoir « voté la résolution du Parlement européen [favorable à une intervention] en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric. » Il est exact que la position de Patrick Le Hyaric, telle qu’il la défend dans l’Humanité Dimanche du 24 mars, est proche de celle de Mélenchon. Mais quelle est la position de la direction du PCF ? Ce n’est pas très clair. Dans son communiqué du 8 mars, le PCF exprimait son « opposition totale à une intervention militaire en Libye ». Mais le 18 mars, un nouveau communiqué du parti appelait seulement à la « vigilance » et rangeait, à tort, le Conseil National de Transition parmi les « forces qui agissent pour la démocratie en Libye ». Par contre, Jacques Fath, membre de l’exécutif national du parti et responsable aux relations internationales, condamnait l’intervention et la résolution de l’ONU, dans l’Humanité du 25 mars (ici).

La direction du PCF doit prendre clairement et formellement position contre cette guerre impérialiste. Les militants communistes ne soutiennent pas Kadhafi. Ils sont solidaires des révolutionnaires en Libye et dans les autres pays arabes. Mais il ne fait pas de doute que dans leur immense majorité, les militants communistes s’opposent à cette intervention impérialiste, tout comme ils s’opposaient à la guerre en Irak. Les déclarations de Mélenchon n’engagent que lui. Ce n’est pas à lui de déterminer la politique internationale du Front de Gauche. Le PCF est, de loin, la composante la plus importante du Front de Gauche. En outre, de nombreux militants du Parti de Gauche ne sont pas d’accord avec Mélenchon, sur cette question. Le PCF doit adopter une position indépendante. Il doit s’opposer à l’intervention, expliquer ses véritables objectifs, se dissocier du Conseil National de Transition et autres « faux amis » de la révolution, comme Bernard Henri-Lévy – et soutenir la cause révolutionnaire en Libye et à travers le monde arabe.

Greg Oxley et Jérôme Métellus (PCF Paris)

Renforcer le PCF, renouer avec le marxisme

Messages

  • l’ONU a justifié la première guerre du Golfe (« protéger les Koweitiens »), la guerre en Serbie (« protéger les Kosovars »)

    Même erreur que Mélenchon en ce qui concerne l’attaque de la Serbie : il s’agit d’une guerre déclenchée par l’OTAN sans aucun mandat de l’ONU. La Russie aurait inévitablement mis son veto à une résolution autorisant la force contre son allié.

    Ce détail met en lumière les illusions que peut se faire Mélenchon sur le rôle de l’ONU dont les résolutions sont bafouées depuis 60 ans par un Etat (Israël) et qui est court-circuitée par une organisation internationale uniquement militaire (l’OTAN) sans crainte de la moindre sanction.

    Par ailleurs il faut noter que les accords de cessez-le feu avec la Serbie reconnaissaient explicitement sa souveraineté sur le Kosovo. Ce qui n’a pas empêché les pays signataires de reconnaître quelques années plus tard son indépendance et d’en remettre le gouvernement à un gang plus maffieux que démocratique.

    Il serait temps que Mélenchon ouvre les yeux sur la réalité du "pouvoir" onusien. Ou qu’il change de métier.

    • Et oui Brutus a trop bien faire... et pourtant on le répète mille fois : "en Serbie c’est OTAN et pas l’ONU..". et c’est bien le souligne...

      Par contre les camarades de "La Riposta" sont très, tres lent dans la détente ça fait plus de deux semaines que ici sur bellaciao on a dénoncé la prise de position de Mélenchon et du Front de Gauche on peux le vérifie ici, mais bon mieux tard que jamais...

      Et de suit plusieurs autres articles publie sur cet même site on insiste sur cet vote...

  • La référence à l’OTAN ne vaut pas mieux. L’ONU est aussi réactionnaire que l’OTAN – et aussi dominée par l’impérialisme américain.

    Le véto de 2003 sur l’Irak était-il "reactionnaire" ?

    Le PCF doit adopter une position indépendante. Il doit s’opposer à l’intervention, expliquer ses véritables objectifs, se dissocier du Conseil National de Transition et autres « faux amis » de la révolution, comme Bernard Henri-Lévy – et soutenir la cause révolutionnaire en Libye et à travers le monde arabe.

    Evidemment, en fait, Mélenchon, au risque de s’appuyer sur des faits plus près de Timisoara que vraiment avérés (bain de sang de Bengazi...) n’a pas voulu prendre le risque de se trouver sur une ligne pouvant se confondre avec celle de la famille LePen. Toutes ces "interventions humanitaires" s’appuient au départ sur des "médias mensonges". Soit on cède, soit on résiste, Mélenchon a cédé, qu’il assume !

    • n’a pas voulu prendre le risque de se trouver sur une ligne pouvant se confondre avec celle de la famille LePen

      Ça me rappelle le vote contre le traite européen ...

      Est que on a refuse de voté contre pour la simple raison que le faf on fait la même chose ???

      Evidentement que non... si c’est ça l’excuse, Mélenchon est une banderole que tire avec le vent populiste...

      Plus aucun décision indépendant, tous est base sur "l’opinion publique" fini d’être "contre courant" et contre la "pense unique"...

      On laisse le terrain de la contestation aux fafs et aux rouges-brunes, on s’adapte...

      Et bien non c’est pas le chemin a prendre...

  • En se fiant à l’éditorial de P.LE HYARIC dans l’HD du 24 mars, je crois que J.L MELANCHON a bien eu son accord. Toute la partie de cet article traitant de la Libye laisse comme un malaise. La position de LE HYARIC n’a rien de différent de celle de P.QUILES.

  • Le probleme c’est que le PCF est d’accord avec lui. Voir la politique de la chaise vide pratiquée par Mr Patrick Le Hyaric pendant le vote sur la motion au parlement.

    • Meme Pierre Laurent a un énorme mal a exprime avec des paroles claires son opposition a la guerre en Libye

    • Jean-Luc Mélenchon : "Il faut briser le tyran pour l’empêcher de briser la révolution"

      Dans votre camp, tout le monde n’est pas pour cette intervention. Les communistes dénoncent notamment un « risque d’escalade »…

      Il y a bien sûr un risque d’escalade, mais je craindrais davantage le risque de massacre !

      J’approuve donc le mandat de l’ONU. Mais rien de plus. Je suis contre l’intervention terrestre. Nous ne sommes pas en guerre avec la Libye. J’adjure de comprendre : il ne faut pas que le dernier mot reste à la force contre une révolution ! J’ai voté la résolution du Parlement européen en accord avec la direction du PCF et de la Gauche unitaire, en accord avec mon collègue eurodéputé communiste Patrick Le Hyaric. Mais quelles sont les alternatives ? Ce n’est pas avec des communiqués que l’on pourra abattre un Mirage ou détruire un char ! Si le Front de gauche gouvernait le pays, aurait-il regardé la révolution libyenne se débattre comme nos prédécesseurs ont regardé les révolutionnaires espagnols mourir ? Non. Serions-nous intervenus directement ? Non. Nous serions allés demander à l’ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se faire. Je peux appuyer une démarche quand l’intérêt de mon pays coïncide avec celui de la révolution.

      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article115288

    • La guerre en Libye est une stratégie opportuniste de l’impérialisme pour dévier le mécontentement populaire vers un remplacement d’un dictateur plus ou moins ubuesque vers une pseudo -démocratie (type marocain) pour continuer à exploiter le pétrole tranquillement à l’abri de sursauts tribaux. Le retour de libyiens de l’étranger comme en Irak devraient fournir les cadres pour réussir ce changement soft. Le peuple et la jeunesse libyenne vont-ils se laisser duper ? A voir ....

      Le mouvement révolutionnaire est-il assez fort pour contrecarrer ce plan ? L’histoire n’est pas encore écrite comme en Tunisie et en Egypte. Le passé révolutionnaire de Khadafi est-il complètement éteint malgré la corruption des revenus du pétrole et sa couardise des années 80 et 90.? Nous le verrons dans les prochaines semaines. L’exemple vietnamien peut encore hanté certains chefs arabes en résistance révolutionnaire. En tous cas la crise du capitalisme ne va pas s’éteindre par la soldatesque aérienne qui combat sans risque pour l’instant .

      L’internationale communiste doit répondre par un recrutement de nombreux jeunes révolutionnaires qui encadreront ces peuples en révolte pour un choix populaire de justice sociale et de véritable changement de société que le capitalisme freine de toutes ses forces. La bagarre est rude mais l’offensive populaire avec ses morts et blessés inévitables peut très bien réussir . La bourgeoisie mondiale n’a plus le rapport de force favorable de la guerre froide, sa crise la plombe énormément et son influence sur les masses est devenue précaire.

      Mélenchon a-t-il une vision révolutionnaire ? Nous le testerons dans le combat commun que nous menons contre notre bourgeoisie sarkozisée.

      Bernard SARTON ,section d’Aubagne

    • "Mélenchon est une banderole qui gonfle avec le vent populiste !". Belle et bonne image qui résume la qualité des "aventuriers en politique".

  • Cette Riposte, je l’"adore".

    Ils avalent les couleuvres FRONT DE GAUCHE.., et le lendemain, ils bouffent du Mélanchon.

    http://www.lariposte.com/elections-cantonales-voter-pour,1580.html

    Lors des élections cantonales des 20 et 27 mars, La Riposte appelle à voter massivement pour les 1631 candidats du Front de Gauche présentés ou soutenus par le PCF.

    Vous verrez : ils appelleront à voter Melanchon puis , comme tant d’autres, pour sauver la Raie publique du Capital menacée par le4° reich lepeniste ou le méchant Sarko..ils nous expliqueront que Martine Aubry ou
    même DSK c’est le rempart contre le FASCISME..

    Democratium sociabilis..metellus..

    Amen

    ..............donc ....tes voix au Grand Frère..!

     :)

    Finalement, dans un gouvernement de Gôôche plurielle, la Soc-dem, elle pourrait même filer un sous secrétariat d’Etat à un militant de la Riposte..

    Auprès du ministère des anciens Combattants ( communistes..mais guéris !)

    A.C..

  • Je pourrais éventuellement abonder dans le sens des commentaires relatifs à la position de Mélenchon sur l’intervention en Lybie si par ailleurs le PC avait une position tranchée sur ses alliances locales avec le PS, ce qui n’est pas le cas. Il serait donc judicieux que les communistes balaient devant leur porte avant d’émettre de telles critiques ; parceque le PS, sauf erreur s’aligne systématiquement sur l’UMP pour ce qui concerne la politique étrangère et s’apprête à soutenir une candidature DSK aux présidentielles pour peu que ce dernier se présente aux primaires.......sans compter leur soutien au oui lors du referendum de 2005.

    Alors, les communistes critiquant Mélenchon, ça ferait sourire si ce n’était pas si triste.

  • Je ne savais pas que Mélanchon était favorable à la guerre en Libye. Donc c’est fait, je ne voterai pas pour cet individu.