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Journalistes turcs de Cumhuriyet : Une délégation reçue au Quai d’Orsay
par SNJ - CGT
Publie le mercredi 10 février 2016 par SNJ - CGT - Open-PublishingMme Dilek Dundar, l’épouse de Can Dundar, le rédacteur en chef du quotidien turc
d’opposition
Cumhuriyet
, emprisonné depuis le 26 novembre avec son confrère Erdem Gül, a
été reçue lun
di au Ministère des affaires étrangères. Mme Dundar était accompagnée d’une
délégation de journalistes turcs et de représentants des syndicats de journalistes français,
membres de la Fédération internationale des journalistes (FIJ, 600 000 adhérents)
.
Lors
de cette réunion, tenue en présence du porte-
parole du Quai d’Orsay Romain Nadal,
Mme Dundar a souligné la «
situation alarmante
» qui prévaut en Turquie pour la liberté de la
presse et en particulier pour les deux journalistes de
Cumhuriyet
, accusés d’esp
ionnage,
dont
le procès doit s’ouvrir le 25 mars à Istanbul. Elle a appelé au «
soutien
» des pays européens,
et au premier chef de la France, dans ce dossier, pour que Can Dundar et Erdem Gül soient
remis en liberté.
Appuyant la demande de Mme Dundar, la
délégation a souligné l’urgence pour la
communauté internationale à agir pour la libération de Can Dündar, et Erdem Gül, détenus
depuis plus deux mois dans la sinistre prison de Silivri, la plus grande geôle de journalistes en
Europe. 35 autres confrères s
ont actuellement incarcérés en Turquie.
D’autant, selon les participants, que de graves menaces pèsent sur leur sort, le procureur
pouvant demander lors de l’ouverture du procès le huis clos sous prétexte que cette affaire
relève de questions touchant à la
sécurité d’Etat et refuser leur libération provisoire.
Les journalistes turcs présents ont évoqué également les conditions de détention très strictes
des deux journalistes -
pourtant en préventive-
confinés dans les neuf mètres carrés de leur
cellule et en
total isolement. Ils n’ont ainsi pas le droit à une machine à écrire et ne peuvent
recevoir leur famille qu’une fois par semaine.
La délégation a rappelé les très lourdes accusations formulées par le procureur qui les poursuit
pour "espionnage" et "divulg
ation de secrets d’Etat", de "tentative de coup d’Etat" et
"assistance à une organisation terroriste".
Ils risquent une peine de réclusion à perpétuité
aggravée.
Leur "crime" est d’avoir révélé dans un article de mai 2015 à l’aide de documents,
datés de
j
anvier 2014,
la livraison d’armes par les services secrets turcs aux groupes djihadistes en
Syrie.
La délégation a pris l’engagement de tout mettre en œuvre auprès des instances européennes
et internationales afin que nos confrères retrouvent leur liberté
et que la Turquie respecte le
droit des journalistes turcs et kurdes à effect
uer leur mission sans entrave. Ce comme le
stipule
la Convention européenne des droits de l’Homme et en particulier l’article 10 qui
proclame la liberté d’expression et de l’inf
ormation sur le vieux conti
n
ent.