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Justice : Mort de Jon Anza, une décision judiciaire qui interroge
par EH
Publie le dimanche 14 juillet 2013 par EH - Open-PublishingUne décision judiciaire qui interroge
13/07/2013 - Antton ETXEBERRI

Comme on pouvait s’en douter, la juge Viargues de Toulouse a décidé de clore l’affaire Jon Anza, comme le lui avait demandé le procureur de Toulouse. La seule réponse qu’apportera donc la justice française à la famille et aux proches de Jon Anza sera que le militant serait mort naturellement. Malgré de très nombreuses questions qui resteront en l’état, elle ne compte pas pousser plus loin ses recherches. Jusqu’au bout, la justice française refusera d’éclaircir les grandes zones d’ombre que contient cette affaire Jon Anza. La justice française a décidé de ne pas répondre à d’innombrables interrogations, de ne pas clarifier le rôle des différents corps policiers et judiciaires dans les très nombreux dysfonctionnements, et de passer outre les soupçons justifiés qui entourent cette affaire. Si certains pouvaient penser que la succession de dysfonctionnements policiers et judiciaires dans la disparition et la mort du militant abertzale n’étaient dues qu’à un concours de circonstances regrettables, la position constante de la juge Viargues de refuser d’accéder aux demandes de la famille de compléments d’enquêtes ne peut que confirmer que l’État français n’a jamais souhaité la manifestation de la vérité sur cette affaire Jon Anza. Pourquoi refuser de lancer des investigations qui ont pour seul objectif la manifestation de la vérité ? Les soupçons du mouvement abertzale que Jon Anza aurait été victime de l’intervention d’un corps policier plus ou moins officiel durant son dernier voyage à Toulouse sont renforcés par cette décision judiciaire de clore cette affaire. Cette impression de vouloir absolument clore cette affaire sans avoir répondu à toutes les questions interroge. La famille et les amis de Jon Anza ne se contenteront évidemment pas de cette parodie judiciaire. Ils ont besoin de connaître la vérité afin de pouvoir faire leur deuil. La manifestation de la vérité est primordiale, quelle qu’elle soit.
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Justice. Mort de Jon Anza : les Basques pas contents
Publié le 14/07/2013 - Jean Cohadon
En mars 2010, des militants basques étaient venus soutenir la famille lors de l’autopsie de Jon Anza, disparu un an plus tôt./ Photo DDM, archives
En mars 2010, des militants basques étaient venus soutenir la famille lors de l’autopsie de Jon Anza, disparu un an plus tôt.
Le 18 avril 2009, Jon Anza prend un train en gare de Bayonne direction Toulouse. Le 15 mai 2009 sa famille, inquiète et sans nouvelle de ce militant de l’ETA, signale sa disparition. L’antenne de la police judiciaire de Bayonne cherche mais ne trouve rien. Mais surprise le 11 mars 2010 quand un policier de la sûreté de la Haute-Garonne, chargé d’identifier un cadavre sans nom à la morgue de l’hôpital Rangueil de Toulouse, établi le lien entre le disparu et le corps non identifié. Un corps qui se trouvait à la morgue depuis mai 2009.
Trois ans d’instruction plus tard, et suivant les réquisitions du parquet de Toulouse, la juge Myriam Viargues veut classer cette affaire. Selon son instruction, Jon Anza qui souffrait d’un cancer est mort après un malaise boulevard de Strasbourg, au cœur de Toulouse et quelques jours d’hospitalisation. Et il n’y a pas de mystère derrière sa disparition, exceptés de solides dysfonctionnements entre l’hôpital, la police et le parquet.
Impossible ? L’histoire judiciaire se nourrit de ces erreurs. Et Toulouse n’y échappe pas à l’image de l’affaire Alègre. Selon l’instruction, après des contacts avec des membres d’ETA à qui Jon Anza aurait apporté de l’argent, ces derniers l’ont laissé à Toulouse à cause de son état de santé. Santé qui se serait encore aggravée jusqu’au malaise du 29 avril.
Cette version ne convainc pas les proches du militant. Eux soupçonnent une intervention façon « barbouze » ou interrogatoire musclé de la police espagnole qui livrait alors une guerre sans merci à ETA. Et la famille de Jon Anza estime via ses avocats qu’en refusant de chercher, la justice française laisse planer volontairement le flou.
Quoi que décide la justice dans les semaines à venir, les proches du militant seront difficiles à convaincre. Les avocats de la famille ont fait appel de la décision. L’affaire viendra donc devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse sans doute à l’automne.